Un plan pour relocaliser la production de 50 médicaments en France
Emmanuel Macron a annoncé, hier, en Ardèche son intention de relocaliser en France la production d’une cinquantaine de médicaments essentiels, dont vingt-cinq prochainement, afin de faire face aux pénuries qui ont frappé des produits parfois grand public comme les antibiotiques ou le paracétamol. « Ces relocalisations dont on a tant parlé montrent que nous avons réinversé le sens de l’histoire », a déclaré le chef de l’État sur le site du laboratoire pharmaceutique Aguettant à Champagne, au début d’une semaine de rendez-vous consacrés au renforcement de la souveraineté industrielle et technologique française. « Cette réindustrialisation est en marche », a‑t-il martelé sur ce thème. Après avoir visité le laboratoire d’Aguettant, qui va participer à l’effort en renforçant sa production de trois molécules stratégiques d’urgence et de réanimation, prêtes à l’emploi, qui ont manqué pendant la pandémie, Emmanuel Macron a évoqué une liste de 450 « médicaments essentiels ». Une liste a été dévoilée dans Le Parisien par le ministre de la Santé François Braun, qui indique que « pour ces molécules, les industriels devront avoir quatre mois de stock ». Parmi ces molécules, une « liste cœur » d’une « cinquantaine de médicaments essentiels pour lesquels notre dépendance aux importations extra-européennes est avérée » ou dont la production française est insuffisante par rapport à la demande et qu’il faut donc « relocaliser », a expliqué le président de la République.
AFP, 13/06
En bref
Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Le 1, Xavier Coumoul, Professeur de toxicologie et de biochimie à l’université Paris Cité et à l’Inserm, qui a participé aux expertises collectives de l’Inserm sur les pesticides et la santé parues en 2013 et 2021, souligne : « La contamination de l’environnement [par les pesticides] est généralisée. 100 % de la population générale a, dans son organisme, des niveaux détectables d’au moins une famille de pesticides. Les agriculteurs sont principalement exposés par voies cutanée et respiratoire. Les populations qui vivent dans des zones d’épandage sont surtout exposées par voie respiratoire. Quant à la population générale, son exposition passe plutôt par l’alimentation ». Et d’ajouter : « L’expertise de 2021 [de l’Inserm] apporte des éléments nouveaux très inquiétants au sujet des enfants, qui ont un système de détoxification moins développé que les adultes ».
Le 1, 14/06
Dans son édition Science et Médecine, Le Monde brosse le portrait d’Anne Vincent-Salomon, « « anapath » traqueuse de cancers ». A la tête du pôle de médecine diagnostique et thranostique de l’Institut Curie, elle a été nommée à la mi-mai directrice du nouvel Institut des cancers des femmes, ayant obtenu le label institut hospitalo-universitaire (IHU) avec onze autres projets choisis par le gouvernement. L’Institut Curie, l’université Paris Sciences et lettres (PSL) et l’Inserm participent à cette structure qui vise « à réduire la mortalité par cancers féminins et l’impact du cancer sur la qualité de vie des femmes, en allant de la recherche très fondamentale jusqu’aux sciences sociales, avec une participation forte des patientes et des soignants », précise la médecin et chercheuse, pour qui la dimension humaine est fondamentale.
Le Monde, Science et Médecine, 14/06
Des médecins spécialisés en santé publique – Alexandra Calmy, infectiologue, directrice de l’unité du VIH/sida, hôpitaux universitaires de Genève, université de Genève (Suisse) ; Antoine Flahault, épidémiologiste, directeur de l’Institut de santé globale, hôpitaux universitaires de Genève, université de Genève ; et Michel Kazatchkine, immunologiste, Centre de santé globale, Institut des hautes études internationales et du développement, Genève – appellent, dans une tribune publiée dans Le Monde, à tirer des leçons de la pandémie de Covid-19 et à renforcer notre système de soins. Ils écrivent : « Nous soutenons que les gouvernements pourraient mieux faire en Europe. Il ne s’agit pas de réinstituer de nouvelles restrictions. Mais nous portons ce plaidoyer pour améliorer l’information destinée aux personnes fragiles (très âgées ou souffrant d’immunodépression), pour que les tests de dépistage et les traitements précoces leur soient accessibles, et pour que la recherche médicale continue, afin d’optimiser les traitements antiviraux qui leur sont destinés ». Et d’ajouter : « Nous sommes également convaincus qu’il est urgent d’améliorer la qualité de l’air intérieur, car le SARS-CoV‑2, tout comme le virus de la grippe et de nombreux autres agents pathogènes respiratoires, se transmet par la voie aérosol, essentiellement dans des lieux clos, bondés et mal ventilés ».
Le Monde, Science et Médecine, 14/06
En France, deux laboratoires concoctent toute l’année des remèdes à base de divers allergènes, pour désensibiliser les patients les plus affectés par les allergies notamment aux pollens : le laboratoire danois ALK et le laboratoire pharmaceutique Stallergenes Greer. Les deux groupes continuent d’enrichir leur portefeuille, avec une trentaine d’allergènes référencés par ces laboratoires (pollens, poils d’animaux, moisissures, venins d’insectes). Un petit tiers des 20 millions de personnes souffrant d’allergies en France le sont aux pollens, selon le président de la Fédération française d’allergologie, Frédéric de Blay. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit que la moitié de la population mondiale souffrira d’allergies à l’horizon 2050, notamment à cause du réchauffement climatique et de la pollution. « La saison des allergies respiratoires est de plus en plus précoce et termine de plus en plus tard » à cause de ces deux facteurs, observe Christophe Weber, directeur des ventes d’ALK France, qui produit chaque année 2,5 millions de flacons d’immunothérapie allergénique par an pour le marché français.
AFP, 13/06