L’État finance un grand campus sur le cancer : Paris Saclay Cancer Cluster
Le comité de suivi présidé, hier, par la Première ministre, Elisabeth Borne, sur la stratégie décennale 2021 – 2030 de lutte contre les cancers a annoncé quelques coups d’accélérateur pour la recherche en oncologie. Le plan France 2030 avait fléché 300 millions d’euros pour faire émerger trois bioclusters. Le premier a été annoncé lundi et sera dédié à l’oncologie. « Le premier projet de biocluster retenu, de dimension mondiale, sera le « Paris Saclay Cancer Cluster » (PSCC). Il regroupe Sanofi, l’Institut Gustave Roussy et l’Inserm », a annoncé le comité de suivi. Paris Saclay Cancer Cluster (PSCC) est un « Cambridge » à la française, explique Le Figaro, qui bénéficiera de 80 à 100 millions d’euros du gouvernement et de 150 millions de Sanofi. Ce grand campus sur le cancer, lancé il y a un an par l’hôpital Gustave-Roussy, Sanofi, l’Inserm, l’Institut polytechnique de Paris et l’université Paris-Saclay, vise vingt nouveaux médicaments ou dispositifs médicaux contre le cancer inventés en France d’ici à dix ans. L’ambition est de créer un pôle oncologique de premier plan au niveau mondial. De premiers partenaires se sont déjà associés au PSCC : AP-HP, Institut Curie, Novartis, Servier, Innate Pharma… Au total, une soixantaine d’acteurs seraient intéressés à ce stade. Les premiers projets devraient être sélectionnés au deuxième semestre 2023. L’objectif est de créer 5 000 à 7 500 emplois et d’avoir 100 entreprises en phase de décollage d’ici à dix ans.
Le Figaro, Les Echos, 06/12
Trois épidémies touchent la France
La circulation simultanée de la bronchiolite, du Covid et de la grippe inquiète les autorités sanitaires. « Prise séparément, chacune de ces épidémies est dangereuse, alors la conjonction des trois, vous imaginez ce que cela signifie pour les hôpitaux, déjà bien en peine… », s’inquiète le professeur Yves Buisson, épidémiologiste à l’Académie nationale de médecine. Après avoir multiplié les appels à la prudence ces derniers jours, Santé publique France a fini par tirer la sonnette d’alarme, samedi 3 décembre. Cette « triple épidémie » est « complètement inédite » et la situation pleine d”« incertitudes », ont averti les experts. « La circulation concomitante de la grippe et du virus respiratoire syncytial (à l’origine de la bronchiolite) est habituelle, rappelle Yannick Simonin, virologue à l’université de Montpellier. Ce qui est nouveau, c’est que le Sars-CoV‑2 vient s’y ajouter ». D’après Santé publique France, plus de 40 000 nouveaux cas de Covid ont été enregistrés le 4 décembre, soit une augmentation de 6,2 % en une semaine. « Certes, cela crée moins d’embouteillages dans les hôpitaux, même si cela continue d’entraîner des hospitalisations et des passages en réanimation », soulève Yannick Simonin. La bronchiolite, elle, continue de provoquer de nombreuses hospitalisations chez les enfants de moins de 2 ans. Quant à la grippe, elle s’est déjà installée en Bretagne et en Normandie, et d’autres régions sont sur le point d’atteindre le seuil épidémique. A trois semaines de Noël, l’évolution de cette « triple épidémie » reste incertaine.
La Croix, La Tribune, 06/12
En bref
Un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), publié hier, révèle que la crise sanitaire a largement impacté la santé des Français. Les Echos détaillent les effets multiples et très sensibles du Covid : explosion des dépenses de santé, baisse de l’espérance de vie, impact sur la santé mentale des jeunes, baisse de l’activité physique, impact sur les soins et grippe en dents de scie. L’épidémie a favorisé une hausse de la vaccination contre la grippe saisonnière chez les personnes de 65 ans et plus. Au cours de la campagne 2020 – 2021, par rapport à celle de 2019 – 2020, une augmentation de 8 points de pourcentage a été enregistrée, à 60 %. Ce niveau s’est maintenu durant la campagne 2021 – 2022. Des inquiétudes existent en revanche pour la campagne actuelle, commencée le 18 octobre. Un démarrage bien plus lent est observé, ce qui laisse craindre un retour à un niveau de couverture d’avant la pandémie, soit autour de 50 %.
Les Echos, 06/12
Guy Launoy, responsable de l’U1086 Inserm Anticipe, université et CHU de Caen, explique dans un article publié par Libération.fr que « l’équité de l’accès au dépistage [des cancers] et la prise en considération de ses effets délétères potentiels sont des enjeux fondamentaux ». Il souligne : « Si au départ, le principe du dépistage semble simple (« il vaut mieux prévenir que guérir »), l’évolution des connaissances, en particulier sur les effets délétères potentiels du dépistage des cancers, a profondément complexifié la problématique, en particulier, la mise en évidence du risque de détecter de très petits cancers d’évolution très lente qui n’auraient jamais eu d’impact sur la vie (surdiagnostic) et dont la découverte est finalement nuisible à la personne ». Il ajoute : « Ces progrès ont imposé la prise en considération de la balance bénéfice potentiel-effets délétères dans l’appréciation de la pertinence du dépistage d’un cancer. Comme dans le domaine du soin, les pratiques de dépistage doivent se fonder sur des arguments scientifiques du plus haut niveau de preuve possible pour assurer un meilleur service rendu aux individus et à la population ».
Libération.fr, 06/12
Le Figaro rend compte d’une nouvelle technologie d’analyse de sang et d’urine développée en Suède qui permet de dépister plusieurs types de tumeurs cancéreuses. L’équipe de Francesco Gatto, à l’Institut universitaire Karolinska en Suède, vient de publier dans les Pnas (comptes rendus de l’académie américaine des sciences) des résultats prometteurs ciblant des protéines à base de sucres, les glycosaminoglycanes ou glycanes, afin de détecter les cancers à un stade précoce.
Le Figaro, 06/12
Dans son livre « Cancer du sein, s’informer pour se soigner », aux éditions du Docteur Lemoine, le Pr Gilles Freyer revient, dans une interview à Pourquoidocteur.fr, sur les facteurs de risque du cancer du sein. Il indique notamment : « Les vieux traitements hormonaux, je parle là des traitements substitutifs que l’on donne aux femmes ménopausées pour diminuer, entre autres, l’ostéoporose, ont pu être associés à une augmentation de l’ordre de 20 % du risque de cancer du sein. Cette association n’est pas retrouvée avec des traitements hormonaux plus modernes ». Par ailleurs, « il y a une étude française qui nous vient de l’Inserm et qui suggère que le travail de nuit pourrait être associée à une augmentation de l’ordre de 40 % de la survenue de cancers en général, du cancer du sein en particulier ».
Pourquoidocteur.fr, 05/12