Les contenus de la région '' vous seront proposés par défaut, en plus des contenus nationaux sur tout le site. Ce choix s'appliquera également lors de vos prochaines visites.

Rapport de la commission Sauvé sur la pédocriminalité – Effets indésirables du paracétamol sur le fœtus – Dépendance entre les niveaux d’activité, de sédentarité et le risque cardiovasculaire – Antidépresseurs.

A+ / A-

Rapport de la commission Sauvé sur la pédocriminalité

La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église catholique (Ciase) commis sur des mineurs depuis 1950 en France a rendu, hier, après deux ans et demi de travaux, ses conclusions. Le bilan est « accablant », et « ne peut rester sans suite », selon son président Jean-Marc Sauvé. La Ciase a commandé à l’Inserm une enquête en population générale, qui révèle que 5,5 millions de personnes de plus de 18 ans ont été sexuellement agressées pendant leur minorité dans l’ensemble de la population française. Soit 14,5 % des femmes et 6,4 % des hommes en France. A partir de l’enquête Inserm, la Ciase estime que, depuis 1950, 216.000 personnes ont fait l’objet de violences ou d’agressions sexuelles dans leur enfance de la part de clercs ou de religieux et religieuses. Le groupe de travail, présidé par Jean-Marc Sauvé, qualifie de massives ces violences au « caractère systémique » commises par des membres du clergé. Nathalie Bajos, directrice de recherche Inserm, explique, dans un entretien à Libération : « Quand les informations remontaient, les enquêtes n’étaient pas diligentées ». Dans Lemonde​.fr, Nathalie Bajos souligne : « En dehors de la famille, l’Église catholique est la première institution pour la fréquence des violences sexuelles ». Avec une équipe composée des sociologues Julie Ancian et Josselin Tricou ainsi que de la démographe Axelle Valendru, elle a travaillé à partir d’une enquête en population générale auprès de 28 000 personnes, d’entretiens semi-directifs auprès de 45 personnes agressées pendant leur minorité et 24 personnes « majeures vulnérables », et de plus de 1 600 questionnaires remplis par des répondants à l’appel à témoignages lancé par la Ciase. Dans L’Humanité, le sociologue Josselin Tricou, qui a participé à l’enquête, explique que « le patriarcat revendiqué facilite les abus ». Ces victimes dans l’Église représentent 4 % du total des victimes dans la société française. Si l’on ajoute les personnes agressées par des laïcs travaillant dans des institutions de l’Église (enseignants, surveillants, cadres de mouvements de jeunesse…), le nombre estimé de victimes grimpe à 330.000 (avec intervalle de 265.000 à 396.000). Et le pourcentage des victimes passe à 6 %. Ainsi, un peu moins des deux tiers des violences sexuelles ont été commises par des prêtres, des religieux ou religieuses et un peu plus d’un tiers par des laïcs. La Commission dénombre de 2.900 à 3.200 agresseurs hommes au sein de l’Église en France depuis 1950, soit 2,5 % à 2,8 % de la population des prêtres et religieux hommes dans la période. Il s’agit d’une « estimation minimale », fondée cette fois sur les traces trouvées dans les archives et sur les témoignages à la Ciase. 

La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise) a indiqué hier « prendre le relais » de la Commission Sauvé et appelle « l’ensemble des institutions à s’engager dans la protection des enfants ». « Outre les données relatives à l’Église, l’enquête en population générale menée par l’Inserm pour la Ciase confirme l’ampleur des violences sexuelles faites aux enfants : une personne sur 10 déclare des violences sexuelles dans l’enfance », relève la Ciivise dans un communiqué. Chargée de formuler des préconisations de politique publique à l’horizon 2023, la Ciivise recueille actuellement la parole des victimes de violences sexuelles dans l’enfance grâce à un appel à témoignages lancé sur son site le mois dernier. En dix jours, elle a déjà recueilli 2.500 témoignages, selon le juge Édouard Durand, qui préside la Ciivise.

AFP, Le JDD – La Newsletter du matin, Reuters, France 5, Lemonde​.fr, Bmftv​.com, Challenges​.fr, Humanite​.fr, FranceInter​.fr, 05/10, Le Figaro, Le Monde, Aujourd’hui en France, La Croix, Libération, L’Humanité, 06/10

En bref

Le paracétamol pourrait avoir des effets indésirables sur le développement fœtal, affirment des experts internationaux dans une déclaration commune parue dans Nature Reviews Endocrinology. Ils estiment que les recommandations faites aux femmes enceintes devraient être adaptées afin qu’elles minimisent leur recours au paracétamol, en attendant que ses effets sur le fœtus soient mieux documentés. Après avoir passé en revue la littérature scientifique la plus récente, les auteurs ont notamment constaté que la prise de paracétamol pendant la grossesse pourrait entraîner des anomalies du tractus urogénital chez les garçons, par exemple des cas de cryptorchidie ou trouble de la migration du testicule. « Il est avéré que le paracétamol est un perturbateur endocrinien qui inhibe la production de testostérone », relève une des auteurs, Shanna Swan, spécialiste de l’épidémiologie reproductive à l’école de médecine Mount Sinaï de New York.

Le Monde, édition Science et Médecine, 06/10

Pour analyser « la dépendance entre les niveaux d’activité, de sédentarité et le risque cardiovasculaire », des chercheurs Inserm ont mené une étude auprès de plus de 3 000 volontaires, âgés de 69 ans en moyenne et en majorité de sexe masculin. Au cours du suivi de six ans en moyenne, 299 d’entre eux ont reçu un diagnostic de maladie cardiovasculaire : maladie coronarienne, accident vasculaire cérébral ou encore insuffisance cardiaque. Après avoir relevé la durée quotidienne des activités sédentaires, légères et modérées à vigoureuses réalisées par les participants, les auteurs ont évalué l’impact sur le risque cardiovasculaire d’une augmentation de 10, 20 ou 30 minutes d’une de ces trois formes d’activité. Résultat, l’augmentation de seulement 10 minutes de la durée d’activité modérée à vigoureuse permet de mieux prévenir le risque cardiovasculaire, par rapport au fait de réduire la sédentarité ou d’augmenter le temps d’activité légère.

Destinationsante​.com, 05/10

Après une dépression, l’arrêt d’un traitement anti-dépresseur de longue durée conduit à une rechute dans plus de la moitié des cas, indiquent des chercheurs de l’University College London, dont les travaux sont publiés dans The New England Journal of Medicine. Dans cette étude, l’équipe s’est intéressée à 478 patients qui prenaient des antidépresseurs à long terme (citalopram, sertraline, fluoxétine ou mirtazapine). Tous se sentaient suffisamment bien pour envisager d’arrêter, et 70 % d’entre eux prenaient ces médicaments depuis plus de trois ans. Dans le groupe d’arrêt des anti-dépresseurs, 56 % des patients ont connu une rechute, c’est-à-dire un nouvel épisode de dépression, contre 39 % dans le groupe ayant continué le traitement.

Pourquoidocteur​.fr, 01/10