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Glyphosate – boissons sucrées et maladies cardiovasculaires – biobanques – vaccination contre le zona – vascularites – traitement de la maladie d’Alzheimer – sommeil

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À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.

Contestation de l’extension de l’autorisation du glyphosate dans l’UE

Le 11 décembre, plusieurs ONG, dont Pesticide Action Network (PAN) Europe, ClientEarth et Générations Futures, ont annoncé leur décision de contester devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) la prolongation de l’autorisation du glyphosate par la Commission européenne jusqu’en 2033. Cette action judiciaire fait suite à une démarche similaire entreprise par trois associations françaises au début du mois d’août. Les ONG critiquent la Commission européenne pour ne pas avoir pris en compte les risques pour la santé publique liés au glyphosate, un herbicide que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé comme “cancérogène probable” en 2015, une évaluation renforcée par les conclusions de l’Inserm en 2021. Elles reprochent également à la Commission de rejeter les preuves scientifiques indiquant un lien entre le glyphosate et des risques de cancer, ainsi que des maladies neurologiques chez les enfants. La procédure judiciaire est attendue pour durer jusqu’à la fin de 2026, avec la possibilité que les recours soient examinés conjointement avec ceux des associations françaises.

20Minutes​.fr, 11/12/2024, Liberation​.fr, 11/12/2024, Lemonde​.fr, /12/2024

Impact des boissons sucrées sur les maladies cardiovasculaires

Une récente étude suédoise, menée par Suzanne Janzi de l’Université Lund et publiée le 9 décembre, révèle que les boissons sucrées telles que les jus de fruits et les sodas augmentent plus le risque de maladies cardio-vasculaires que les friandises (pâtisseries, chocolat, bonbons). Contrairement aux boissons, la consommation modérée de friandises pourrait même réduire ce risque. L’étude, ayant suivi près de 70.000 Suédois sur 22 ans, montre que plus de huit verres par semaine de ces boissons augmentent significativement les risques d’anévrisme de l’aorte abdominale, d’AVC ischémique et d’insuffisance cardiaque. Mathilde Touvier, de l’Inserm, souligne que même les jus sans sucre ajouté contiennent autant de sucre qu’un soda. Suzanne Janzi et ses collègues mettent en garde contre une consommation extrêmement faible de sucre qui ne serait pas bénéfique, évoquant la nécessité d’un équilibre. Ils notent aussi une différence d’impact sur la santé entre les sucres liquides et solides, attribuable au mode de consommation et au contexte social de leur ingestion.

bfmtv​.com, 11/12/2024

En bref

Dans les sous-sols de l’Institut Paoli-Calmettes à Marseille, une biobanque dirigée par Didier Bechlian héberge une collection exceptionnelle d’échantillons biologiques, essentielle pour le futur de la médecine, notamment l’immunothérapie. Conservées dans des conditions extrêmes, ces cellules peuvent être “ressuscitées” ou analysées pour développer de nouveaux traitements. L’initiative Marseille Immunology Biocluster (MIB), regroupant des acteurs majeurs comme l’Inserm et l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille, vise à faire de Marseille un leader en immunologie, en exploitant ces échantillons pour la recherche sur le cancer et d’autres maladies. Malgré l’immense potentiel de ces biobanques, le Pr Christian Chabannon souligne que seul une fraction des prélèvements est actuellement utilisée, un défi résidant dans la sélection des échantillons à conserver pour répondre aux futures questions scientifiques. Parallèlement, le Biogénopole de la Timone joue un rôle crucial en analysant quotidiennement des milliers de prélèvements, dont certains sont destinés à la recherche. Avec le développement de thérapies innovantes et un centre d’essais cliniques dédié, Marseille se positionne comme un pôle d’excellence pour la découverte de nouveaux traitements, témoignant de l’importance de ces “trésors congelés” pour l’avancement de la médecine.

Le Point, 12/12/2024

Depuis mars 2024, l’Assurance-maladie rembourse le vaccin contre le zona pour les personnes de 65 ans et plus ainsi que pour les individus immunodéprimés de plus de 18 ans, suite à la recommandation de la Haute Autorité de santé (HAS). Le zona, une réactivation du virus de la varicelle, se manifeste par des douleurs et des vésicules sur la peau, et peut conduire à des complications invalidantes comme des algies post-zostériennes. Daniel Floret, professeur émérite de pédiatrie, souligne l’efficacité supérieure du vaccin Shingrix, qui remplace le Zostavax, retiré du marché pour son efficacité limitée et l’impossibilité de son usage chez les personnes immunodéprimées. En France, contrairement à d’autres pays européens, la vaccination contre la varicelle n’est pas recommandée pour les nourrissons, bien que cela soit réévalué. Les sociétés savantes de pédiatrie soutiennent désormais la vaccination dès 1 an, notamment avec l’usage de vaccins combinés ROR‑V, qui pourrait améliorer l’acceptabilité de la vaccination.

La Croix, 12/12/2024

Les vascularites à Anca, des maladies auto-immunes rares et souvent mortelles, représentent un véritable défi médical. Ces pathologies, caractérisées par l’attaque du système immunitaire contre les vaisseaux sanguins, privent les organes d’oxygène et de nutriments essentiels, conduisant à leur dégradation. Raphaël Darbon, ayant frôlé la mort à cause de cette maladie, témoigne de la gravité et de la complexité du traitement des vascularites Anca, qui l’ont contraint à abandonner sa vie professionnelle malgré une amélioration à la suite de l’immunothérapie avec le rituximab depuis 2013. Le Pr Divi Cornec, à la tête d’une équipe de recherche à l’université de Bretagne occidentale et au CHU de Brest, se consacre à l’élaboration de thérapies innovantes ciblant spécifiquement les lymphocytes B autoréactifs, responsables de l’auto-immunité. Ces stratégies prometteuses pourraient révolutionner le traitement des vascularites en préservant le système immunitaire des patients. Toutefois, ces avancées nécessiteront encore une dizaine d’années de recherche avant de devenir accessibles, laissant les patients face à l’incertitude d’une rechute ou d’une infection potentiellement fatale.

Le Point, 12/12/2024

La maladie d’Alzheimer, représentant 70 % des maladies neurodégénératives, est au cœur des préoccupations sanitaires avec 1 million de personnes atteintes en France, un chiffre qui pourrait tripler d’ici à 2050. L’origine multifactorielle de cette pathologie souligne l’importance d’une meilleure hygiène de vie pour prévenir un tiers des cas. Jusqu’à récemment, les traitements disponibles ne faisaient que freiner les symptômes sans guérir la maladie. L’autorisation de mise sur le marché du lecanemab (Leqembi) par l’Agence européenne du médicament le 14 novembre marque un tournant. Développé par Eisai et Biogen, cette molécule à visée curative offre un nouvel espoir, bien qu’elle ne soit pas encore distribuée en France. Le lecanemab cible les plaques de protéines amyloïdes, réduisant ainsi la charge amyloïde de 70 % mais est accompagné de risques non négligeables d’œdèmes et d’hémorragie cérébraux. Son coût élevé, 26000 euros par an, et le fait qu’il ne soit approprié que pour une minorité de patients posent la question de l’accessibilité. Le Dr Riadh CaïdEssebsi souligne l’entrée dans une nouvelle ère pharmacologique avec ces immunothérapies, tout en anticipant l’arrivée de traitements futurs, comme le donanemab, et l’importance de la combinaison thérapeutique pour une qualité de vie améliorée des patients.

Paris Match, 12/12/2024

Entre 50 et 70 % de la population active française souffre d’un manque de sommeil, alors que 80 % reconnaissent son importance pour une bonne santé, souligne le Dr Marc Rey de l’Institut national du sommeil et de la vigilance. Le sommeil agit comme une thérapie nocturne essentielle pour le système cardiovasculaire, immunitaire, le métabolisme et le cerveau. Des recherches, notamment par Marie-Pierre St-Onge, démontrent que le sommeil favorise la récupération après un infarctus en facilitant une communication entre le cœur et le cerveau via le système immunitaire. De même, le sommeil joue un rôle crucial dans le traitement de la dépression, la gestion du poids et la prévention du diabète, comme l’indiquent les travaux de Pierre-Alexis Geoffroy et Karine Spiegel. Un manque de sommeil peut altérer la régulation des hormones de l’appétit, augmenter le risque de prédiabète et réduire l’efficacité des vaccins en diminuant la réponse immunitaire. Protéger le sommeil est donc un enjeu majeur pour la santé, suggérant une révision des pratiques en milieu hospitalier et une prise de conscience de son impact sur diverses conditions médicales.

Le Point, 12/12/2024