La kétamine efficace contre la dépression résistante
Des chercheurs de l’Inserm, du CNRS, de l’Université de la Sorbonne et des médecins de l’AP-HP à l’Institut du cerveau (ICM) ont observé les effets positifs de la kétamine chez des patients atteints d’une dépression résistante aux traitements antidépresseurs. Dans leur étude publiée dans la revue JAMA Psychiatry, ils ont examiné les effets de la kétamine, un traitement généralement utilisé comme un anesthésique, chez 26 patients atteints de dépression résistante d’intensité sévère (TRD) et 30 sujets de contrôle. Au cours de la recherche, les patients et le groupe témoin ont évalué la probabilité de survenue de 40 événements considérés comme négatifs dans leur vie. Les scientifiques ont ensuite administré trois doses de kétamine à une posologie subanesthésique (0.5 mg/kg en 40 minutes) aux patients TRD en une semaine. « Seulement quatre heures après la première administration, la capacité des patients à mettre à jour leurs croyances face à des informations positives était accrue. Ils devenaient moins sensibles aux informations négatives, et retrouvaient une capacité à mettre à jour leurs connaissances comparable à celle des sujets témoins », ont indiqué les scientifiques. Liane Schmidt, chercheuse en neurosciences à l’Inserm et co-auteur de l’étude, a précisé que « les patients atteints de dépression sont enfermés dans des croyances négatives sur eux-mêmes, l’avenir et le monde. Cette triade cognitive au cœur de la maladie est résistante aux suggestions plus positives qui les contredisent (…) un biais cognitif optimiste est crucial pour bénéficier d’une bonne santé mentale ».
Topsante.com, Pourquoidocteur.fr, 12/10
Grande campagne nationale « Affiche ton Nutri-Score » de l’UFC-Que Choisir
Alors que la Commission européenne doit déterminer avant la fin de l’année le modèle d’étiquetage nutritionnel simplifié européen, l’UFC-Que Choisir lance une grande campagne nationale intitulée « Affiche ton Nutri-Score » menée avec ses associations locales. Cette initiative dénonce sur le terrain les marques qui ne jouent toujours pas le jeu de la transparence. Soucieuse de permettre aux consommateurs de pouvoir comparer aisément et systématiquement les qualités nutritionnelles des produits alimentaires de même nature, l’association appelle plus que jamais la Commission européenne à résister aux faux-arguments du lobby agro-alimentaire contre le Nutri-Score et à le rendre obligatoire. Si la facilité d’utilisation du Nutri-Score fait de lui le modèle officiel dans déjà 7 pays d’Europe et que les consommateurs le plébiscitent, de trop nombreux industriels refusent toujours, cinq ans après son lancement en France, de l’apposer sur leurs produits. En effet, le Nutri-Score est toujours absents sur 40 % du marché alimentaire. Le Figaro fait le point sur le Nutri-Score avec son créateur, le Pr Serge Hercberg, épidémiologiste spécialiste de la nutrition en santé publique.
Quechoisir.org, Lefigaro.fr, 12/10
En bref
Une étude menée par des chercheurs de la NYU Grossman School of Medecine aux États-Unis, et publiée dans la revue Nature, avance l’idée selon laquelle le norovirus, virus à l’origine des épidémies de gastro-entérite, serait déclencheur de la maladie de Crohn chez des personnes génétiquement prédisposées. Chez les personnes en bonne santé, les lymphocytes T sont des cellules présentes dans le corps et essentielles au système immunitaire, qui sécrètent une protéine appelée inhibiteur de l’appotose cinq (ou API5). Cette protéine empêche l’attaque des cellules de la muqueuse intestinale et permet aux personnes prédisposées à certaines maladies de garder un intestin sain. Les chercheurs ont découvert que les personnes atteintes de la maladie de Crohn avaient entre cinq et dix fois moins de lymphocytes producteurs d’API5 dans leur tissu intestinal que celles qui ne l’étaient pas. Cette protection pourrait donc être défaillante face à un déclencheur, telle qu’une infection au norovirus. Les auteurs de ces travaux ont découvert que le norovirus bloquerait la sécrétion d’API5 par les cellules T chez les souris, ce qui aurait pour conséquence la dégradation des cellules de la muqueuse intestinale, et donc déclencherait la maladie de Crohn.
Femmeactuelle.fr, 12/10
L’Express relaie les craintes de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) d’un risque de carence de certains médicaments. De plus en plus de molécules, parfois vitales pour certains patients, se trouvent déjà en rupture de stock en France, en proie à des problèmes d’approvisionnement récurrents depuis une dizaine d’années, indique l’hebdomadaire, citant le paracétamol, des antidiabétiques, des anticancéreux ou des antihypertenseurs. La situation est également sensible à l’échelle européenne : Medicines for Europe a adressé récemment une lettre ouverte à la Commission européenne pour l’alerter sur les risques pour la production de médicaments génériques. Sans l’aide des États, la production en Europe ne serait « pas viable en raison de l’explosion des coûts », souligne le syndicat.
L’Express, 13/10
La société Ciliatech, installée dans l’agglomération d’Annecy, développe un implant visant à améliorer la chirurgie du glaucome. Les opérations chirurgicales existantes, qui consistent à percer la chambre antérieure de l’œil pour remédier au glaucome, peuvent conduire à des complications. Le dispositif d’interposition Ciliosclèrale (CID) de Ciliatech ouvre une autre voie prometteuse, d’après une étude clinique réalisée sur douze mois. Olivier Benoit, président et cofondateur de la société créée en 2017, explique : « Un écoulement incorrect de l’humeur aqueuse, normalement évacuée à flux constant de l’oeil, entraîne une surpression à l’intérieur. » « En conséquence, les faisceaux nerveux du nerf optique vont s’abîmer lentement jusqu’à la cécité. » Le CID vient effacer « mécaniquement » une des résistances à l’écoulement, sans toucher la chambre antérieure. L’autorisation de mise sur le marché européen est prévue fin 2024 pour une commercialisation visée en 2025.
Les Echos, 13/10
