Macron face au défi de la quatrième vague
Emmanuel Macron, qui s’adressera ce soir à 20 heures aux Français, pourrait annoncer la vaccination obligatoire des soignants et l’extension du pass sanitaire. Hospitalisations et entrées en réanimation baissent, mais le variant Delta représente désormais la moitié des contaminations dans l’Hexagone, qui ont bondi de 70 % en une semaine, selon Santé publique France. La hausse est marquée chez les 15 à 44 ans. « Ça repart vite, constate l’épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l’institut de santé globale à Genève. Il y a une vraie urgence. » La reprise de l’épidémie, attendue pour la fin août, est déjà là. « Même si pour l’instant les incidences restent faibles, ce serait une erreur de croire qu’il n’y aura pas de hausse dans les flux hospitaliers, avertit l’épidémiologiste Pascal Crépey, de l’EHESS à Rennes. Si rien n’est fait, on s’attend à une situation très problématique entre fin août et octobre. » Un proche du Président confirme : « L’idée est d’essayer d’anticiper le plus possible pour ne pas se retrouver débordés. Et on a une arme : le vaccin. » Après que le Premier ministre, Jean Castex, a constaté un relatif consensus politique et syndical sur ce point, un projet de loi sera adressé au Conseil d’Etat en début de semaine, puis présenté au Conseil des ministres, probablement le lundi 19 juillet, et voté d’ici au début du mois d’août. Seront concernés les soignants au sens large, « sur la même base légale que pour l’hépatite B », indique un conseiller. L’élargissement du pass sanitaire devrait également figurer dans le texte de loi. Des arbitrages sont encore en cours sur les lieux dans lesquels il pourrait devenir obligatoire (bars, restaurants, etc.), et sur la jauge à partir de laquelle il faudra en être muni : actuellement fixée à 1000 personnes, elle pourrait tomber à 100, voire 50. Outre ce texte de loi, le gouvernement réfléchit à deux autres mesures : la suppression de la gratuité des tests dits « de confort », déjà payants pour les touristes étrangers ; et le renforcement de la contrainte autour de la quarantaine. Il envisage aussi des mesures territoriales, au cas par cas.
Le Journal du Dimanche, Le Parisien Dimanche, 11/07, Le Figaro, 12/07
En bref
Pour l’épidémiologiste Dominique Costagliola, directrice de recherche à l’Inserm, l’augmentation de l’incidence de Covid-19 chez les jeunes doit encourager les politiques à resserrer la vis. Selon elle, il faut notamment revenir sur certains allègements de restrictions intervenus au 30 juin dernier. Elle pense notamment aux jauges, qui « ont été levées dans les restaurants, les cinémas ». « C’est sans doute par ça qu’il faut commencer », estime-t-elle. « Et je pense qu’il faut recommuniquer sur l’importance du masque à l’intérieur », ajoute-t-elle. Autre cheval de bataille, selon la spécialiste : insister « sur l’importance de l’aération et de la mesure de CO2 pour vérifier qu’on a un niveau d’aération suffisant ».
Europe1.fr, 10/07
« En 40 ans, nos enfants ont perdu 25 % de leurs capacités cardio-vasculaires », alerte la Fédération française de cardiologie (FFC). Cette « capacité cardio-vasculaire », c’est notre endurance à l’effort physique. Or, « le meilleur marqueur d’espérance de vie en bonne santé, c’est notre capacité physique », relève le Pr François Carré, cardiologue et médecin du sport au CHU de Rennes. « En 2008, une expertise collective de l’Inserm recensait plus de 2000 études sur le sujet. Aujourd’hui, on en compte plus de 5000 », souligne le Pr Jean-François Toussaint, directeur de l’Irmes (Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport).
Huffingtonpost.fr, 11/07
Le Figaro rend compte d’« une maladie rare soignée par les ciseaux génétiques ». Le mariage de la technique Crispr-Cas9 avec des technologies proches des vaccins à ARN donne des résultats très prometteurs face à une maladie du foie très rare mais mortelle, l’amylose à transthyrétine héréditaire, ont annoncé des chercheurs américains dans la revue médicale The New England Journal of Medicine. Cette maladie est due à l’accumulation dans l’organisme, dont le cœur et les nerfs, d’une protéine sanguine, la transthyrétine, produite par le foie et devenue toxique à la suite d’une mutation dans son gène.
Le Figaro, 12/07
Présidente du Programme Malin et pédiatre, le Dr Catherine Salinier présente, dans une interview à Relaxnews, l’importance d’une bonne alimentation dès les 1000 premiers jours de la vie de l’enfant et les objectifs du Programme Malin, testé depuis 2012 dans quelques départements. Ce programme, qui vise à aider les familles en situation de fragilité socio-économique à bien nourrir leurs jeunes enfants, est dorénavant disponible dans toute la France. Le Dr Salinier explique qu’est incluse dans le programme Malin une grande étude interventionnelle en santé publique, menée en partenariat avec l’Inserm et des maternités, afin d’évaluer l’efficacité de cette initiative. Les résultats de cette étude seront connus après 2024.
Relaxnews, 09/07
