Les contenus de la région '' vous seront proposés par défaut, en plus des contenus nationaux sur tout le site. Ce choix s'appliquera également lors de vos prochaines visites.

Sida – santé des enfants en haute altitude – grippe et Covid-19 – le cerveau, expert en probabilités – troubles visuels et démences – expatriation et mécanismes cognitifs – remboursement de médicaments

A+ / A-

À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.

Stagnation de l’épidémie de sida en France

Selon le dernier rapport de Santé publique France, l’épidémie de sida ne recule plus en France, avec une stabilisation observée l’année dernière. Le Pr Jean-Michel Molina, tout juste rentré d’un congrès international sur le VIH qui s’est tenu au Pérou du 6 au 10 octobre, souligne que la situation n’est toujours pas satisfaisante. En 2022, 5 500 personnes ont découvert leur séropositivité, marquant une augmentation principalement portée par les personnes nées à l’étranger. Cette hausse pourrait s’expliquer par une reprise des flux migratoires post-Covid. La pandémie a également compliqué l’accès aux soins et aux tests, entraînant un retour aux niveaux de découvertes de séropositivité pré-Covid. Dominique Costagliola, directrice de recherche émérite à l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie et de santé publique, qui a consacré toute sa carrière de recherche au VIH, pointe la vulnérabilité et la précarité des migrants, particulièrement des femmes, face au VIH. Jean-Michel Molina et Dominique Costagliola insistent sur l’importance d’un dépistage accru et de mesures de prévention renforcées pour réduire les nouvelles contaminations, soulignant que la stagnation actuelle n’est pas une fatalité.

Aujourd’hui en France Dimanche, 20/10/2024

Étude sur la santé des enfants à La Rinconada, la ville la plus haute du monde

Depuis 2018, une équipe de l’Université Grenoble Alpes, dirigée par Samuel Vergés de l’Inserm, mène des recherches à La Rinconada, Pérou, située à 5 300 mètres d’altitude, pour étudier l’impact du manque d’oxygène sur ses habitants. Ces recherches, qui ont initialement porté sur les adultes, montrent une adaptation surprenante au manque d’oxygène, malgré des taux élevés de globules rouges et une incidence de 25 % du mal chronique des montagnes. L’attention s’est récemment tournée vers la santé des enfants, exposés dès leur naissance à ces conditions extrêmes. L’équipe a examiné 600 enfants, observant des signes d’anémie, de déficiences en fer, et des troubles cognitifs, tels que des problèmes de mémoire et un ralentissement des temps de réaction. Ces découvertes soulèvent des questions sur l’impact à long terme de la vie en haute altitude sur le développement des enfants. Le programme grenoblois Expédition 5300 finalise ses recherches, débutées en 2023, sur la santé des enfants vivant en haute altitude. Quinze scientifiques et médecins, dont la mission s’est achevée ce 19 octobre, se sont rendus à La Rinconada. Les échantillons recueillis seront analysés en France, avec des publications scientifiques et une conférence prévues pour partager les découvertes.

Francetvinfo​.fr, 19/10/2024

En bref

Durant la saison 2023 – 2024, la grippe et la Covid-19 ont continué d’affecter significativement la population française, avec un nombre de décès notablement plus élevé pour la Covid-19. Selon les données de Santé publique France, 1.862 décès ont été attribués à la grippe, majoritairement chez les personnes âgées de 65 ans et plus, tandis que la Covid-19 a été responsable de 5.671 décès, avec une proportion similaire dans cette tranche d’âge. Isabelle Parent du Châtelet, de Santé publique France, souligne l’importance de la vaccination et des gestes barrières pour prévenir ces infections. L’étude publiée par Santé publique France, la Drees et l’Inserm met en évidence que les maladies respiratoires, à l’exception de la Covid-19, sont la troisième cause de mortalité en France, tandis que la Covid-19 se place en cinquième position, malgré une baisse de la mortalité par rapport à l’année précédente. La campagne de vaccination conjointe pour la grippe et la Covid-19 a révélé des taux de couverture insuffisants, particulièrement chez les personnes de 65 ans et plus, soulignant la nécessité d’une meilleure adhésion aux mesures préventives.

20Minutes​.fr, 18/10/2024

Notre cerveau fonctionne comme un expert en probabilités, anticipant constamment l’avenir pour nous préparer aux événements à venir. Cette capacité lui permet, par exemple, de calculer la trajectoire d’un objet en mouvement pour l’attraper à temps. Selon le Dr Paolo Bartolomeo, neurologue, directeur de recherche Inserm à l’Institut du cerveau (Paris), cette aptitude à anticiper est fondamentale pour expliquer de nombreux comportements, allant du sport à la simple décision de comment s’habiller en regardant le temps qu’il fait. Les prédictions du cerveau reposent sur l’apprentissage et les expériences passées, permettant de générer des statistiques sur les probabilités d’occurrence de différents scénarios. Le Dr Bernard Anselem, spécialisé en neuropsychologie des émotions et de la prise de décision, souligne que, que ce soit dans la lecture ou la perception d’images, le cerveau utilise ses prédictions pour alléger sa charge de travail, reconstruisant le sens à partir de données partielles.

Le Figaro, 21/10/2024

Les troubles visuels sont désormais reconnus comme un facteur de risque significatif de la démence, y compris la maladie d’Alzheimer qui représente 70 % des cas. Une étude américaine récente, publiée dans Jama Ophtalmology, met en lumière que la détection et le traitement adéquats des problèmes de vue pourraient prévenir la démence chez près d’un adulte américain sur cinq âgé de plus de 71 ans. Cécile Delcourt, directrice de recherche à l’Inserm au Bordeaux population Health, qui dirige l’équipe LEHA, chargée d’étudier les maladies liées à l’âge, en particulier du cerveau (démence, maladie d’Alzheimer) et de l’œil, souligne l’originalité de l’approche multidimensionnelle de la vision mais note l’absence de certains aspects de la vision dans l’étude américaine. Malgré cela, les troubles de la vue sont officiellement reconnus comme un facteur de risque par une commission d’experts de The Lancet en 2024. Cécile Delcourt insiste sur l’importance de ne pas négliger les problèmes de vue, particulièrement chez les personnes âgées, et recommande des visites régulières chez l’ophtalmologue. Elle évoque également l’efficacité de l’opération de la cataracte et du traitement du glaucome pour maintenir la santé cognitive.

Lefigaro​.fr, 18/10/2024

L’expatriation, souvent perçue comme une expérience enrichissante, implique des changements profonds dans les mécanismes cognitifs, selon une enquête explorant les réactions des individus ayant vécu à l’étranger. Valentin Wyart, directeur de recherche en neurosciences à l’Inserm, souligne que face à un changement d’environnement, le cerveau doit s’adapter, passant des tâches routinières nécessitant peu d’effort mental à des situations nouvelles sollicitant intensément le cortex frontal. Cette adaptation est facilitée par la capacité du cerveau à effectuer des transferts et de la généralisation, permettant d’appliquer des connaissances acquises dans un contexte à un autre. L’expatriation, en exposant à des cultures différentes, requiert une assimilation de connaissances spécifiques et sollicite fortement la mémoire ainsi que d’autres fonctions exécutives. Véronique Jousse, neuropsychologue clinicienne spécialisée dans l’accompagnement des expatriés, ajoute que l’expatriation stimule la cognition sociale, essentielle pour s’adapter à des comportements sociaux variés. Par ailleurs, la pratique de langues étrangères engage le cortex dans un effort de “code switching”, particulièrement lorsque la maîtrise des langues varie.

Lefigaro​.fr, 19/10/2024

L’article soulève la question de l’efficacité et du remboursement par l’Assurance-maladie de certains médicaments populaires, tels que le Tanganil et le Spasfon, dont l’utilité n’est pas scientifiquement prouvée. Rémy Boussageon, président du Conseil scientifique du collège national des généralistes enseignants, critique le remboursement de médicaments sans preuve d’effet bénéfique, citant le coût significatif pour l’Assurance-maladie et suggérant une réévaluation. Juliette Ferry-Danini, philosophe des sciences, pointe également l’absence de données scientifiques solides sur certains médicaments. L’article aborde le processus de réévaluation des médicaments remboursés initié dans les années 2000, qui a conduit au déremboursement de nombreux produits. Malgré des économies potentielles, certains experts et anciens membres de la commission de transparence doutent de l’impact financier de ces déremboursements, tout en reconnaissant l’importance d’une prescription médicamenteuse judicieuse. En 2022, les dépenses pour les médicaments remboursés à 15 % s’élevaient à environ 200 millions d’euros, une somme qui, bien que modeste en comparaison des économies globales recherchées, soulève des questions sur la pertinence de rembourser des médicaments à l’efficacité douteuse.

Le Figaro, 21/10/2024