Fausses couches : une proposition de loi à l’Assemblée nationale
L’Assemblée nationale examine mercredi une proposition de loi prévoyant la mise en place d’un accompagnement psychologique en cas d’arrêt spontané de grossesse. Sont appelées fausses couches les grossesses arrêtées naturellement avant le stade de viabilité du fœtus, soit 22 semaines d’aménorrhée en France. La semaine dernière, la Première ministre, Elisabeth Borne, a ouvert une première brèche, en annonçant dans Elle la mise en place d’arrêts maladie sans jour de carence en cas de fausse couche, et ce, pour les travailleuses du public comme du privé. La mesure, précise Matignon à Libération, devrait entrer en vigueur « au plus tard au 1er janvier 2024 ». L’espoir que le sujet fasse de nouveau irruption dans le débat public est né d’une proposition de loi portée la députée Modem de Loire-Atlantique et vice-présidente de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée, Sandrine Josso. Le texte, qui doit être examiné mercredi dans l’hémicycle, prévoit la mise en place d’un protocole d’accompagnement psychologique pour les femmes concernées, pris en charge par l’assurance maladie. La proposition de loi laisse le soin aux Agences régionales de santé d’identifier ce qui est déjà prévu dans leur secteur et les éventuels manques à compléter, d’ici au 1er septembre 2024, date d’entrée en vigueur de ce futur protocole.
Libération, 07/03
Le « chemsex », un phénomène inquiétant
Le phénomène du « chemsex » a surgi à la fin des années 2010, explique Le Monde. Il s’est amplifié pendant la crise sanitaire et les différents confinements. Contraction de chemical (« chimique ») et de sex, cette pratique consiste en la consommation de substances psychoactives dans le but d’avoir des rapports sexuels. « Cet usage ritualisé que l’on retrouve exclusivement chez des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes [HSH] n’a rien à voir avec l’usage récréatif de produits comme l’alcool ou le cannabis… associé à la sexualité », précise Jean-Victor Blanc, psychiatre addictologue à l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP), qui a ouvert, il y a cinq ans, une consultation spécialisée en chemsex. Longtemps, la pratique du chemsex a été considérée comme un épiphénomène, mais l’apparition des applications de rencontres géolocalisées à but sexuel, type Grindr, et des cathinones, nouvelles drogues de synthèse très bon marché (quelques dizaines d’euros) que l’on peut se faire livrer directement chez soi, ont amplifié son développement. Infectieux, cardio-vasculaires, neurologiques ou encore psychiatriques, les médecins alertent sur les risques associés au chemsex. Il serait responsable d’une recrudescence d’infections sexuellement transmissibles. Le « slam » (consommation par voie orale, in-
tranasale ou en intraveineuse) représente aussi un risque de transmission du virus de l’hépatite C. Un surdosage en GHB peut provoquer une perte de connaissance (« G‑hole ») ou un coma. Médecins et associations alertent sur le très faible nombre de structures pour accueillir ceux qui veulent consulter. Pour Fred Bladou, chargé du chemsex à l’association Aides, il y a urgence à agir sur la prévention, la réduction des risques et une orientation vers les soins, dès lors que les usagers le demandent.
Le Monde, édition Science et Médecine, 07/03
En bref
Radiofrance.fr a consacré une émission sur le thème : « Comment se débarrasser des kilos de l’hiver ? ». Était invitée notamment Marie-Christine Boutron-Ruault, directrice de recherche au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP – Inserm/Université Paris Descartes/Université Paris-Sud/Université Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines). Médecin, physiopathologiste convaincue, elle a été l’une des premières au monde à faire le lien entre certaines pathologies et des facteurs comme le tabac ou la nutrition. A également participé le Dr. Annick Fontbonne, épidémiologiste et chercheuse à l’Inserm et membre du comité scientifique de l’étude ObEpi-Roche – Ligue contre l’obésité de 2020.
Radiofrance.fr, 06/03
Le Monde brosse le portrait du psychiatre Gaël Fournis, cofondateur en 2019 de l’association Dessine-moi la high-tech qui accompagne les enfants atteints d’un cancer avec des jouets high-tech et les chercheurs avec des « data scientists » bénévoles. L’association propose des ateliers high-tech dans des services d’oncologie pédiatrique dans une dizaine de CHU et centres de soins en France, de Brest à Nice, en passant par Paris, Tours ou Marseille. Les deux objectifs de l’association sont d’apporter aux jeunes patients des moments d’évasion technologique, « pour notamment défocaliser et estomper douleur et stress », précise Gaël Fournis, et aider la recherche en oncologie pédiatrique grâce à l’intelligence artificielle (IA). Marie Castets, de l’Inserm, au Centre de recherche en cancérologie de Lyon (Ihope), qui anime React-4kids, un réseau collaboratif de 400 chercheurs en oncologique pédiatrique, fait « travailler » les datascientists de Dessine-moi la high-tech sur cette plate-forme numérique. Prochain travail prévu : chercher des signatures de résistance à un traitement.
Le Monde, édition Science et Médecine, 07/03
Un jeune homme de 19 ans a été diagnostiqué avec la maladie d’Alzheimer en Chine, faisant de lui le cas le plus précoce au monde. Ses analyses, qui ne correspondent pas à un tableau d’Alzheimer classique, laissent penser que le diagnostic reste à confirmer dans le futur. Ce cas a été décrit dans le Journal of Alzheimer’s Diseases. Tout commence lorsque le patient, alors adolescent, commence à perdre la mémoire et à éprouver des difficultés de concentration. Des symptômes allant croissant jusqu’à ce que sa capacité à se souvenir d’événements récents (trouver des affaires, savoir s’il a mangé) et à lire se détériorent. Sans antécédents familiaux ni historique de maladies dégénératives ou psychiatriques, son cas a alors été pris en charge à l’hôpital de Pékin. Le diagnostic établi sur ce jeune malade devra être confirmé dans le temps au cours d’examens de suivi. Parmi les cas survenant chez les moins de 65 ans, 10 % concernent des personnes atteintes de formes familiales héréditaires rares de la maladie, selon l’Inserm.
Sciencesetavenir.fr, 06/03