La dépression post-partum toucherait moins les pères qui prennent 2 semaines de congé paternité
Avec deux semaines de congé paternité, les pères seraient moins sujets à la dépression post-partum, selon une étude dévoilée par l’Inserm, à paraître dans Lancet Public Health en ce début janvier 2023. « Chez les personnes en bonne santé, 17 % des mères et plus de 10 % des pères sont susceptibles de développer une dépression post-partum au cours de l’année suivant la naissance de leur enfant », explique l’étude. Au cours de cette étude, qui s’est basée sur la cohorte Elfe, les scientifiques se sont intéressés à la durée, ainsi qu’à la prise du congé paternité. La référence était un congé de deux semaines, rémunéré et sans risque de perdre son emploi. L’étude montre, en revanche, que le fait que le père bénéficie de deux semaines n’a pas été bénéfique pour les mères, globalement aussi nombreuses à vivre cet épisode douloureux. Les chercheurs en concluent que cette « association négative observée chez les mères pourrait suggérer qu’une durée de 2 semaines de congé paternité n’est a contrario pas suffisante pour prévenir la dépression post-partum des mères ».
Lemonde.fr, Sciencesetavenir.fr, 03/01, Topsante.com, 04/01
Lire le communiqué de presse : https://presse.inserm.fr/les-peres-beneficiant-de-2-semaines-de-conge-paternite-seraient-moins-a-risque-de-developper-une-depression-post-partum/46230/
Covid-19 : un rapport met en cause la gestion du ministère de la Santé
Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), dévoilé par Le Parisien, avait pour but d’identifier « les réussites, les difficultés et les lacunes » révélées par la Covid dans l’organisation du ministère de la Santé. Il visait aussi à « tirer les leçons de manière constructive, collective et transparente », notamment en cas d’un rebond épidémique. Commandé fin juin 2020 par Olivier Véran, alors ministre de la Santé, ce « retour d’expérience du pilotage de la réponse à l’épidémie de Covid » a été remis au gouvernement en novembre 2020. Entre mi-juillet et octobre 2020, quatre inspecteurs de l’Igas ont interviewé quelque 375 personnes (membres de cabinets ministériels, directeurs d’agence régionale de santé, d’hôpital, préfets, élus, etc.) à travers la France. Leur constat est accablant : impréparation, désorganisation et circuit de décision « peu lisible »… Selon des sources proches du dossier, il a été versé à l’enquête de la Cour de justice de la République (CJR). Celle-ci devra dire si des membres du gouvernement ont pu avoir une part de responsabilité dans la gestion du virus et sa propagation, et donc dans le bilan de l’épidémie qui a fait à ce jour plus de 160 000 morts en France. L’exécutif se voit notamment reprocher le manque de masques, le délai avant d’activer le centre de crise interministériel ou encore le maintien des élections municipales en mars 2020.
Le Parisien, 04/01
En bref
Dans son édition Science et Médecine, Le Monde se penche sur les fluoroquinolones, des antibiotiques aux nombreux effets indésirables (douleurs articulaires et musculaires, troubles cardiaques ou neuropsychiques, risque de photosensibilisation…). Il aura fallu attendre 2019 pour que l’Agence européenne du médicament réévalue le bénéfice-risque de ces antibiotiques et restreigne considérablement le champ de leurs indications. Mais, il y a encore trop de prescriptions hors indications. Dans les prochaines semaines, de nouveaux messages « Alerte ANSM », validés mi-décembre par la Haute Autorité de santé, seront diffusés au niveau des logiciels d’aide à la prescription pour les médecins et à la distribution pour les pharmaciens, leur rappelant que les fluoroquinolones doivent être réservées à certaines infections bactériennes pour lesquelles leur utilisation est indispensable. Selon l’épidémiologiste Mahmoud Zureik, qui dirige EpiPhare, une structure qui mesure l’efficacité et la sécurité des médicaments, environ 2,4 millions de patients ont eu au moins une dispensation de fluoroquinolones en 2019. Ils étaient environ 1,9 million en 2021.
Le Monde, édition Science et Médecine, 04/01
Le protozoaire « Toxoplasma gondii »,responsable de la toxoplasmose, manipule le cerveau de ses hôtes, une stratégie destinée à faciliter sa reproduction. Les scientifiques en avaient déjà eu des preuves chez la souris : face à une odeur d’urine de chat, le rongeur contaminé a plutôt tendance à être attiré, au lieu de fuir, augmentant ainsi son risque d’être dévoré. « Si ce comportement est dommageable pour la souris, il est bénéfique au parasite dont le cycle de reproduction ne peut se dérouler que dans l’appareil digestif des chats ou d’autres félins », explique Alexandre Bougdour, chercheur à l’Inserm. Chez certaines espèces, le même processus pourrait au contraire donner un avantage à l’hôte, suggère maintenant une étude américaine parue dans Communications Biology. Des chercheurs américains montrent qu’après avoir été contaminés par Toxoplasma gondii, les loups sont plus susceptibles de prendre des décisions à haut risque, comme partir à la recherche d’un nouveau territoire ou prendre le contrôle d’une meute. Deux comportements audacieux essentiels à la survie des groupes et de l’espèce, selon les auteurs de la recherche.
Le Figaro, 04/01
Selon des travaux réalisés par l’équipe du service de pédiatrie et de réanimation néonatales de l’hôpital Antoine-Béclère (AP-HP), associés à des chercheurs de l’université Paris-Saclay et de l’Inserm, et publiés dans la revue EClinical Medicine, le retournement en décubitus ventral améliore l’oxygénation des nouveau-nés en insuffisance respiratoire aiguë sévère, tel que le syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA). Les bénéfices du décubitus ventral ont été mis en avant ces dernières années chez les adultes avec la pandémie de Covid-19. Un total de 161 nouveau-nés hospitalisés entre le 1er mai 2019 et le 31 mai 2021 ont été inclus dans l’étude.
Lequotidiendumedecin.fr, 03/01
Dans un entretien accordé au Monde, le spécialiste en addictologie Mickael Naassila insiste sur les bénéfices pour la santé d’une réduction de la prise d’alcool, même temporaire, comme lors du « Défi de janvier » (Dry January), dont il est l’un des initiateurs en France. Il souligne : « Le Dry January fait gagner du capital santé ». Mickael Naassila, président de la Société française d’alcoologie (SFA), déplore que « les professionnels de santé questionnent trop rarement sur la consommation d’alcool ». Professeur de physiologie à l’université de Picardie (Amiens) et neurobiologiste de l’addiction à l’alcool à l’Inserm, il rappelle les nombreux bénéfices pour la santé de l’abstinence.
Le Monde, édition Science et Médecine, Francetvinfo.fr, 04/01