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Vaccin contre la bronchiolite – cigarette électronique – respiration – développement et innovation en dermatologie – traitement de l’asthme et de la BPCO – réseaux sociaux – déficience visuelle

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À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.

Controverse sur le coût du vaccin Beyfortus contre la bronchiolite

Depuis le début de la campagne d’immunisation hivernale le 15 septembre, Sanofi a distribué plus de 400.000 doses de Beyfortus, un vaccin protégeant les bébés de moins d’un an contre les formes graves de bronchiolite. Toutefois, la fin de la gratuité générale du vaccin a suscité l’alarme parmi les pédiatres face aux difficultés d’accès signalées par les familles, avec un reste à charge d’environ 300 euros. La Haute Autorité de santé (HAS) a émis un avis mitigé, limitant la prise en charge par la Sécurité sociale à 30 % du coût. En dépit de preuves d’efficacité et de sécurité, y compris une baisse significative des hospitalisations, cette décision a été perçue comme incompréhensible par les professionnels de santé. La couverture vaccinale est inégale, exacerbant les inégalités sociales, particulièrement dans les départements défavorisés. Les discussions entre Sanofi et le gouvernement cherchent une solution pour l’année prochaine, notamment face au risque de réduction du financement spécifique de l’État. La situation est d’autant plus frustrante que l’efficacité du vaccin dans la réduction des hospitalisations est déjà notable cet hiver.

Les Echos, 04/12/2024

Le vapotage en France : entre méfiance et reconnaissance

Depuis une décennie, l’usage de la cigarette électronique gagne en popularité en France, avec plus de 8 % des adultes qui vapotent régulièrement, selon Santé publique France. Cette tendance s’accompagne d’une baisse notable du nombre de fumeurs quotidiens de cigarettes classiques, passant de près de 30 % à 23 %. Viêt Nguyen Thanh de Santé publique France souligne que la principale motivation des utilisateurs est de réduire ou d’arrêter la consommation de tabac. Néanmoins, les autorités sanitaires françaises, s’appuyant sur un rapport du Haut Conseil de la santé publique de 2021, restent prudentes et ne recommandent pas officiellement le vapotage comme outil de sevrage tabagique, citant un manque de données concluantes sur son efficacité et ses bénéfices potentiels par rapport aux traitements existants. Cette position est contrastée par certaines études internationales et témoignages, comme ceux de Laurent Karila, addictologue à l’hôpital Paul-Brousse (Villejuif), soulignant l’efficacité de la cigarette électronique dans l’arrêt du tabac. La préoccupation majeure reste l’impact sur les adolescents, avec une crainte que la vape serve de “passerelle” vers le tabagisme classique, surtout avec la popularité des cigarettes électroniques jetables parmi les jeunes. Dans ce contexte, le gouvernement a annoncé l’interdiction de ces produits avant fin de l’année pour limiter leur attrait.

Le Parisien, 04/12/2024

En bref

Dans son ouvrage “Les Superpouvoirs de la respiration”, Thomas Similowski, professeur de pneumologie à la faculté de santé Sorbonne Université et directeur d’une unité de recherche (Inserm-Sorbonne Université), explore les multiples facettes de la respiration. Il souligne notamment le rôle crucial de la respiration comme synchronisateur de fonctions cognitives, appuyé par des études démontrant des performances mnésiques accrues lors de l’inspiration ou une préférence pour l’exécution d’actions durant l’expiration. Ces découvertes soulignent l’importance du rythme respiratoire dans les processus cognitifs, une dimension jusqu’alors sous-estimée par les neurosciences. Par ailleurs, Thomas Similowski met en évidence les bénéfices cognitifs de la ventilation nocturne chez les patients souffrant de maladies respiratoires chroniques, tout en discutant des avantages des exercices de respiration pour les personnes sans problèmes respiratoires, malgré l’absence de preuves de bénéfices à long terme. Il critique également la stigmatisation liée à l’apprentissage de la respiration par certaines pratiques, prônant plutôt une approche valorisante. Enfin, il aborde les effets apaisants des exercices respiratoires sur l’anxiété, soutenus par des mécanismes tels que la synchronisation cérébrale et l’effet parasympathique.

Le Monde, 04/12/2024

Le projet Skin Excellence, co-porté par Emilie Royère, directrice du pôle de compétitivité Eurobiomed, et le Professeur Thierry Passeron du CHU de Nice, vise à établir une filière de recherche, développement et innovation dédiée à la dermatologie dans les régions Sud et Occitanie. Cette initiative cherche à valoriser la dermatologie, souvent perçue comme secondaire malgré son impact psychologique significatif exacerbé par les réseaux sociaux. Avec un marché de la santé de la peau en croissance annuelle de 8,5% et estimé à 32 milliards d’euros en 2021, le projet mobilise plus de 80 organisations, incluant des instituts de recherche comme l’Inserm, des cliniciens, et des entreprises telles que Pierre Fabre et Sanofi, couvrant ainsi toute la chaîne de valeur du secteur. Le futur Skin Institut à Nice sera le cœur de cette dynamique, réunissant recherche, prévention, soin et industries pour favoriser les synergies. Ce projet ambitieux, soutenu par un cluster, met en lumière l’excellence française en dermatologie et aspire à une reconnaissance nationale et internationale, avec des événements comme le Skin Summit prévu en mars 2025.

La Tribune, 04/12/2024

Une récente étude menée par des chercheurs du King’s College de Londres a mis en lumière les potentialités du benralizumab, un anticorps monoclonal, dans le traitement de l’asthme et de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Ce traitement injectable, déjà reconnu pour son efficacité contre l’asthme sévère, s’attaque aux éosinophiles, des globules blancs spécifiques, offrant une nouvelle voie thérapeutique. Les résultats de l’essai randomisé sont prometteurs : après vingt-huit jours de traitement, une diminution significative des symptômes respiratoires a été observée, et après quatre-vingt-dix jours, le nombre de patients sans amélioration notable était quatre fois moins élevé comparé à ceux suivant le traitement standard par comprimés de stéroïdes. Cette avancée est d’autant plus significative que le traitement des exacerbations de l’asthme et de la BPCO n’avait pas évolué depuis cinquante ans, malgré le fait que ces maladies soient responsables de 3,8 millions de décès annuels à l’échelle mondiale, selon l’étude publiée dans le Lancet Respiratory Medicine le 27 novembre par Ramakrishnan et al.

Le Monde, 04/12/2024

L’Australie a récemment promulgué une loi interdisant l’utilisation des réseaux sociaux aux moins de 16 ans, une mesure considérée comme la plus restrictive dans un pays occidental. Cette décision vise à protéger la santé mentale des jeunes, confrontés à des risques de dépression, d’anxiété, et d’autres troubles liés à l’usage intensif des réseaux sociaux. Michel Desmurget, chercheur en neurosciences à l’Inserm, souligne la pertinence de cette mesure au regard des nombreuses études scientifiques démontrant les effets néfastes des réseaux sociaux sur le développement des enfants et adolescents. En France, une régulation similaire est envisagée, avec des propositions ciblant l’inscription aux réseaux sociaux dès l’âge de 15 ans, privilégiant des opérateurs éthiques. La loi australienne reflète une prise de conscience globale sur les dangers des réseaux sociaux, illustrée également par des actions judiciaires contre des entreprises comme Meta aux États-Unis, accusées d’exploiter la vulnérabilité des jeunes utilisateurs.

Libération, 04/12/2024

Le campus Louis-Braille, inauguré le 3 décembre à Paris, représente une avancée significative pour la recherche et l’innovation technologique destinée aux personnes souffrant de déficience visuelle. Situé dans un quartier historiquement dédié à l’accueil des acteurs de la déficience visuelle, ce centre rassemble des associations, des chercheurs et des startups dans le but d’améliorer l’autonomie des malvoyants. Les travaux du campus se concentrent sur des domaines variés comme la pédagogie, l’intelligence artificielle, et la linguistique, visant à pallier les obstacles quotidiens rencontrés par près de deux millions de personnes en France, dont 270000 aveugles ou malvoyants profonds. Les innovations développées, telles que les feux sonores et les systèmes de guidage, cherchent à rendre la ville plus accessible, tout en soulignant l’importance d’une technologie non intrusive. L’un des défis majeurs reste l’accès au numérique, crucial dans une société où 60% des personnes déficientes visuelles sont âgées de plus de 60 ans. Des projets comme une application GPS de haute précision et des lunettes équipées de caméras traduisant les images en impulsions tactiles illustrent les efforts d’inclusion. Le campus aspire ainsi à devenir un terrain d’expérimentation urbaine, rappelant que ce qui est accessible aux malvoyants l’est à tous.

La Croix, 04/12/2024