L’augmentation de l’espérance de vie en France et ses limites
Selon les dernières données de 2022 publiées par Santé publique France et l’Inserm, l’espérance de vie en France a atteint en moyenne 79,5 ans, marquant une légère augmentation en un an. Les causes principales de décès sont les tumeurs, responsables d’un décès sur quatre, suivies par les maladies cardiovasculaires, avec un décès sur cinq. Notablement, la mortalité liée au Covid-19 a significativement diminué, représentant maintenant seulement 6% des décès, grâce à une couverture vaccinale complète de 90% de la population. Cependant, les décès dus à des maladies respiratoires, en particulier chez les plus de 85 ans, ont vu une hausse, principalement à cause de pneumonies, de la grippe et de maladies respiratoires chroniques. Une étude américaine récente souligne que malgré les avancées médicales et les changements de modes de vie, qui ont contribué à une augmentation de 30% de l’espérance de vie au cours du dernier siècle dans les pays développés, l’espérance de vie humaine a des limites. Sans découvertes révolutionnaires dans le ralentissement du vieillissement biologique, il est peu probable que l’espérance de vie connaisse une augmentation radicale. Il est estimé que, dans les meilleures conditions, 15% des femmes et 5% des hommes pourraient atteindre le centenaire dans les décennies à venir.
Lire le communiqué de presse : https://presse.inserm.fr/grandes-causes-de-deces-en-france-en-2022/69208/
Lancement du Wegovy en France : un nouvel espoir contre l’obésité
Le Wegovy, un médicament dérivé de l’antidiabétique Ozempic et destiné au traitement de l’obésité, a été lancé en France, marquant une nouvelle ère dans la lutte contre cette maladie. Disponible depuis mardi dans les pharmacies françaises, le Wegovy partage la même molécule active que l’Ozempic, le semaglutide, mais est proposé à un dosage plus élevé. Ce lancement suit celui réalisé aux États-Unis en 2021, faisant de la France le dernier pays en date à introduire ce traitement malgré l’absence de remboursement pour le moment. La France compte 8 millions d’obèses, et depuis mi-2022, 10.000 personnes ont eu accès gratuitement au Wegovy pour une obésité sévère, avec 7.000 patients toujours sous traitement. Cette gratuité est prolongée jusqu’en 2025 en attente d’une décision sur le remboursement, après réévaluation par la Haute Autorité de Santé (HAS). Le Wegovy a montré des résultats prometteurs, notamment une perte de poids significative et une réduction des risques cardiovasculaires chez les obèses. Cependant, le prix élevé reste une barrière, avec un coût variant entre 270 et 360 euros par mois. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a décidé de restreindre la prescription à certains médecins spécialistes pour limiter les mésusages, visant principalement les patients souffrant d’obésité sévère.
Les Echos, Le Figaro
En bref
Suivi du cancer du sein grâce à un patch innovant
À Lille, une collaboration entre le centre Oscar Lambret, Centrale Lille et l’Inserm mène à la conception d’un patch révolutionnaire pour le suivi du cancer du sein. La docteure Nawale Hajjaji, oncologue spécialisée, explique que ce dispositif, surnommé Sweatpatch, est un capteur miniaturisé posé sur la peau qui permet de suivre l’efficacité des traitements en analysant la sueur pour des marqueurs spécifiques de la maladie. Cette innovation vise à éviter l’usage fréquent d’imageries lourdes et coûteuses, réduisant ainsi le stress et les coûts pour les patients. Le patch, comparé à une montre connectée, enverra des informations en temps réel aux équipes médicales, permettant une prise en charge personnalisée et moins contraignante du cancer du sein. Actuellement en phase de prototype, les premiers tests sont prévus dans un an, avec une perspective de mise en place dans huit à dix ans. Ce projet illustre la synergie entre santé et technologie, impliquant des partenaires internationaux, avec l’espoir de transformer le suivi des traitements pour les cancers du sein et potentiellement d’autres maladies.
Révolution dans le système de santé grâce à l’IA
L’article met en lumière le rôle transformateur de l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine de la santé, à travers l’innovation apportée par plusieurs startups françaises. Owkin se distingue par son utilisation de l’IA pour analyser de grandes quantités de données médicales, avec un fort accent sur la confidentialité, afin d’identifier des biomarqueurs pour des traitements plus ciblés, notamment dans la lutte contre le cancer. Cardiologs, de son côté, utilise l’IA pour analyser les électrocardiogrammes et détecter rapidement les anomalies cardiaques, améliorant ainsi le diagnostic des maladies cardiaques, première cause de mortalité mondiale. TheraPanacea innove dans le domaine de la radiothérapie avec son logiciel qui optimise les traitements tout en préservant les tissus sains, contribuant à une meilleure qualité de vie des patients. Diabeloop offre une solution révolutionnaire pour la gestion du diabète de type 1 avec sa pompe à insuline autonome guidée par IA, libérant les patients des injections manuelles. Enfin, Qynapse utilise l’IA pour améliorer le diagnostic et le suivi des maladies neurodégénératives grâce à une analyse précise de la neuro-imagerie. Ces entreprises illustrent le potentiel immédiat et l’impact mesurable de l’IA sur l’amélioration de la santé des patients, ouvrant de nouveaux espoirs, notamment dans le traitement des maladies neurodégénératives comme Alzheimer.
Entreprendre
Faillite de H4D : Un coup dur pour la télémédecine en Île-de-France
La liquidation judiciaire de H4D a laissé les collectivités territoriales franciliennes dans une situation délicate, ces dernières ayant investi des millions d’euros dans des cabines de téléconsultation médicale gérées par l’entreprise. Depuis l’annonce de cette liquidation le 26 septembre, les cabines, réparties dans des départements tels que les Yvelines, la Seine-et-Marne, l’Essonne et le Val-d’Oise, sont devenues inutilisables, provoquant la consternation parmi les élus locaux tel qu’Anne Gbiorczyk, vice-présidente du département de Seine-et-Marne, et Jean-Marie Vilain, maire de Viry-Châtillon. Les collectivités, toujours propriétaires des cabines, se retrouvent sans moyens de les faire fonctionner, la gestion intégrale étant assurée par H4D. La faillite soulève des questions sur l’avenir de la télémédecine dans la région, d’autant plus que l’Ile-de-France fait face à un important désert médical. H4D, qui employait une cinquantaine de personnes, justifie sa situation par plusieurs crises, dont l’inflation suite à la guerre en Ukraine et des difficultés d’approvisionnement. Malgré l’intérêt initial d’autres sociétés, aucune n’a finalement repris l’activité, laissant les collectivités et les patients dans l’incertitude.
Les Echos
Prix L’Oréal-Unesco : deux jeunes chercheuses récompensées
Amélie Joly et Marie Materna, deux jeunes chercheuses originaires de Charente-Maritime, ont été distinguées par le prix L’Oréal-Unesco pour les femmes et la science, soulignant leur potentiel prometteur dans la recherche. Cette reconnaissance intervient dans un contexte où les femmes représentent seulement 29% du corps de recherche en France, malgré l’absence de justifications objectives à cet écart de représentation. Amélie Joly, 28 ans, prépare une thèse sur les effets de la malnutrition sur le développement infantile à Lyon, tandis que Marie Materna, 27 ans, qui est en immunologie en post-doctorat dans un laboratoire de l’hôpital Necker (Laboratoire de génétique humaine des maladies infectieuses, Inserm (U1163), Institut Imagine, Hôpital Necker-Enfants malades, Université Paris cité), étudie les dysfonctionnements génétiques affectant le système immunitaire. Outre la mise en lumière de leurs travaux, le prix leur offre un soutien financier significatif, destiné à encourager leur carrière scientifique. Ces récompenses s’inscrivent dans une volonté plus large de combattre les stéréotypes de genre dans les sciences et d’inspirer les futures générations de chercheuses.