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Covid-19 : essai clinique sur l’interféron-bêta, anticorps monoclonaux, formes longues de Covid – Traitement contre le cancer

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L’interféron inhalé à l’essai pour prévenir les formes graves de Covid-19

Lors de sa dernière conférence de presse, le 25 février, le ministre de la Santé Olivier Véran a cité l’interféron-bêta, qui reproduit une molécule naturellement fabriquée par l’organisme, parmi les « traitements innovants » prometteurs contre la Covid-19. « Les interférons forment notre défense de première ligne : en cas d’infection virale, ils sont produits très rapidement par notre système immunitaire, avant même que celui-ci n’ait besoin de reconnaître précisément de quel intrus il s’agit, explique Laurent Abel, chercheur Inserm à l’Institut des maladies génétiques Imagine. Leur rôle est de limiter la réplication du virus, et sa propagation de cellule en cellule. » L’essai clinique Coverage, qui vise à vérifier l’efficacité de l’interféron-bêta par voie inhalée pour prévenir les formes graves de Covid-19, s’adresse à des personnes âgées de plus de 60 ans, ou de plus de 50 ans si elles présentent des facteurs de risque d’aggravation (hypertension artérielle, diabète ou immunodépression). Les participants sont recrutés en ville, en coordination avec leur médecin généraliste. Les scientifiques se fixent pour objectif l’inclusion de 1 500 volontaires, mais n’en ont à ce jour recruté que 200. « Toute la difficulté est de réussir à identifier rapidement les cas positifs, afin de leur donner le traitement dans la semaine qui suit le début des symptômes », indique Xavier Anglaret, directeur de recherches à l’Inserm et coordinateur de l’essai. Pour faciliter ce processus, le ministère de la Santé a promis la mise en place d’un numéro vert destiné à informer les personnes potentiellement concernées.

Le Figaro, 04/03

En bref

Certains scientifiques s’inquiètent de l’utilisation des anticorps monoclonaux contre la Covid-19. Selon eux, les variants actuels (anglais, sud-africain, brésilien…) auraient pu se développer chez des personnes immuno-déprimées traitées avec des anticorps (récupérées chez des patients guéris). Des études sur l’anticorps monoclonal bamlanivimab ont montré l’apparition possible de résistances virales, d’autant plus fréquentes que la dose administrée était élevée. Yazdan Yazdanpanah, directeur de l’ANRS Maladies Infectieuses émergentes, est conscient de cette situation : « Nous étions frileux quant à l’utilisation de ces anticorps en monothérapie à cause de ce risque d’apparition de variants. Mais nous ne les utiliserons que pendant un temps très court, le temps d’avoir accès aux bithérapies qui semblent beaucoup moins risquées. »

Le Figaro, Francetvinfo​.fr, 04/03

Les formes longues de Covid-19 sont devenues une « priorité de la plus haute importance » pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS). 250 000 à 300 000 personnes en France souffriraient de symptômes persistants, plus de trois mois après avoir été infectées, soit un peu moins de 10 % des cas avérés. L’offre de soins reste sous-dimensionnée mais la prise de conscience des autorités est réelle et plusieurs études ont été lancées afin de documenter cette forme prolongée de la maladie, dont les symptômes sont polymorphes et les causes encore incertaines.

La Croix, 04/03

Les « anticorps conjugués » représentent une classe émergente de traitement contre le cancer dont les premières recherches remontent aux années 1990. Il s’agit de molécules capables de cibler avec précision les cellules cancéreuses afin de les détruire : elles délivrent une chimiothérapie à l’intérieur de ces cellules, ce qui permet de préserver les cellules saines et de réduire les effets secondaires liés à la chimiothérapie. S’ils ne guérissent pas les patients, ces traitements ont obtenu des résultats encourageants dans les lymphomes, les leucémies et le cancer du sein. Certains médecins les voient déjà se substituer à terme à la chimiothérapie. « Tous les laboratoires positionnés sur le marché de l’oncologie s’y intéressent, explique Eric Le Berrigaud, analyste chez Bryan, Garnier & Co. Il y a certains virages qu’il ne faut pas rater, comme le furent avant certaines thérapies ciblées ou l’immunothérapie ». Les laboratoires pharmaceutiques se ruent vers cette nouvelle classe de traitement qui pourrait peser 20 milliards d’euros d’ici à 2030. Les acquisitions s’enchaînent.

Le Figaro, 04/03