À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Une commission d’experts pour déterminer « le bon usage des écrans pour nos enfants »
Afin de « reprendre le contrôle de nos écrans », le président de la République a annoncé, mardi soir, lors d’une conférence de presse exceptionnelle, qu’il avait réuni une commission composée des « meilleurs experts » qui « détermineront le bon usage des écrans pour nos enfants ». Il a précisé que ce groupe, rassemblant « des épidémiologistes, des cliniciens, des sociologues » rendra « ses travaux fin mars » afin « d’établir un consensus scientifique ». Le groupe de 12 experts a pour mission de démontrer l’impact des écrans sur les enfants et adolescents, et surtout d’indiquer « le bon usage » pour « accompagner les familles ». Le 10 janvier dernier, le chef de l’État a rencontré les membres de ce groupe de travail. « Le président a abordé les questions des réseaux sociaux, de leur rôle pendant les émeutes, du rapport à la vérité, de la parentalité, de l’éducation, des algorithmes, du cyberharcèlement, de la pornographie et de l’exposition des plus jeunes enfants, liste le chercheur à l’Inserm et épidémiologiste Jonathan Bernard, membre de cette commission. Il a voulu mettre en avant le fait que de nombreux sujets qui traversent la société ramènent au sujet du numérique et des écrans ». Alors que les désaccords entre pédopsychiatres, sociologues, médecins et chercheurs se sont multipliés ces dernières années sur la dangerosité de l’exposition aux écrans et leur impact sur le développement cognitif des plus jeunes, la composition de cette commission marque une volonté d’en finir avec les polémiques. A sa tête, deux seront chargés de faire « émerger un consensus » : le psychiatre et addictologue Amine Benyamina et la neurologue Servane Mouton. Mardi, Emmanuel Macron n’a pas exclu « des interdictions » ou « restrictions ». « Il y a aussi une volonté d’identifier les meilleurs usages et de les mettre en avant », précise Jonathan Bernard. Pour ce faire, des auditions seront organisées avec des spécialistes de la santé mentale ou du développement cognitif.
20Minutes.fr, Libération.fr, LesEchos.fr, LCI, France Inter, France Bleu, BFM Business, Francetvinfo.fr, 17/01, Le Figaro, 18/01
En bref
Dans une interview à Libération, le Pr Samir Hamamah, chef de service au CHU de Montpellier, président de la Fédération française de l’étude de la reproduction, coauteur du rapport remis au gouvernement en février 2022 sur l’infertilité, explique ne pas être surpris qu’Emmanuel Macron ait parlé mardi de ce sujet « car on ne peut pas rester inactif face à une baisse de la natalité ainsi qu’à une augmentation de l’infertilité de l’ordre de 0,3 % par an chez l’homme et de 0,4 % chez la femme ». Le Pr Hamamah souligne que « c’est un problème majeur de santé publique : un couple sur six en âge de procréer est concerné en France ». Il ajoute : « Aujourd’hui, parmi les six mesures identifiées comme prioritaires, seule celle de booster la recherche a été réalisée, notamment pour augmenter les performances lors de PMA. Le gouvernement vient de nous accorder 30 millions d’euros, dont 14 millions pour la fertilité, 11 millions pour l’endométriose et 5 millions pour une étude de cohorte ».
Libération, 18/01
Google vient d’annoncer qu’une intelligence artificielle développée en interne était plus performante qu’un médecin expert pour poser un diagnostic. Baptisé « Amie », ce nouveau programme est un robot conversationnel (chatbot) semblable au célèbre ChatGPT. Il utilise un modèle de langage étendu (LLM) qui permet à la machine de discuter naturellement avec un humain. Mais « Amie » a été spécifiquement entraîné pour mener des entretiens médicaux afin de recueillir les antécédents du patient et en déduire un diagnostic. Les chercheurs de Google ont fait appel à des acteurs formés pour se mettre dans la peau de vrais malades en simulant des scénarios cliniques prédéterminés. Ces échanges ont montré que l’IA seule, en tête à tête avec le patient, est plus performante que le médecin pour faire un diagnostic. En revanche, le duo médecin plus IA est moins bon que l’IA toute seule. « Cela peut sembler surprenant, mais cela a déjà été observé dans des expériences de diagnostic radiologique. Le médecin ne fait pas toujours confiance à l’IA. Quand elle arrive au même résultat, certains praticiens changent leur diagnostic », explique le Pr Jean-Emmanuel Bibault, cancérologue à l’hôpital européen Georges-Pompidou et chercheur en IA à l’Inserm. « L’IA est capable d’identifier des maladies rares, peu ou pas connues des médecins, à partir de la description des symptômes. On commence à voir aux Etats-Unis des familles qui ont obtenu un diagnostic de leur maladie rare par ChatGPT. Je pense que cela va contribuer à réduire l’errance médicale », assure le Pr Bibault.
Lepoint.fr, 17/01
Le doublement des franchises sur les boîtes de médicaments, qu’Emmanuel Macron souhaite instaurer, est « comme une nouvelle taxe » qui va « sanctionner les malades » et « éloigner des soins » de nombreux Français juste « au-dessus des seuils sociaux », a déploré hier l’association de patients France Assos Santé. Le président de la République avait dit mardi soir, lors de sa conférence de presse, vouloir faire passer ces franchises « de 0,5 centime à un euro », une mesure que l’exécutif évoque régulièrement depuis l’été. « Je n’ai pas le sentiment qu’on fait un crime terrible, mais je pense que ça responsabilise et que c’est une bonne mesure », a‑t-il jugé, estimant aussi qu’il faut continuer à protéger les personnes touchées par des affections de longue durée en conservant le plafond de « 50 euros par an » pour la franchise par patient.
AFP, 17/01
La production de cœurs artificiels s’accélère dans le nouveau site de production, à Bois-d’Arcy (Yvelines), de Carmat pour tenter de faire décoller des ventes décevantes, dix ans après la première implantation sur un patient. La mise en service de ce second bâtiment permettra de produire 500 prothèses par an. Pour 2024, environ 100 sont prévues. Une vingtaine de ces cœurs y sont stockés, prêts à être implantés à des patients souffrant d’insuffisance cardiaque terminale, dans l’attente d’un cœur humain disponible pour une transplantation. « On a rendu le produit beaucoup plus robuste et on comprend beaucoup mieux comment sélectionner et traiter le patient », affirme le directeur général de Carmat, Stéphane Piat. A ce jour, 50 patients se sont fait poser le cœur artificiel dans huit pays et treize vivent avec le dispositif. Un patient l’a porté 25 mois, durée la plus longue enregistrée.
AFP, 17/01