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Embryon – violences faites aux enfants – alcool – traitement par ultrasons des sténoses aortiques – glyphosate – prix Marcel-Dassault 2023 – accouchement à domicile

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À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.

Identification de la protéine qui lance la féminisation de l’embryon

Dans une étude, publiée dans la revue Science, une équipe Inserm-CNRS de l’université Côte d’Azur, à Nice, dévoile le subtil engrenage génétique qui lance le processus de formation de l’ovaire. Il existe bel et bien un programme mâle et un programme femelle, respectivement gouvernés par une cascade de gènes « mâles » ou « femelles ». La cascade mâle active le développement des organes mâles tout en inhibant celui des organes femelles – et la cascade femelle fait l’inverse. « On savait que ce gène [WT1, connu depuis 1991] gouverne la production de deux formes d’une même protéine : la première (+ KTS) a trois acides aminés de plus que la seconde (- KTS). On savait aussi que le ratio de ces deux formes est important pour la différenciation des gonades et le développement de maladies du rein », indique Marie-Christine Chaboissier, qui dirige le laboratoire CNRS-Inserm Génétique de la détermination du sexe et de la fertilité, à l’université Côte d’Azur, et qui a coordonné cette étude. La production de ces deux formes découle d’un processus connu : l’épissage alternatif. Pour ce qui est des protéines dérivées du gène WT1, « l’excès de la forme – KTS est indispensable au lancement de la différenciation des ovaires », résume Marie-Christine Chaboissier.

Le Monde, édition Science et Médecine, 22/11

Des mesures pour lutter contre les violences faites aux enfants

Lundi 20 novembre, à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant, la première ministre, Élisabeth Borne, a réuni le troisième comité interministériel à l’enfance, destiné à impulser et à coordonner l’engagement du gouvernement, en présence de onze ministres et secrétaires d’État. La journée a été ponctuée par la présentation des 22 mesures du plan de lutte contre les violences faites aux enfants 2023 – 2024, qui prend le relais du précédent, et d’annonces ciblées concernant les enfants et jeunes majeurs confiés à la protection de l’enfance – 377 000 bénéficiaient de mesures de placement ou éducatives, fin 2021. Deux annonces principales ont été faites concernant ces derniers : l’une porte sur un fonds de 15 millions d’euros consacrés à l’accompagnement de la « scolarité protégée », l’autre sur un coup de pouce de 1 500 euros, délivré à chaque jeune sortant de l’Aide sociale à l’enfance à ses 18 ans. Le nouveau plan acte des moyens supplémentaires, notamment dans les services d’enquête spécialisés, comme à l’Office mineurs. A terme, 85 équivalents temps plein y travailleront, contre 35 actuellement. Des embauches sont aussi prévues au sein des dispositifs de repérage des violences, comme le numéro consacré à l’enfance en danger, le 119, qui verra ses effectifs renforcés. Concernant la prévention des violences, l’accent est mis sur le soutien à la parentalité. Chaque année, une campagne de communication portant sur une thématique des violences sera diffusée. Le plan prévoit aussi le déploiement, auprès des professionnels de l’enfance, d’un vaste plan de formation aux violences, y compris aux violences sexuelles. La mesure fait partie des recommandations de la commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), qui vient de remettre au gouvernement son rapport.

Le Monde, 22/11

En bref

Les jeunes boivent de moins en moins d’alcool, indiquent les études sur le sujet. La proportion de ceux âgés de 17 ans n’ayant jamais bu d’alcool au cours de leur vie s’est ainsi accrue en vingt ans (19,4 % en 2022, contre 4,4 % en 2002), selon le rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) de 2023. Lorsqu’ils boivent, les jeunes le font souvent dans des quantités importantes, relève l’enquête, avec la persistance des phénomènes de « binge drinking », ces alcoolisations massives lors des premières expériences festives. Mais même ces pratiques-là diminuent chez les jeunes adultes et les adolescents (seuls 36,6 % des jeunes de 17 ans interrogés ont eu un épisode de consommation importante dans le mois, avec plus de six verres rapprochés, contre 44 % en 2017). Maria Melchior, épidémiologiste à l’Inserm, indique : « La jeune génération s’intéresse beaucoup plus que les précédentes à la santé physique, comme à leur santé mentale, par ailleurs très fragilisée depuis la crise du Covid-19. Sur les réseaux sociaux, les leaders d’opinion en parlent, et il est davantage valorisé d’en prendre soin, dont en limitant l’alcool ».

Le Monde, 22/11

Une équipe française, dont les travaux sont publiés dans The Lancet, a mis au point un traitement non invasif pour soigner les rétrécissements d’une valve cardiaque. Un traitement par ultrasons des sténoses aortiques, ces rétrécissements d’une des deux valves situées à la sortie du cœur, a prouvé son innocuité et son efficacité chez quarante premiers patients non opérables. L’équipe française a conçu un dispositif médical de thérapie ultrasonore, Valvosoft, dans le cadre d’une start-up, Cardiawave. Celle-ci a été fondée fin 2014 à Paris par deux physiciens de l’Inserm, Mickael Tanter et Mathieu Pernot, et par le cardiologue Emmanuel Messas. Six mois après, l’ouverture de la valve aortique s’est améliorée de 10 %, passant de 0,58 centimètre carré à 0,64 centimètre carré.

Le Monde, édition Science et Médecine, 22/11

Des ONG environnementales ont annoncé, hier, leur intention de saisir la justice européenne pour contester la décision de Bruxelles de reconduire pour dix ans l’autorisation du glyphosate dans l’UE. La Commission européenne a annoncé la semaine dernière qu’elle allait renouveler l’autorisation de l’herbicide controversé, après un vote où les États membres ne sont pas parvenus à dégager une majorité. Bruxelles devrait adopter formellement sa décision au cours des deux prochaines semaines, avant l’expiration le 15 décembre de l’autorisation actuelle. L’association Pesticide Action Network (PAN) Europe, se prépare à contester cette décision, dès qu’elle sera en vigueur, devant la Cour de justice de l’UE, en association avec quatre ONG (Générations futures, PAN Allemagne, PAN Pays-Bas et Global 2000). « Cette réapprobation contredit directement les conclusions de nombreux scientifiques indépendants sur les effets du glyphosate (…). Elle contrevient à la législation européenne sur les pesticides, qui donne la priorité à la santé et à la protection de la biodiversité », a fait valoir le directeur-exécutif de PAN Europe, Martin Dermine. Le glyphosate, substance active de plusieurs herbicides très courants, avait été classé en 2015 comme « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – conclusion confirmée en 2021 en France par l’Inserm.

AFP, 21/11

Une équipe de chercheurs français et canadiens ont développé un nouveau composé qui a valu hier à Jocelyne Caboche, directrice de recherche au CNRS, le prix Marcel-Dassault 2023 pour l’innovation en psychiatrie. Le lauréat est choisi par un jury international indépendant et le prix, doté de 90 000 euros, est remis chaque année par la Fondation FondaMental. En 2018, une équipe franco-canadienne a proposé dans Nature Medicine une nouvelle cible thérapeutique : la protéine Elk‑1, qui commande l’expression de gènes impliqués dans la régulation de l’humeur. Les chercheurs ont montré que cette protéine est surexprimée en cas de dépression. Les auteurs ont mis au point un peptide (une petite chaîne d’acides aminés, semblable à la protéine Elk‑1 mais plus courte) nommé PepElk. Greffé à un « cheval de Troie » qui lui permet de pénétrer dans le cerveau et les neurones, il empêche l’activation de la protéine Elk‑1. L’administration à des souris adultes a amélioré leur réponse au stress et empêché les altérations comportementales qui lui sont liées. Le prix Marcel-Dassault permettra de commencer les essais chez l’homme.

Le Figaro, 22/11

Une femme qui avait décidé d’accoucher à son domicile, en Ille-et-Vilaine, et son nouveau-né sont décédés, vendredi 17 novembre. Déconseillé par les professionnels de santé à cause des nombreux risques qu’il présente, l’accouchement à domicile concerne entre 1 500 et 2 000 naissances par an. « Il y a un consensus très large de la profession pour ne pas encourager les femmes à faire ce choix, commente le professeur Olivier Morel, président de la commission démographie du Collège national des gynécologues et obstétriciens français. Ce n’est pas seulement une conviction, nous nous basons sur des faits scientifiques. C’est bien plus sûr d’accoucher en maternité. » Pour le gynécologue obstétricien, les risques restent nombreux. « Je pense aux césariennes d’extrême urgence, à l’embolie amniotique ou encore à l’hémorragie qui a lieu pour 5 à 10 % des accouchements. Pour tous ces cas d’urgence, il faut pouvoir agir vite, souvent dans la quinzaine de minutes. »

La Croix, 22/11