La bronchiolite submerge les hôpitaux
Depuis début septembre, Santé publique France observe « une augmentation du nombre de passages aux urgences pour bronchiolite chez les enfants de moins de 2 ans avec des valeurs globalement similaires à celles d’avant le Covid. » Selon les premiers chiffres d’octobre, réactualisés hier, 36 % des 1 278 enfants reçus ont été hospitalisés. Déjà, du côté des professionnels, on tire la sonnette d’alarme. En région parisienne, les cinq services de réanimation pédiatrique, possédant environ 70 lits, débordent, avec trois semaines d’avance. Preuve de l’inquiétude, « l’agence régionale de santé d’Île-de-France a réactivé les cellules de crise, le message est tombé lundi soir », explique Stéphane Dauger, le chef de la réanimation pédiatrique de l’hôpital Robert-Debré, à Paris. Son service accueille vingt patients, surtout des nourrissons, souffrant d’atteintes respiratoires, de crises d’asthme, causées par des virus de saison ou affaiblis par des bronchiolites. « La plupart sont sous ventilation artificielle, quelques-uns intubés », détaille le médecin alors que l’écrasante majorité guérit. Prudent, il décrit une vague « potentiellement plus volumineuse et sévère ». L’immunité des tout-petits, comme celle des adultes, serait moins « entraînée » après dix-huit mois de crise sous gestes barrière, d’après Santé publique France, qui appelle à « une plus grande vigilance ».
Aujourd’hui en France, 13/10
Macron veut 20 biomédicaments produits en France
Le pilier « santé » du plan « France 2030 » présenté par le chef de l’État hier se voit accorder 7,5 milliards d’euros sur trois à cinq ans, rapportent Les Échos. L’ambition est de « revenir à la tête » de l’industrie de santé européenne. Certaines mesures sont de l’ordre de la relance – par exemple l’augmentation d’un milliard du budget de remboursement des produits de santé en 2022. D’autres incarnent la vision de long terme exposée mardi par Emmanuel Macron, celle d’une « révolution médicale », grâce à la convergence avec l’intelligence artificielle (imagerie médicale), l’internet des objets (pacemakers connectés), les technologies quantiques (capteurs) et une médecine « prédictive, préventive, innovante ». L’objectif 2030, a‑t-il détaillé, c’est de produire « au moins 20 biomédicaments contre les cancers, les maladies chroniques, les maladies émergentes » et de « créer les dispositifs médicaux de demain ». Afin de soutenir l’industrie de la « medtech », l’innovation numérique de rupture, et financer la création début 2022 d’une agence d’innovation en santé, 500 millions d’euros ont été ajoutés aux 7 milliards initiaux.
Les Échos, 13/10
En bref
Dans un article intitulé « Covid-19 : les modèles de plus en plus déboussolés », Le Monde explique que la difficulté à anticiper les comportements et les nombreux paramètres en jeu complique les prévisions. « On nous dit souvent que nos modèles prédisent tout et son contraire et qu’ils ne servent à rien, reconnaît la modélisatrice Vittoria Colizza de l’Inserm, dont les travaux éclairent la décision publique depuis le début de la pandémie. Mais ils nous aident à comprendre ce qui pourrait se passer selon différentes hypothèses. » Avec aussi l’objectif de « faire mentir ces modèles, pour que le pire n’arrive jamais », souligne la chercheuse.
Le Monde, 13/10
Contre la maladie de Lyme, une équipe de la Northeastern University (Boston) a identifié un antibiotique ancien, l’hygromycine A, qui chez la souris, tue Borrelia à des concentrations qui ne perturbent pas la flore intestinale, et son mode d’action ne semble pas pouvoir provoquer de résistance chez cet agent pathogène. Dans la nature, des appâts imprégnés de cet antibiotique pourraient réduire la transmission de la maladie de Lyme par les animaux vecteurs. Chez l’homme, il faudra attendre les essais cliniques pour s’assurer de l’efficacité et de la sécurité de l’hygromycine A.
Le Monde, édition Science et Médecine, 13/10
Dans une tribune publiée dans Le Monde, le neurochirurgien et spécialiste de la douleur Marc Lévêque rappelle que les approches de neurostimulation sont des traitements efficaces contre la douleur. Ils sont actuellement insuffisamment utilisés et pris en charge. Il souligne qu’on considère aujourd’hui que seulement 5 % des patients qui pourraient bénéficier de l’électrostimulation cutanée y ont accès.
Le Monde, édition Science et Médecine, 13/10
Le Monde explique que « la viande de brousse [est] sous surveillance ». Nombre de maladies à potentiel pandémique sont apparues à la faveur de contacts avec les animaux sauvages. Au Gabon, des scientifiques veillent pour détecter le plus tôt possible l’émergence de nouveaux agents pathogènes.
Le Monde, édition Science et Médecine, 13/10
