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Covid-19 : pic épidémique, méfiance vaccinale, variants, épidémie en Afrique.

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Le conseil scientifique prévoit un pic épidémique pour la fin août

La courbe des cas positifs à la Covid a doublé en cinq jours, et le taux de reproduction du virus est proche de 2. Samedi, près de 22 800 nouvelles infections ont été comptabilisées, contre 4 500 le 9 juillet. « Les taux remontent partout, alerte l’un des pilotes du réseau Obépine (Observatoire épidémiologique des eaux usées), le virologue Vincent Maréchal, mais très fortement en Île-de-France, dans le Sud, en Occitanie. » C’est parmi les 20 – 29 ans qu’ils grimpent le plus brutalement, puis parmi les 10 – 19 ans. L’agence Santé publique France (SPF) relève une « forte hausse du nombre de cas ayant fréquenté des lieux de rassemblements festifs ». Les admissions à l’hôpital ont bondi de 55 % ; celles dans les services de soins critiques, de 82 %. La barre des 50 000 nouveaux cas quotidiens pourrait être atteinte début août. Le variant Delta « rebat toutes les cartes », déclare Maxime Gignon, du CHU d’Amiens, et rend le ratio contaminations hospitalisations difficile à prévoir. SPF constate que, si les hospitalisations sont en hausse en Israël et en Grande-Bretagne, elles montent beaucoup moins vite que pendant les précédentes vagues. D’après les projections de l’Institut Pasteur, le pic est attendu en France « la deuxième quinzaine d’août ou fin août ». Mais son on ampleur demeure incertaine. En Occitanie, les nouvelles hospitalisations ont été multipliées par 3 en quinze jours. Le taux d’incidence a bondi de 168 % chez les 20 – 29 ans et a atteint 13 fois le seuil d’alerte. Puis la dynamique s’est propagée aux autres classes d’âge, avec une hausse de 200 % des cas chez les plus de 65 ans.

Le Journal du Dimanche, 25/07

16 % des Français n’ont « pas l’intention de se faire vacciner », selon une étude

Selon un récent sondage Ecoscope OpinionWay – Les Échos, 16 % des Français n’ont « pas l’intention de se faire vacciner ». Notamment des femmes, des moins de 35 ans et, surtout, des Français issus des catégories populaires. C’est aussi ce que montre une enquête menée par l’Inserm et le CNRS, réalisée en novembre dernier. Mais, d’après Alexis Spire, directeur de recherche au CNRS et coauteur de l’étude, elle reste pertinente pour appréhender les caractéristiques sociales des hésitants et des anti-vaccins. « Plus on est bas dans la hiérarchie sociale, plus on est réticent à la vaccination en général et contre le vaccin Covid-19 en particulier », selon les auteurs de l’étude. Ainsi, 17 % des ouvriers déclaraient qu’ils ne se feraient certainement pas vacciner contre la Covid. Contre 8 % des cadres supérieurs. Le résultat est proche chez OpinionWay : 24 % des ouvriers et employés n’ont pas l’intention de se faire vacciner, soit le double des CSP dites « supérieures ». Le problème, selon Alexis Spire, est que le pass sanitaire sera probablement inefficace pour une partie de ces réfractaires à la vaccination : « Toute une partie de la population ne va pas au restaurant, au cinéma, au théâtre, ne prend pas le train, ni l’avion, rappelle-t-il. Pour toucher les réticents des classes populaires, du monde ouvrier et des zones périurbaines, il vaudrait mieux essayer de convaincre plutôt que de menacer. » Selon lui, les mesures prises par l’exécutif vont surtout servir à faire basculer les méfiants issus des classes moyennes et supérieures, et vont accentuer la fracture sociale de la vaccination.

Les Échos, 26/07

En bref

« Le retour à la normale, ce n’est pas maintenant. C’est peut-être 2022, 2023 », a déclaré Jean-François Delfraissy. Le président du conseil scientifique prédit même l’apparition de nouveaux variants dès cet hiver. « Et on le gérera parce qu’on aura, dans les pays riches, une population vaccinée à 90 %, plus les gens déjà infectés, mais on aura en face de nous le reste du monde qui sera très peu vacciné. Et c’est l’enjeu majeur des deux prochaines années : comment on va coexister avec deux mondes, celui des pays vaccinés et celui des pays qui ne le sont pas », a‑t-il déclaré. « Dans le meilleur des cas, ça s’arrêtera dans le monde en 2025 et en France en 2022 », déclare de son côté l’infectiologue Benjamin Davido. Après le variant Delta, les virologues envisagent deux scénarios : l’un optimiste, l’autre pessimiste. Dans le premier, des mutations similaires à celles déjà observées pourraient conduire, dans un délai « de l’ordre d’une année, à avoir peut-être un autre variant, jusqu’à l’épuisement final » du virus, explique Jean-François Delfraissy. Dans le second scénario, un « variant d’échappement immunitaire » pourrait contraindre à fabriquer de nouveaux vaccins. Jacques Le Pendu, immunologue à l’Inserm, croit, lui aussi, à l’apparition de nouveaux variants au cours de l’hiver, « dès lors que la circulation du virus n’est pas stoppée à l’échelle mondiale ». Tout dépendra le moment venu du « niveau de protection atteint par la vaccination » et de « la pathogénicité de ces éventuels variants ».

Le Parisien, 24/07

Le sociologue à l’Inserm, Patrick Peretti-Watel revient, dans une interview accordée à Libération, sur les motivations des anti-vaccins et sur les mesures du gouvernement. La défiance d’une partie de la population envers le pass sanitaire et plus généralement le phénomène de méfiance vaccinale « est une position qui est minoritaire dans la société, même si elle est très audible », déclare-t-il. « En mars 2020, un quart de la population était hostile à la vaccination. Aujourd’hui, on observe une importante proportion de procrastinateurs, c’est-à-dire de personnes qui repoussent à plus tard la vaccination », poursuit-il. « Il existe aussi une autre catégorie, de plus en plus politisée, de réticents à l’égard de la vaccination. Cette opposition est davantage ancrée dans les milieux qui ont le plus souffert de la crise, ou chez des personnes qui ne sont pas satisfaites de la manière dont elle a été gérée. Cela explique notamment que ce phénomène soit plus fréquent du côté des catégories sociales les plus défavorisées. Pour cette partie de la population, refuser le vaccin est aussi un acte politique », indique-t-il. « L’extension du pass sanitaire a, d’un côté, convaincu les procrastinateurs d’aller plus vite se faire vacciner. Par contre, elle risque de braquer l’autre partie des hésitants, sachant que cette extension du pass sanitaire rend la vaccination de facto obligatoire », explique-t-il. « Ceux qui s’opposaient au vaccin pour exprimer un mécontentement ont encore plus de raisons de le rejeter maintenant. Le plafond de verre risque d’être bien compliqué à briser désormais », conclut-il.

Libération.fr, 24/07

Avec 6,3 millions de contaminations et 160 000 décès enregistrés, le nombre de cas officiellement rapportés par le Centre africain pour le Contrôle et la Prévention des Maladies semble indiquer que le SARS-CoV‑2 se propage peu en Afrique : ramenée à l’échelle du continent, la prévalence de l’infection par ce coronavirus serait en effet inférieure à 1 %. Mais les premiers résultats des études de séroprévalence, qui permettent d’estimer la proportion de personnes entrées en contact avec le virus en détectant les anticorps présents dans leur organisme, sont très différents. Les prélèvements et analyses effectués auprès de diverses populations indiquent en effet une prévalence d’infection par le SARS-CoV‑2 élevée, en moyenne aux alentours de 20 %, et pouvant aller jusqu’à 60 % selon les endroits. La diffusion du SARS-CoV‑2 en Afrique pourrait donc être beaucoup plus forte qu’annoncé. Nicolas Pulik, de l’Inserm, Ahidjo Ayouba, de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), Eric Delaporte, de l’Institut de recherche pour le développement (IRD), et Eric D’Ortenzio, de l’Inserm, expliquent dans La Tribune cette apparente contradiction entre nombre de cas confirmés et résultats des études de sérologie, et présentent la dynamique réelle de l’épidémie en Afrique.

La Tribune, 24/07