À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Bilan de mortalité en France en 2022 : une évolution des causes de décès
En 2022, la France a comptabilisé 673 190 décès, un chiffre marqué par un excès de 54 000 décès par rapport aux attentes en l’absence d’épidémie, selon un rapport de l’Inserm, la DREES et Santé Publique France. Bien que la Covid-19 ait reculé à la cinquième cause de mortalité, faisant plus de 41 291 victimes, d’autres maladies ont vu leur impact s’accroître. Les tumeurs demeurent la première cause de mortalité depuis 2005, représentant 25,5 % des décès, avec une prévalence plus élevée chez les hommes. Les cancers du poumon, du côlon-rectum, du sein et du pancréas sont les plus meurtriers. Suivent les maladies cardio-neurovasculaires, responsables de 20,8 % des décès, affectant principalement les seniors et constituant la principale cause de décès chez les plus de 85 ans. Les maladies de l’appareil respiratoire (hors Covid-19) ont vu leur mortalité augmenter significativement, devenant la troisième cause de décès avec 6,7 % des cas, en partie à cause des épidémies de grippe et d’autres virus respiratoires. Les causes externes, incluant accidents, suicides et homicides, ont également représenté 6,7 % des décès. Enfin, la Covid-19 reste la cinquième cause principale de décès, bien que son impact ait diminué grâce à une meilleure immunité collective et une large vaccination.
France Presse Fil Gen, 08/10/2024, Aujourd’hui en France, 08/10/2024, Destinationsante.com, 08/10/2024, la-croix.com, 08/10/2024, Lemonde.fr, 08/10/2024, Liberation.fr, 08/10/2024, Lexpress.fr, 08/10/2024, MediaPart.fr, 08/10/2024, Lefigaro.fr, 08/10/2024
Lire le communiqué de presse du 08/10/2024 : « Grandes causes de décès en France en 2022 »
Nobel de Médecine 2024 : la révolution des microARN
Cette année, le prix Nobel de médecine a été attribué aux biologistes américains Victor Ambros et Gary Ruvkun pour leur découverte des microARN dans les années 1990, soulignant l’importance de l’ARN dans la recherche scientifique pour la deuxième année consécutive. Les microARN, présents chez les plantes et la plupart des espèces animales, y compris les humains, jouent un rôle crucial dans la régulation de l’expression des gènes, influençant ainsi de nombreux processus biologiques vitaux depuis le stade embryonnaire jusqu’à la mort. Malgré le potentiel thérapeutique encore incertain des microARN, leur importance dans la régulation génomique et les processus biologiques est indéniable, marquant une avancée significative dans la recherche biomédicale. Ces travaux, d’une importance capitale pour le développement et le fonctionnement des organismes, ont ouvert la voie à de nouvelles approches dans la manipulation de l’expression des gènes, notamment dans le traitement de maladies graves comme le cancer, le diabète, ou les troubles auto-immuns. Vincent Prévot, directeur de recherche à l’Inserm, explique que contrairement aux ARN messagers, qui sont traduits en protéines, les microARN sont de courts fragments d’ARN qui régulent la production de ces protéines, essentielles aux réactions chimiques et à la production cellulaire. Cette régulation fine offre des perspectives prometteuses en termes de thérapies géniques et de biomarqueurs pour le diagnostic et le pronostic de diverses maladies, y compris l’endométriose et les maladies neurodégénératives comme Alzheimer. Selon Benoît Ballester, chercheur à l’Inserm, les microARN interviennent dans le processus de synthèse protéique en s’attachant à l’ARN messager, modulant ainsi l’expression des gènes. Cette régulation peut inhiber ou intensifier l’expression génique, jouant un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre génomique.
Le Figaro, 08/10/2024, ETX Studio, 07/10/2024, Francetvinfo.fr, 07/10/2024
En bref
L’étude démographique publiée dans Nature Aging par le démographe américain S. Jay Olshansky souligne un ralentissement marqué de l’accroissement de l’espérance de vie dans les pays les plus avancés depuis trente ans, après une révolution de la longévité au XXe siècle grâce aux avancées médicales et de santé publique. En effet, alors qu’un gain d’espérance de vie d’un an nécessitait auparavant un ou deux siècles, le XXe siècle a vu ce gain augmenter à trois ans par décennie. Cependant, cette progression semble atteindre ses limites, en grande partie à cause de la loi des rendements décroissants, comme l’explique Jean-Marie Robine, directeur de recherche émérite à l’Inserm, qui n’a pas participé à l’étude. La réduction de la mortalité infantile a été un facteur clé des gains précédents, mais aujourd’hui, la lutte se concentre sur la mortalité à des âges plus avancés, où les marges de progression sont plus réduites. L’étude suggère donc que sans avancées significatives en gérontologie, l’attention devrait se porter sur l’amélioration de la qualité de vie plutôt que sur l’espérance de vie elle-même.
Agence France Presse Fil Gen, 07/10/2024
Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé une loi visant à mieux reconnaître les compétences des infirmiers et élargir leur rôle dans la prise en charge des patients, une réponse attendue face aux déserts médicaux et au manque de médecins. Cette initiative, saluée par l’Ordre des infirmiers et la Fédération nationale infirmière (FNI), fait suite aux travaux déjà engagés par le gouvernement d’Élisabeth Borne. Les infirmiers, essentiels pour le suivi des malades chroniques et des personnes âgées, aspirent à une rémunération pour consultation et à une extension de leurs possibilités de prescriptions. Cependant, cette évolution, qui s’inscrit dans un contexte de protestations des infirmiers libéraux contre leurs conditions de travail, pourrait rencontrer l’opposition de certains médecins. Par ailleurs, le gouvernement envisage également d’accroître les missions des pharmaciens et des kinésithérapeutes, bien que l’accès direct à ces derniers reste fortement réglementé.
Les Echos, 08/10/2024
Récemment labellisée i‑Lab, Ana Healthcare, une startup basée à Marseille, s’apprête à lancer une plateforme innovante visant à automatiser l’utilisation des données de santé pour la recherche et les essais cliniques. Fondée par Kai Hashimoto, ancien employé d’Olea Medical, l’entreprise cherche à répondre à un problème majeur du secteur médical : l’exploitation insuffisante des données de santé. Malgré la richesse des données disponibles, leur utilisation reste limitée en raison de difficultés d’accès et de traitement, notamment à cause de la non-standardisation des comptes-rendus médicaux. Grâce à l’intelligence artificielle générative, Ana Healthcare promet d’améliorer significativement l’efficacité de ce processus, en réduisant le temps nécessaire pour collecter et préparer ces données, avec un gain de temps estimé à 70%. La startup cible principalement les centres de radiologie, les développeurs d’IA et les sociétés de recherche contractuelle (CRO). Ayant déjà établi des partenariats importants et bénéficiant d’une levée de fonds de 700.000 euros, Ana Healthcare entend devenir un acteur clé dans la simplification de l’accès et du traitement des données de santé, marquant ainsi un tournant dans le domaine de la santé numérique.
La Tribune, 08/10/2024