Médicaments : lancement d’un plan antipénurie
Le gouvernement a annoncé, vendredi, le lancement d’un comité de pilotage sur les médicaments, destiné à poser les jalons d’une « nouvelle stratégie en matière de prévention et de gestion des pénuries ». A l’issue d’une réunion avec les acteurs du secteur (représentants de patients, professionnels de santé, industriels du médicament), ce comité de pilotage, sous l’égide des ministères de la santé et de l’industrie, a esquissé une série de chantiers à mettre en œuvre au cours des prochains mois. Ceux-ci constitueront la trame de la future feuille de route des prochaines années pour lutter contre les pénuries de produits de santé, qui sera présentée en juin. Au menu de ce programme « antipénuries » figure notamment l’élaboration, sous trois mois, d’un plan de préparation des épidémies hivernales, dont l’objectif est d’anticiper les éventuelles tensions et de renforcer la capacité du gouvernement à faire face aux pics saisonniers de consommation de médicaments. Dans cette lignée, un « plan blanc médicaments », qui pourra être activé en cas de situation exceptionnelle, sera mis sur pied afin de permettre de « prendre des mesures fortes pour sécuriser la prise en charge de nos concitoyens », précisent les deux ministères, sans plus de détails. Un troisième chantier se chargera, d’ici à la fin mai, d’établir une liste de 200 à 300 médicaments « critiques », dont l’absence menacerait la survie des patients, faute d’alternatives satisfaisantes.
Le Monde, 05/02
Le « Paris Saclay cancer cluster » a présenté son plan d’actions
Le gouvernement a annoncé, vendredi, le lancement d’un « pôle d’excellence », le « Paris Saclay cancer cluster » (PSCC), qui vise à devenir un site de référence international dans l’innovation en cancérologie autour de l’Institut Gustave-Roussy. Créé en 2022, le PSCC entre dans sa phase opérationnelle et a présenté son plan d’actions, le 3 février, à Villejuif (Val-de-Marne). « Le PSCC proposera une offre intégrée avec de l’expertise, des plateformes technologiques, des accès aux données, du financement, de l’espace (…) et qui constituera le lieu totem du cluster », résume Eric Vivier, président de l’association Paris Saclay Cancer Cluster. « L’idée est de regrouper toutes les compétences sur la thématique de l’oncologie », a expliqué lors d’un point presse Clément Jakymiw, conseiller innovation et numérique de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau. L’objectif du centre sera ainsi de faciliter et accélérer les projets industriels du médicament dans le domaine de l’oncologie. L’Etat apportera un soutien financier de 100 millions d’euros sur 10 ans. Ce soutien étatique sera complété par d’autres investissements, à la fois publics et privés, notamment une contribution déjà annoncée par Sanofi.
AFP, UsineNouvelle.com, 03/02, Latribune.fr, 04/02, LeParisien.fr, 06/02
En bref
Des chercheurs de l’Institut Curie et de Mnemo Therapeutics ont étudié un produit du génome encore peu connu pouvant aider le corps à lutter contre le cancer. La partie du génome appelé « génome silencieux » génère en réalité de toutes petites protéines appelées « peptides ». « En étudiant la tumeur de patients atteints d’un cancer du poumon, on s’est rendu compte qu’il y avait une réponse immunitaire contre les peptides générées par le génome silencieux des cellules cancéreuses », détaille Marianne Burbage, chercheuse à l’Institut Curie et co-autrice de ces études. « Donc on sait que le corps humain produit une réponse pour lutter contre le cancer, mais celle-ci est trop faible », précise Josh Waterfall, chercheur à l’Inserm et co-auteur de l’étude. Cette étude montre qu’en ciblant ces éléments des cellules cancéreuses, avec un vaccin par exemple, on pourrait doper le système immunitaire pour combattre la maladie. « Lors de tests pré-cliniques sur des souris, on a réussi à retarder la croissance d’une tumeur de 10 jours à deux semaines avec ce vaccin », indique Marianne Burbage. « A terme, on pense qu’on pourra combiner le fait de vacciner contre ces peptides avec des immunothérapies pour booster le système immunitaire », conclut-elle. Huffingtonpost.fr, 03/02
L’entreprise Hastim, basée à Toulouse, développe un traitement ultra-personnalisé pour stimuler le système immunitaire des patients atteints de cancer. Le traitement se base sur l’utilisation de l’hydroxyapatite pour capter les protéines des cellules cancéreuses et les rendre détectables par le système immunitaire. Les résultats des études préliminaires semblent encourageants. Pour tester l’efficacité de ce traitement chez l’homme, Hastim a conclu un partenariat avec l’Inserm en juin 2022. Hastim apporte son expérience sur l’hydroxyapatite HAP, et l’Inserm sur les protéines HPS. L’étude pré-clinique dirigée par le Dr Carmen Garrido vient de débuter. « Nous testons actuellement ce traitement chez le rongeur, dans le lymphome, mais aussi, dans le cancer du côlon et celui du sein triple négatif. Il s’agit là de cancers pour lesquels nous souhaitons absolument tenter une piste d’immunothérapie (…) », déclare le Dr Carmen Garrido, directrice de recherche à l’Inserm, U1231 « Lipides, nutrition, cancer » de Dijon. Francetvinfo.fr, 04/02
Jean-Emmanuel Bibault, oncologue, radiothérapeute à l’hôpital européen Georges Pompidou et chercheur en intelligence artificielle à l’Inserm, était l’invité du « 8h30 franceinfo », samedi 4 février. Il a évoqué la lutte contre le cancer, les questions éthiques, la place du médecin face à l’intelligence artificielle… Le Pr Bibault a expliqué que l’intelligence artificielle « peut alléger le travail technique d’un médecin qui aura donc plus de temps pour l’humain ». Dans son ouvrage « 2041 : l’Odyssée de la médecine », cet oncologue détaille les avancées que permet l’intelligence artificielle en médecine et notamment dans la lutte contre le cancer. Francetvinfo.fr, 04/02