Crise des opioïdes au Canada : près de 50.000 morts depuis 2016
Depuis le début de la crise des opioïdes en 2016 jusqu’à juin 2024, le Canada a enregistré près de 50.000 décès dus à des surdoses, avec une présence de plus en plus marquée du fentanyl, selon les autorités sanitaires. Ce puissant opiacé, bien plus fort que l’héroïne et la morphine, a été impliqué dans 79% des cas de surdose au Canada entre janvier et juin de cette année, marquant une augmentation significative depuis 2016. Alors que le pays est confronté à une crise sanitaire majeure, le président élu américain Donald Trump a critiqué le Canada pour son incapacité à contrôler le flux de fentanyl vers les États-Unis, menaçant d’imposer des droits de douane élevés sur les produits canadiens. Malgré une baisse de 11% des décès par surdose dans le pays au premier semestre de l’année, comparativement à l’année précédente, la ministre de la Santé mentale et des Dépendances, Ya’ara Saks, a souligné que la situation reste extrêmement préoccupante, qualifiant la crise de « tragique » et reconnaissant l’absence de solutions simples pour y remédier.
AFP
En bref
Depuis l’épidémie de Covid-19, la France fait face à une inquiétante résurgence du scorbut, principalement chez les enfants. Cette maladie, résultant d’une carence sévère en vitamine C, a été documentée dans une étude menée par l’hôpital Robert-Debré, l’Inserm, ainsi que les universités de Paris Cité et de Guyane, révélant une augmentation des cas de 888 patients (en majorité des enfants d’âge moyen de 11 ans) entre janvier 2015 et novembre 2023. Historiquement associée aux marins, cette pathologie est désormais exacerbée par les défis socio-économiques tels que l’inflation et la précarité alimentaire, aggravés par la pandémie. L’Inserm souligne la nécessité d’une meilleure prévention via l’éducation alimentaire et le renforcement des aides sociales. Parallèlement, une autre étude publiée par “The Lancet”, souligne une hausse d’un tiers des hospitalisations d’enfants pour scorbut entre 2020 et 2023, mettant en lumière l’impact des crises sanitaires et économiques sur l’accès à une alimentation riche en vitamine C pour les familles précaires. Le pédiatre Ulrich Meinzer, co-auteur de l’étude, met en avant l’urgence de solutions comme les programmes d’aide alimentaire et une meilleure accessibilité à des aliments nutritifs pour faire face à ce retour du scorbut, désormais un problème de santé publique en France.
Lire le communiqué de presse : https://presse.inserm.fr/augmentation-des-cas-de-scorbut-chez-les-enfants-en-france-depuis-la-pandemie-de-covid/69787/
Un point de vue publié dans Les Echos met en lumière les biais de genre persistants dans le domaine de la santé, illustrés par une application du NHS qui interprète différemment les mêmes symptômes chez un homme et chez une femme. Ces biais ne se limitent pas à la prévention ou au diagnostic mais affectent également les traitements, avec une sous-représentation notable des femmes dans les essais cliniques malgré une politique plus inclusive depuis les années 1990. Isabelle Hilali, fondatrice et Pdg de Datacraft, souligne que, malgré la promesse d’une médecine personnalisée, les spécificités de genre sont souvent négligées, en partie à cause des biais cognitifs intégrés dans les algorithmes d’IA, majoritairement conçus par des hommes. L’article appelle à une réflexion sur la conception d’intelligences artificielles exemptes de biais de genre, insistant sur l’importance d’une collecte de données non biaisée et d’une calibration attentive des modèles d’IA. Il souligne également le paradoxe où les avancées obtenues par une meilleure prise en compte des spécificités de genre par les médecins pourraient être compromises par le déploiement de l’IA en santé. La réflexion sur les biais de genre dans l’IA est urgente pour des raisons éthiques et d’efficacité des traitements.
Les Echos