Le variant Delta bientôt majoritaire en France
Encore minoritaire par rapport à son cousin Alpha (dit anglais), le variant Delta ne représente que 10% des nouvelles contaminations en France, mais il gagne du terrain : en Nouvelle-Aquitaine (85 cas identifiés), en Ile-de-France (52) ou en PACA (51). Et des foyers « sporadiques » sont désormais rapportés dans la majorité des régions, selon Santé publique France. Pour évaluer le tempo de propagation de ce variant, les chercheurs procèdent à des modélisations. La plupart tablent sur un « remplacement » dans le courant de l’été. Selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), le variant Delta pourrait représenter 90% des cas en Europe d’ici à la fin du mois d’août. Interrogée sur Europe 1, Dominique Costagliola, épidémiologiste à l’Inserm, confirme que ce variant pourrait devenir majoritaire en France prochainement. Elle précise qu’il est encore trop tôt pour affirmer qu’il est plus virulent que ses prédécesseurs, mais assure qu’il est plus contagieux. A ce stade, même si certaines données suggèrent une sévérité accrue du mutant Delta, une saturation des hôpitaux est jugée peu probable.
Le Journal du Dimanche, Europe 1, 27/06
Intentions vaccinales : les conclusions de deux sociologues
Les sociologues Nathalie Bajos, directrice d’études à l’Inserm, et Alexis Spire, directeur de recherche à l’EHESS, ont rendu public le volet portant sur les intentions vaccinales de la grande enquête EpiCoV (Epidémiologie et conditions de vie liées à la Covid19) conduite par l’Inserm depuis avril 2020, rapportent Le Monde et Le Journal du Dimanche. Elle analyse l’ampleur réelle des phénomènes de rejet et d’hésitation face au vaccin anti-Covid-19, et met en évidence ses déterminants sociaux, les différences de genre, de milieux sociaux, d’opinions politiques dans la construction d’une position face au vaccin. « Il y a évidemment un lien fort entre la position vis-à-vis de la vaccination en général et l’intention exprimée de se faire vacciner contre la Covid. Mais on observe des variations qui dépendent des catégories et cela nous oblige à des observations très fines », souligne Valérie Bajos. « Plus on descend dans l’échelle sociale, plus il y a de distance à l’égard du discours des scientifiques. Mais, face au Covid, on observe des formes de résistance particulière chez les très diplômés que l’on trouve beaucoup moins vis-à-vis de la vaccination en général. Ce qui me frappe le plus, c’est que ce sont ces catégories défavorisées, les plus pauvres, souvent immigrées, qui sont tout à la fois les plus exposées à la maladie du fait de leurs conditions de travail et de logement, et qui entretiennent le rapport le plus distant à la vaccination », complète Alexis Spire. Il appelle de ses vœux « une politique beaucoup plus proactive pour atteindre ces publics ». Mais il tempère : « On a eu tendance à interpréter les hésitants comme des réfractaires, à gonfler considérablement l’opposition résolue au vaccin, alors que le noyau dur représente moins de 14% de l’ensemble ». « Les choses évoluent dans le temps, particulièrement chez les hésitants, qui sont sensibles à ce que font les gens autour d’eux », ajoute Valérie Bajos.
Franceinfo, 25/06, Le Monde, 26/06, Le Journal du Dimanche, 27/06
En bref
La Croix détaille la liste des sites permettant de lutter contre les fausses informations en cette période de crise sanitaire, et cite « Canal Détox », la série de l’Inserm. « Des initiatives salutaires pour faire émerger le fait scientifique et rationnel », salue le journal.
La Croix, 26/06
Consulter la rubrique Canal Détox
Dans une étude parue dans la revue Nutrients, des chercheurs de l’Inserm ont mis en évidence un lien entre les caroténoïdes circulants, qui sont des pigments végétaux protecteurs pour la rétine, et une réduction de 37% du risque de développer une dégénérescence maculaire liée à l’âge, la DMLA, maladie dégénérative qui est la première cause de handicap visuel chez les seniors. Les caroténoïdes sont présents dans les fruits, légumes, légumineuses, céréales complètes et poisson gras (soit ce qu’on appelle le régime méditerranéen). « Ces travaux constituent la première étude longitudinale à identifier cette association », affirme l’Inserm. Précisément, les scientifiques ont étudié le lien entre la présence de lutéine et de zéaxanthine dans le plasma et l’apparition de la DMLA.
Frequencemedicale.com, Pourquoidocteur.fr, Femmeactuelle.fr, Europe1.fr, 25/06
Les deux soirées test inédites prévues samedi 26 juin à Paris sur les risques de transmission de la Covid en discothèque chez des personnes vaccinées ont été repoussées « à une date ultérieure », faute de volontaires en nombre suffisant, ont annoncé les organisateurs. Baptisée « Reviens la nuit », et pilotée par l’agence de recherche ANRS/Maladies infectieuses émergentes avec l’AP-HP, l’expérience devait se dérouler de 23h samedi à 6h du matin dimanche, dans deux salles, le Cabaret sauvage (XIXe arrondissement) et la Machine du Moulin Rouge (XVIIIe).
AFP, Lavoixdunord.fr, 26/06
