Étienne Decroly, virologue et directeur de recherche au CNRS : « 60 % de primo-vaccinés, cela reste insuffisant »
Près de 60 % de la population a reçu une dose de vaccin. « Aujourd’hui, ce chiffre reste insuffisant pour atteindre l’immunité collective », estime Étienne Decroly, virologue et directeur de recherche au CNRS, dans une interview accordée au Parisien. « Comme le variant Delta est plus contagieux, un cas positif contamine quatre à sept personnes, contre deux à trois lors des précédentes vagues. Il faut donc une plus grande couverture vaccinale, de l’ordre de 80 à 90 % estiment les experts, pour contrôler complètement l’épidémie, souligne-t-il. C’est d’autant plus complexe que les vaccins à ARN messager protégeaient à 95 % contre la souche initiale et seulement à environ 90 % contre le variant Delta. Aujourd’hui, même les personnes vaccinées doivent continuer à appliquer les gestes barrière pendant les pics épidémiques bien que le risque d’infection soit bien plus faible pour elles ». En Inde ou au Maghreb, « où le taux de vaccination est malheureusement trop faible », et qui sont « très touchés par le Delta », « on voit que le nombre d’hospitalisations explose ». « Les pays du Nord doivent aider les pays plus pauvres à avoir accès à la vaccination. Il est important de protéger les populations car, si le virus circule sur d’autres continents, des variants continueront à apparaître et pourront se propager ultérieurement dans nos pays. C’est le danger qui nous menace à moyen terme », explique-t-il.
Le Parisien, 27/07
Le seuil de 40 millions de primo-vaccinés a été franchi
Le seuil de 40 millions de primo-vaccinés a été franchi. Avec 4 millions de primo-injections supplémentaires contre la Covid en quinze jours, l’appel à la vaccination lancé le 12 juillet par Emmanuel Macron a enclenché une dynamique indispensable pour atteindre l’objectif suivant, 50 millions de primo-vaccinés fin août. En moyenne mobile sur sept jours, Doctolib a enregistré 259.000 prises de rendez-vous quotidiennes pour une première injection. C’est la mobilisation massive des Français de moins de 40 ans, et en particulier des adolescents, qui a permis de parvenir à ce résultat. Le seuil de 2 millions d’adolescents primovaccinés pourrait ainsi bientôt être franchi. Chez les adultes de moins de 40 ans, les progressions ont également été remarquables, de l’ordre de 7 à 9 points en dix jours, pour atteindre des taux de 57 à 58 % selon la tranche d’âge. En revanche, les adultes de 40 à 60 ans ont été moins nombreux à se faire vacciner, avec une augmentation de 4 ou 5 points, à 67 % de primo-vaccination pour les quadragénaires, et 76 % pour les quinquagénaires.
Les Échos, 27/07
En bref
Le passe sanitaire a été adopté définitivement par le Parlement dans la nuit de dimanche à lundi. C’est au tour du Conseil constitutionnel de se pencher sur le projet de loi renforçant les restrictions d’accès dans les cafés, les restaurants, les avions ou les trains pour les personnes non vaccinées. Le Conseil constitutionnel rendra son avis le 5 août. Ce sera la dernière étape avant la promulgation officielle de la loi et l’entrée en vigueur des mesures, à moins que le Conseil constitutionnel en retoque une ou plusieurs. Auquel cas, « nous nous adapterons avec pragmatisme », explique-t-on à l’Élysée.
Le Figaro, 27/07
Da Volterra lance un essai de phase III afin de démontrer que son produit améliore la survie des patients atteints de cancer en protégeant le microbiote. La biotech a mis au point un adsorbant protégé par un enrobage (DAV132) spécialement conçu pour se déliter dans le colon où il « capture » les résidus d’antibiotiques. Après l’avoir testé sur 496 personnes dans six études de phase I et une étude de phase II, elle vient d’inclure le premier patient d’une étude de phase III, dont l’objectif est de montrer que l’impact négatif des antibiotiques sur le microbiote et donc sur l’immunité peut être atténué.
Les Échos, 27/07
Les zones du cerveau activées quand une personne a une migraine ont un lien avec celles qui régulent les vertiges et le mal des transports. Selon une étude publiée dans la revue Neurology, la simulation de manèges à sensations fortes avec des outils de réalité virtuelle pourrait en effet modifier l’activité cérébrale chez les personnes atteintes de migraines. Cette découverte pourrait permettre d’élaborer, à terme, de nouveaux traitements.
Pourquoidocteur.fr, 26/07
