Covid-19 : explosion des contaminations en France
Au cours des 24 dernières heures, la France a recensé plus de 200.000 cas positifs, selon le ministre de la Santé, François Braun, qui appelle à « retrouver tous les bons réflexes », avec notamment le port du masque dans les « lieux bondés, (…) les transports en commun ». La septième vague épidémique « augmente ces derniers jours » et « nous enregistrons de l’ordre de 120.000 cas (par jour) en moyenne cette dernière semaine, avec un nombre de cas qui devrait légèrement dépasser les 200.000 ce soir », a déclaré le ministre en ouverture d’une discussion sur le projet de loi « de veille et de sécurité sanitaire ». Face à un virus qui « circule plus et plus vite, nous devons protéger la population et veiller au retentissement de cette reprise sur le système de santé », a plaidé le ministre devant la commission des Lois, au lendemain de sa nomination dans le gouvernement Borne II. Alors que les admissions dans les services hospitaliers conventionnels et, dans une moindre mesure, en soins critiques, augmentent, François Braun a souligné toutefois que ce regain restait « très en deçà du pic de janvier » et sans comparaison avec les vagues précédentes, « d’une ampleur encore plus importante ».
BFM TV, 05/07, La Tribune, Le Monde, 06/07
Alerte sur la santé mentale des jeunes au travail
Une étude de Malakoff Humanis révèle que les salariés de moins de 30 ans sont plus souvent en arrêt maladie que les autres. 36 % des moins de 30 ans ont été arrêtés en mars, contre 18 % pour l’ensemble des salariés et 17 % chez les 30 – 39 ans. Ces chiffres cachent une dégradation de la santé mentale des plus jeunes. « C’est l’une des causes majeures de ces arrêts maladie chez les moins de 30 ans », pointe l’étude. Ainsi, 23 % des salariés de moins de 30 ans évoquent une mauvaise santé mentale contre 16 % pour l’ensemble des salariés. Un jeune salarié de moins de 30 ans sur deux (56 %) se dit fatigué/épuisé (contre 50 % de l’ensemble des salariés) contre 49 % en 2019 et 43 % en 2018. Un état de santé qui conduit 22 % d’entre eux à consommer des somnifères, des anxiolytiques ou des antidépresseurs (18 % pour l’ensemble des salariés), contre 11 % en 2019, et 9 % en 2014. Une prise en charge qui va de pair avec la consultation d’un psychologue pour 17 % au cours des douze derniers mois (11 % pour l’ensemble des salariés).
Aujourd’hui en France, 06/07Lire notre article « C’est quoi la santé mentale »
En bref
« Les nouveaux variants mettent en échec les anticorps monoclonaux », titre Le Monde. La majorité des anticorps monoclonaux développés contre certaines souches du Covid-19 voient leur efficacité réduite à néant face aux nouveaux variants du virus, notamment les BA.4 et BA.5 d’Omicron. En conséquence, les patients souffrant d’une immunodépression sévère (greffés, dialysés, atteints de cancers ou de maladies auto-immunes, etc.) restent à très haut risque de développer une forme grave du Covid-19. « L’arsenal des anticorps toujours capables de les neutraliser se réduit comme peau de chagrin », constate le professeur Olivier Schwartz, responsable de l’unité virus et immunité de l’Institut Pasteur à Paris. L’anticorps monoclonal bebtelovimab conserverait une certaine efficacité contre le variant BA.4, mais son concepteur, l’américain Lilly, n’a pas sollicité d’autorisation pour le vendre en-dehors des Etats-Unis.
Le Monde, 06/07
Lire le communiqué de presse : Covid-19 : Identification d’anticorps monoclonaux neutralisants à large spectre
La France a maintenu, depuis 2002, son troisième rang européen en nombre de biotechs. Elle est passée de 260 à 900 biotechs et de 170 à 700 médicaments en développement. L’association France Biotech fête ses 25 ans. Son président, Franck Mouthon, revient dans Les Echos sur les défis que doit relever la France dans le secteur stratégique de l’innovation en santé. Il souligne : « Les biotechs portent aujourd’hui l’innovation. Il faut veiller à leur résilience et que le plan innovation santé France 2030 les accompagne au mieux ». Faute de financement suffisant, l’innovation risque de se tarir, expliquent Les Echos.
Les Echos, 06/07
Dans une tribune du Monde, le médecin légiste émérite Michel Debout, spécialiste du suicide, souligne les résultats inquiétants pour la France d’une enquête européenne de la Fondation Jean Jaurès montrant « une vague dépressive et suicidaire [qui] atteint les travailleurs français ». Cette enquête estime que, depuis l’arrivée du Covid-19, 40 % des Français se sentent plus déprimés qu’avant, à égalité avec les Espagnols. Une donnée est préoccupante, selon Michel Debout : le fait de connaître une situation de « travail dégradé » s’est traduit par un taux plus élevé de pensées dépressives dans la population française. Leur proportion est de 63 % en cas d’état de stress majeur au travail, de 64 % chez les personnes qui ressentent un épuisement professionnel et de 56 % chez les victimes de harcèlement sexuel ou moral, toujours dans un cadre professionnel. Enfin, le fait d’avoir été au chômage porte ce taux de pensées suicidaires à 49 %.
Le Monde, édition Science et Médecine, 06/07
La propagation de la variole du singe s’accélère et inquiète l’Organisation mondiale de la santé, qui a redemandé aux pays de tout faire pour limiter les contaminations. Pour le professeur honoraire Willy Rozembaum, figure de la lutte contre le VIH et spécialiste des maladies infectieuses, la France peut aller plus loin. Il explique qu’« à Saint-Louis (Paris Xe), on reçoit six ou sept nouveaux cas par jour, c’est beaucoup, mais moins que la demande. On pourrait en voir plus mais on est saturés. (…) Aujourd’hui, tous les moyens ne sont pas utilisés pour limiter son extension. Ça va peser. Déjà sur les individus qui seront infectés mais aussi sur le système de santé qui n’a pas besoin de cela en ce moment ». Saisie par le ministère, la Haute Autorité de santé rendra en fin de semaine un avis sur l’extension de la vaccination aux personnes à risque. Selon le Pr Rozembaum, « il y a une vraie campagne d’information à mener, en particulier auprès des hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes, surtout s’ils sont multipartenaires. Dire clairement les choses permet de limiter l’exposition et de savoir quoi faire en cas d’infection ».
Aujourd’hui en France, 06/07 Lire le Canal Détox : point sur la variole du singe
