Cancer : les Français privés des molécules miracles
Ces derniers mois, au moins sept anticancéreux se sont vu fermer la porte d’un possible remboursement par la solidarité nationale. Des médecins réputés de la cancérologie s’insurgent de ces récents avis défavorables des autorités de santé, alors même que ces thérapies anticancéreuses présentent des résultats parfois spectaculaires. La Haute autorité de santé (HAS), chargée d’évaluer les traitements en vue de leur remboursement, estime avoir reçu des données « insuffisantes », pour les thérapies en question. Or, des blouses blanches, dans le cadre d’essais cliniques, les expérimentent et voient leurs effets parfois spectaculaires sur leurs patients. « On parle de survie augmentée, de qualité de vie. Ne pas les inscrire au remboursement, c’est empêcher les malades d’y accéder. La perte de chance est immense », déplore Pascal Pujol, président de la société française de médecine prédictive. Les médicaments évoqués sont des immunothérapies ou thérapies ciblées, qui viennent étouffer les tumeurs avec des mutations génétiques rares, dans le sein, le côlon, la prostate, etc. « C’est l’anomalie qui induit le cancer, mais c’est aussi son talon d’Achille, son point faible (…) », explique la docteure Bénédicte Mastroianni, pneumologue à Léon-Bérard, le grand centre lyonnais d’oncologie. Les molécules ciblent ces gènes mutés : MET, NTRK, MSI…
Aujourd’hui en France, 08/02
Parler de la ménopause
Selon l’étude OpinionWay, réalisée pour le site médical Deuxième Avis, et dont les résultats sont dévoilés par Aujourd’hui en France, pour 78 % de la population, la ménopause n’est plus un tabou. Et, 81 % assurent même « qu’elle est mieux acceptée par les femmes aujourd’hui ». Signe parmi d’autres que l’omerta se fissure, le New York Times fait cette semaine sa Une le sujet. Le titre met l’accent sur le désintérêt du corps médical face à des symptômes pouvant être soulagés. Il laisse les femmes souvent seules, confrontées à des bouffées de chaleur, à la peau qui se dessèche, aux coups de cafard décuplés par la fatigue qui s’accumule après les insomnies… « Neuf femmes sur dix ressentent au moins l’un de ces symptômes », alertait, vendredi lors d’une conférence de presse, All for menopause. Ce collectif français composé de femmes de la société civile et de professionnels de santé y présentait un manifeste recommandant la création d’un parcours de santé dédié dès 45 ans. Relayant l’enquête Elisa, menée auprès de 5 000 femmes ménopausées, il rappelait qu’une femme sur deux ne parle pas à son médecin de ses symptômes. Et, si certains signes comme les bouffées de chaleur sont connus, peu de femmes y associent d’autres manifestations fréquentes : douleurs articulaires ou musculaires, déprime voire dépression, sans parler du risque cardiovasculaire augmenté et du risque d’ostéoporose. Cette méconnaissance des symptômes « peut conduire les femmes ou leurs médecins à une errance thérapeutique », prévient All for ménopause.
Aujourd’hui en France, 08/02
En bref
La méditation de pleine conscience aide les personnes souffrant d’anorexie à réduire les pensées obsessionnelles sur l’image de soi, révèle une étude de l’hôpital universitaire de Kyoto. Pour cette recherche, l’équipe japonaise a suivi 21 patients anorexiques. Ils suivaient un programme d’initiation à la méditation de pleine conscience de 4 semaines favorisant l’acceptation de la situation et du présent. Par la suite, les participants devaient effectuer des tâches conçues pour induire une anxiété liée au poids. Leurs activités neuronales étaient alors mesurées par l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle. Les chercheurs ont observé une diminution significative des pensées obsessionnelles sur l’image de soi.
Pourquoidocteur.fr, 07/02
Lire le dossier central du magazine numéro 54 : Conscience : La moduler pour mieux soigner
Les personnes atteintes d’une maladie grave développent des mécanismes de défense qui peuvent conduire à des demandes d’aide à mourir fluctuant dans le temps, prévient, dans Le Monde, le médecin, spécialiste des soins palliatifs, François Larue. Tandis que la convention citoyenne sur la fin de vie se poursuit jusqu’en mars, les points de vue médicaux, éthiques ou religieux nourrissent le débat public. La pratique des soins palliatifs apprend que l’ambivalence des patients est habituelle, voire systématique : il est très fréquent qu’un patient, notamment en phase avancée d’une maladie grave, exprime parfois dans le même temps qu’il est conscient d’être en fin de vie mais qu’il projette un voyage dans un délai qui paraît peu réaliste.
Le Monde, 07/02
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) lance une étude destinée à améliorer la connaissance sur l’électrohypersensibilité (EHS) dont affirment souffrir de nombreux Français (entre 1,2 % et 8,8 %). Bluetooth, wi-fi, téléphonie mobile, objets connectés, lignes à haute tension… Nos modes de vie nous exposent de plus en plus aux ondes électromagnétiques. Impossible, néanmoins, d’établir un lien formel avec l’EHS, selon l’Anses. Elle reconnaît toutefois dans une expertise publiée en mars 2018 que les douleurs et souffrances correspondent à « une réalité vécue ». Pour cette nouvelle étude nationale, l’agence commence son enquête en Bretagne. Au programme : deux entretiens sociologiques et épidémiologiques ainsi qu’une visite médicale à domicile. Une vingtaine de volontaires, sur une quarantaine recherchés, se sont manifestés.
Aujourd’hui en France, 08/02