À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Accès limité au Beyfortus pour les familles précaires face à la bronchiolite
L’épidémie de bronchiolite, touchant notamment les moins de 2 ans, voit un accès restreint au Beyfortus, traitement préventif efficace, hors maternités. En 2023, la France a distribué près de 245 000 doses de ce médicament, permettant une lutte efficace contre le virus. Cependant, en 2024, l’Assurance-maladie ne couvrira que 30% du coût, laissant un reste à charge conséquent de 281,26 euros pour les familles, sauf pour celles bénéficiant de la gratuité en maternité ou ayant une mutuelle couvrant la totalité. Cette situation préoccupe les pédiatres et sociétés de pédiatrie, notamment la Société française de pédiatrie (SFP), qui craignent un impact majeur sur les familles les plus modestes, souvent sans complémentaire santé. La Haute Autorité de santé (HAS) a classé le Beyfortus comme ayant un “service médical rendu modéré”, justifiant ainsi le faible taux de remboursement. Cette décision génère une inquiétude chez les professionnels de santé quant à l’accès au traitement, malgré l’existence d’alternatives comme le Synagis pour les enfants à risque et un nouveau vaccin pour les mères enceintes.
LeMonde, 03/12/2024
Lutte contre le cancer du col de l’utérus : le rôle crucial de la vaccination HPV
Une étude aux États-Unis révèle une réduction significative de la mortalité liée au cancer du col de l’utérus chez les jeunes femmes, attribuable à la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV). Malgré les succès observés, notamment en Australie où l’éradication du cancer du col de l’utérus semble possible, la France reste en retard avec une couverture vaccinale inférieure aux objectifs. Le vaccin antiHPV, efficace et recommandé à l’échelle mondiale depuis les années 2000, montre des résultats prometteurs, en particulier quand administré avant le début de la vie sexuelle. Des études en Suède et en Angleterre ont confirmé une protection élevée contre le cancer du col de l’utérus pour les femmes vaccinées dès l’adolescence. En outre, le vaccin protège également contre d’autres cancers liés au HPV. Aux États-Unis, une campagne de vaccination a permis d’atteindre une couverture vaccinale d’environ 75 %, réduisant de moitié le taux de mortalité chez les jeunes femmes en quelques années. Cependant, les auteurs de l’étude soulignent l’importance du dépistage régulier, en rappelant que la vaccination, bien qu’essentielle, ne garantit pas une protection complète contre tous les types de HPV. En France, un programme de dépistage est en place pour compléter l’effort de vaccination, visant à éradiquer ce cancer à terme.
Le Parisien, 03/12/2024
En bref
La polyarthrite rhumatoïde, maladie auto-immune touchant jusqu’à 1% de la population adulte, caractérisée par un enraidissement douloureux des articulations, pourrait voir son risque réduit par certaines habitudes alimentaires. Bien qu’incurable, l’adoption de certains comportements nutritionnels pourrait contribuer à prévenir cette affection. Une étude menée par des chercheurs de l’université de Leeds en Angleterre a analysé les données de 30 études impliquant près de 3 millions de participants pour évaluer l’impact de 32 groupes alimentaires sur le risque de développer cette maladie. Les résultats, publiés dans la revue Nutrients, révèlent que la consommation de poissons gras, de fruits, et de céréales complètes aurait un effet protecteur. À l’inverse, une consommation élevée de thé, de café et d’alcool pourrait légèrement augmenter le risque. La professeure Janet Cade de l’université de Leeds a souligné l’importance de ces découvertes, qui ouvrent la voie à des recommandations alimentaires pour prévenir la polyarthrite rhumatoïde.
femmeactuelle.fr, 02/12/2024
Une récente enquête menée par la Conférence des doyens des facultés de médecine met en évidence la précarité économique et mentale des étudiants en santé en France. Selon l’étude, réalisée auprès de plus de 12 500 étudiants, dont 56 % en médecine, la moitié travaille en parallèle de leurs études pour financer leur parcours, et 40 % dépendent financièrement de leurs parents. Les filières sélectives comme médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kinésithérapie (MMOPK) ainsi que le secteur paramédical sont particulièrement touchés, avec un fort taux d’étudiants en situation de précarité économique. Cette situation est exacerbée par la longueur et l’exigence des cursus, engendrant une charge mentale lourde et un risque accru d’anxiété, de dépression et d’épuisement émotionnel. La Pr Marie-Pierre Tavolacci, médecin épidémiologiste à l’Inserm, souligne l’exposition accrue des étudiants en santé à ces difficultés. En réponse, l’enquête appelle à des actions concrètes pour améliorer le bien-être des étudiants, telles que l’élargissement de l’accès aux soins de santé mentale, le renforcement du soutien financier et des bourses, et la revalorisation des gratifications de stages hospitaliers.
lequotidiendumedecin.fr, 02/12/2024
Wolfgang Jäger, un patient paralysé partiellement des deux jambes à la suite d’un accident, a pu remonter des escaliers sans aide après avoir participé à une étude exploratoire à Lausanne. Cette étude, codirigée par Grégoire Courtine de l’École polytechnique de Lausanne (EPFL), visait à restaurer les capacités motrices perdues par la stimulation cérébrale profonde (SCP). Contrairement aux approches précédentes qui stimulaient les neurones de la moelle épinière, cette nouvelle méthode ciblait l’hypothalamus latéral du cerveau, une zone jamais associée auparavant à la motricité. Les résultats obtenus sur des souris, grâce à l’optogénétique et à l’imagerie 3D, ont permis d’identifier des neurones clés pour la récupération motrice. Wolfgang Jäger et une autre patiente ont subi une intervention chirurgicale pour l’implantation d’électrodes dans cette région cérébrale, suivie d’une rééducation intensive. Cette thérapie leur a permis d’améliorer significativement leur capacité de marche, au point de ne plus nécessiter de stimulation systématique pour chaque mouvement. Ce succès ouvre de nouvelles perspectives pour le traitement de la paralysie, notamment en combinant cette technique avec la stimulation médullaire pour les cas de paralysie complète.
Le Figaro, 03/12/2024
La France vise à regagner son attractivité et sa souveraineté dans les secteurs clés de l’agroalimentaire et de la santé. Malgré une balance commerciale positive dans ces domaines en 2023, le pays fait face à une perte progressive de parts de marché, notamment tombant au 6e rang mondial dans l’agroalimentaire avec seulement 4,5% des parts contre 8% en 2005. Dans le domaine pharmaceutique, bien que la France maintienne un excédent de 400 M€, elle subit une baisse significative par rapport à la moyenne de 4 Mrd € d’excédent annuel observée entre 2015 et 2019. Des investissements d’un milliard d’euros ont été annoncés par neuf entreprises pharmaceutiques, renforçant la position de la France comme destination attrayante pour ce secteur selon Ernst & Young 2024. Émilie Bugeat-Toussaint, Présidente de la filiale française du groupe pharmaceutique japonais Kyowa Kirin, met en avant les atouts compétitifs de la France, comme l’accès aux soins et des institutions de renom telles que l’Institut Pasteur et l’Inserm, tout en notant les obstacles à l’attractivité, tels que la pression fiscale et la dévalorisation des médicaments.
UsineNouvelle.com, 02/12/2024