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Médecine et stéréotypes de genre – Variant Delta et vaccination – Microbiote – Drogues psychédéliques et traitement de certains troubles psychiques – Dopage par ARNm

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La médecine, sujette à des stéréotypes de genre ? 

Catherine Vidal, spécialiste en neurosciences et membre du comité d’éthique de l’Inserm, est interviewée par L’Humanité. Elle commente le rapport du Haut Conseil à l’Egalité : ‘Prendre en compte le sexe et le genre pour mieux soigner’, publié en 2020. Catherine Vidal regrette que « la médecine [soit] imprégnée par des stéréotypes qui conduisent à des situations d’inégalités dans l’accès aux soins, souvent au détriment des femmes. Les représentations sociales liées au genre influencent les pratiques médicales et l’attitude des patients. » L’infarctus du myocarde est ainsi sous-diagnostiqué chez les femmes « car considéré à tort comme une maladie d’hommes stressés par le travail ». Au contraire, les troubles dépressifs sont supposés être causés par des hormones féminines, non par des causes socio-économiques. Le diagnostic et le traitement de l’ostéoporose sont « quasi inexistants » pour les hommes, alors que « les facteurs de risques et de pénibilité [au travail] sont sous-estimés chez les femmes ». Dans une étude récente, l’Inserm a démontré une corrélation entre travail de nuit et risques de cancer du sein. « Nous appelons à créer un enseignement obligatoire sur l’influence du genre dans les pratiques médicales et les relations avec les malades, dans le cadre de la formation initiale et continue des étudiants et des professionnels de santé », déclare Catherine Vidal. Elle prône des campagnes de sensibilisation du grand public et la création d’une nouvelle instance de recherche publique sur la thématique ‘Genre et santé’, « afin de structurer les recherches en médecine, santé publique et sciences sociales, avec des financements nationaux et internationaux ».

L’Humanité, 13/08

Le vaccin protège-t-il du variant Delta ? 

L’équipe des Vérificateurs de LCI, chargée de démentir les fausses informations, a noué un partenariat avec l’Inserm pour « répondre aux questions que se posent les internautes sur le coronavirus et la vaccination ». Hier, ils examinaient la rumeur selon laquelle la vaccination contre la Covid-19 n’offrirait aucune protection contre le variant Delta. Cette rumeur s’appuie sur une information livrée par les CDC américains. Claude-Agnès Reynaud, directrice de recherche au sein de l’Institut Necker-Enfants Malades (Inserm/ CNRS/ Université de Paris), rappelle que cette information ne concerne qu’un petit échantillon de 135 patients dans le Massachusetts, et qu’elle n’est « ni consolidée, ni issue d’une étude scientifique validée par des pairs ». Des personnes immunisées peuvent, à de rares occasions, être porteuses du virus, la vaccination ne protégeant pas à 100 % contre l’infection : « Les taux de protection sont de 90 – 95 % pour les vaccins à ARN messager, un peu moins contre le variant delta (80 – 85 %) ». Certes, admet Claude-Agnès Reynaud, avec le variant Delta, la charge virale des personnes vaccinées s’avère comparable à celle des non-vaccinés, « mais cela ne concerne que les 10 % de personnes qui ont été en échec du vaccin », avait précisé début août le virologue Christian Bréchot. Mme Reynaud rappelle qu’il s’agit ici de la charge virale, non de la contagion. A la lumière de récentes données, on sait désormais que « la charge virale des infectés vaccinés chute plus rapidement que celle des infectés non-vaccinés ». En outre, « les anticorps produits par le vaccin sont très efficaces au niveau pulmonaire ».

Lci​.fr, 12/08

Lire le Canal Détox du 27/05/21 : « Variants « britannique », « indien », « sud-africain » : Un impact sur l’efficacité de la vaccination, vraiment ? »

En bref

Nature Aging publie une étude sur le microbiome du système digestif, présenté comme « une cible thérapeutique pertinente pour favoriser un vieillissement en bonne santé ». Des transplantations de microbiote fécal de souris jeunes sur des souris plus âgées ont « inversé les différences liées au vieillissement » sur certains aspects de l’immunité. John Cryan, qui a mené cette expérimentation, pense que « cette nouvelle recherche pourrait changer la donne, car le microbiome peut être exploité pour inverser la détérioration du cerveau liée à l’âge. Nous voyons également des preuves d’une amélioration de la capacité d’apprentissage et de la fonction cognitive. » L’Inserm a établi que notre système digestif héberge « deux kilos de micro-organismes » dont l’activité influe sur les fonctions immunitaires et neurologiques.

Yahoo, 12/08

Voir le Canal Détox du 16/03/21 : « Le microbiote, un deuxième cerveau, vraiment ? »

Voir le Canal Détox du 28/06/21 : « Vers la jeunesse éternelle… vraiment ? »

Aux États-Unis surtout, les « drogues psychédéliques » sont expérimentées dans le traitement de certains troubles psychiques. Un patient américain, traité à la MDA pour résorber le trouble de stress post-traumatique, fait part de son enthousiasme après un essai clinique en phase III. La MDA n’est pas la seule substance à l’étude, les chercheurs portant également leur attention sur la psilocybine, le LSD, la DMT, la kétamine ou la mescaline. « On commence à comprendre, grâce à l’imagerie médicale moderne, comment les drogues psychédéliques agissent sur le cerveau, déclare Luc Mallet, chercheur en neurosciences à l’Inserm. On observe, pour le dire simplement, une diminution de l’écart entre soi et les autres, entre soi et le monde. » Ce professeur spécialiste des TOC est l’un des rares, en France, à travailler sur ces traitements expérimentaux.

Elle, 13/08

En matière de dopage sportif, l’EPO ou les hormones de croissance sont des protéines qui peuvent être induites par des ARNm. Les vaccins Moderna et Pfizer/BioNTech induisent aussi la production de protéines, les antigènes. Olivier Rabin, directeur de l’Agence mondiale Antidopage, juge le dopage par ARNm envisageable : « Nous définissons le messager de synthèse dopage génétique comme un transfert d’acides nucléiques, que cela soit de l’ADN ou des ARNm, aux fins d’augmenter les performances sportives ». Toutefois, les protéines en question ne sont pas indétectables : « Il y a des différences entre les protéines produites naturellement et celles éventuellement induites par des ARNm de synthèse ».

Courrier International, 12/08