Accès aux soins : bataille entre médecins et gouvernement
Un appel à la grève est lancé par tous les syndicats de médecins libéraux (Confédération des syndicats médicaux français, MG France, etc.), pour ce mardi 14 février. Le même jour, le Sénat devait examiner une proposition de loi portée par la députée (Renaissance) Stéphanie Rist, visant à introduire « un accès direct » à certains professionnels paramédicaux sans passer au préalable par un médecin. En d’autres termes, renforcer et garantir les prérogatives des infirmiers en pratique avancée (IPA). Farouchement opposés à cette mesure soutenue par le gouvernement, les praticiens sont d’autant plus remontés que les négociations entre leurs syndicats et l’Assurance-maladie en vue d’une nouvelle convention se passent mal. L’idée même d’un « contrat territorial » – dont les contours restent à préciser – visant à lutter contre la désertification médicale ne passe pas. Pas davantage la revalorisation du tarif de la consultation de base proposée par l’Assurance-maladie (26,50 euros, contre 25 euros actuellement). « Une provocation », estiment les syndicats.
Le Monde, Libération, La Croix, 14/02
Maisons de naissance : « Le gouvernement avait prévu 12 ouvertures en 2022. Aucune n’a vu le jour »
Eva Bellinato, une sage-femme libérale en maison de naissance, alternative aux maternités pour les femmes dont la grossesse comporte peu de risques, interpelle Emmanuel Macron sur son inaction en matière de maternité. « Que fait le gouvernement pour répondre aux attentes de ces 145 000 femmes ? » questionne la sage-femme libérale au « Calm », une maison de naissance en partenariat avec la maternité des Bluets, à Paris, et membre du collectif à l’origine d’une tribune. « En pleine crise du système de santé, la France se prive d’une offre de soins qui permet, grâce à un suivi moins médicalisé de la grossesse, d’optimiser le temps médical en dégageant plus de disponibilité auprès des patients », a expliqué hier la tribune d’un collectif d’usagères et de sages-femmes, qui pointe aussi une alternative « moins coûteuse pour les finances publiques ». En 2016, la France entre dans une phase de test et se dote de huit maisons de naissance. A l’issue des cinq années d’expérimentation, une étude de plusieurs centres de recherches, dont le CNRS et l’Inserm, confirme que « les maisons de naissance ont les mêmes garanties de sécurité qu’en maternité ». Le gouvernement s’engage alors à ouvrir douze nouveaux lieux dans le courant de l’année 2022 et ainsi répondre aux attentes de milliers de femmes. Résultat : « Aucun des 30 projets répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain et dans les outre-mer n’a vu le jour », déplore le collectif de sages-femmes et d’usagères. « Pourtant, avec davantage de soutien des pouvoirs publics, certains pourraient aboutir. »
NouvelObs.com, 13/02
En bref
Selon Sud Radio, la ville de Nice pourrait accueillir un institut hospitalo-universitaire inédit. Il porterait sur la santé respiratoire et le vieillissement. C’est un projet porté par le CHU de Nice, l’université Côte d’Azur, l’INRIA et l’Inserm. Ce nouveau lieu sera dédié à plusieurs maladies, dont la mucoviscidose.
Sud Radio, 13/02
Dans une tribune publiée dans LesEchos.fr, Hedi Ben Brahim, directeur général de Transgene, explique que l’IA est une « nouvelle arme contre le cancer ». Une centaine d’entreprises utilisent déjà l’intelligence artificielle pour diagnostiquer et accompagner les patients atteints d’un cancer dans leurs parcours de soins, souligne-t-il. Il indique : « Deux révolutions technologiques ont ces dernières années offert les outils d’un meilleur diagnostic et d’une thérapie à la fois plus précise et plus efficace. Tout d’abord, le séquençage à haut débit. Grâce à cette technologie, il est désormais possible de pouvoir obtenir, presque de façon routinière, la carte d’identité génétique de la tumeur d’un patient. (…) Mais encore faut-il être en mesure de les analyser et d’en tirer un bénéfice. C’est là qu’entrent en scène l’intelligence artificielle (IA) et son corollaire le deep learning ». « Appliquée au traitement du cancer, l’IA offre cette possibilité inédite d’analyser plusieurs centaines de paramètres qui caractérisent une tumeur dans son micro-environnement spécifique, et donc, sa capacité à réagir aux traitements. Elle va même bien au-delà, en permettant la conception d’un traitement personnalisé, propre à chaque patient et à sa tumeur, et dans un délai inconcevable il y a 10 ans », indique Hedi Ben Brahim.
LesEchos.fr, 13/02
Alors que la consommation de médicaments augmente depuis dix ans dans le monde, l’impact sur l’environnement n’est pas anodin, avec des risques sur la santé, alertent les experts. Deux chercheurs espagnols révèlent, dans un article de The Conversation, que les résidus de médicaments qui se retrouvent dans la nature peuvent représenter un risque pour la sécurité alimentaire et la santé. « Ces médicaments peuvent parcourir de longues distances et passer des rivières aux eaux souterraines et aux sols agricoles, où ils peuvent être absorbés par les plantes cultivées et entrer dans la chaîne alimentaire », écrivent Raffaella Meffe et Ana de Santiago Martín, deux chercheurs du Groupe de la qualité de l’eau et du sol, Imdea Agua. L’étude des concentrations de polluants pharmaceutiques persistants dans l’environnement (dont les antibiotiques, analgésiques, hypolipémiants, œstrogènes, etc.) a détecté un total de 631 composés différents (ou leurs produits de transformation) dans 71 pays.
Pourquoidocteur.fr, 13/02