À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
L’impact du plastique sur la santé et l’environnement
La pollution plastique représente un enjeu majeur pour la santé humaine et l’environnement, un sujet de préoccupation croissante souligné à Busan lors de négociations internationales pour un traité visant à limiter cette pollution. Selon Romain Troublé, de la Fondation Tara, l’urgence de s’attaquer à cette problématique est évidente, notamment en raison de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre liées à la production de plastique, qui pourrait constituer 15% des émissions mondiales d’ici 2050. L’OCDE a constaté que la production de plastique a doublé entre 2000 et 2019, avec une projection de triplement d’ici 2060 si aucune mesure n’est prise. Pauline Debrabandere, de Zero Waste France, évoque les dangers des micro et nanoplastiques pour la santé, présents dans le corps humain. Un rapport de l’Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques, initié par le député Philippe Bolo, révèle la présence omniprésente de plastiques dans notre environnement quotidien, difficile à détecter et potentiellement dangereuse pour divers organes humains. Ce rapport met également en lumière le lien entre l’exposition aux plastiques et certaines pathologies, ainsi que le coût sociétal élevé de cette pollution.
Les Echos, 25/11/2024
Suivi intergénérationnel de la santé des familles françaises
Démarré il y a plus de 30 ans par Françoise Clavel-Chapelon, chercheuse de l’Inserm, un vaste projet de recherche français s’intéresse à l’état de santé et aux modes de vie de familles françaises volontaires, s’étendant sur plusieurs générations. Initialement, 100.000 femmes nées entre 1925 et 1950 ont été recrutées pour explorer les liens entre mode de vie, facteurs hormonaux et reproductifs, et la survenue de maladies telles que le cancer. Sous la coordination de Gianluca Severi, le projet, connu sous le nom de cohorte E3N-Générations et soutenu par l’Inserm, l’université Paris-Saclay et l’institut Gustave-Roussy, a élargi ses recherches pour inclure diverses pathologies chroniques et étendu l’étude aux membres des familles sur trois générations. Les participants fournissent des données via des questionnaires et des échantillons biologiques, enrichis par des technologies innovantes. Jusqu’à présent, cette étude unique en son genre vise à englober 20.000 familles, mettant en lumière l’importance de la contribution volontaire pour les avancées médicales et la prévention des maladies pour les générations futures.
Agence France Presse Fil Gen, 24/11/2024
En bref
Une nouvelle avancée offre de l’espoir dans le traitement de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) atrophique, une cause majeure de malvoyance chez les plus de 50 ans en France, selon une étude clinique présentée au congrès de l’Association américaine d’ophtalmologie. Nicolas Leveziel, ophtalmologue au CHU de Poitiers et chercheur à l’Inserm, souligne une réduction significative de la perte de vision chez les patients traités au bout d’un an. Auparavant, seules les formes « humides » de la DMLA bénéficiaient d’un traitement efficace grâce à l’injection d’anticorps. La forme « sèche » de la DMLA, caractérisée par une dégradation plus lente de la vision, restait sans traitement. L’essai clinique a montré une amélioration chez les patients traités avec un anticorps ciblant la protéine Clq, un élément clé du système immunitaire. Ce traitement, développé par Annexon Biosciences, a conduit à un maintien accru des cellules photosensibles de la rétine. Les résultats prometteurs de l’ANX007 ont poussé la FDA et l’Agence européenne du médicament à lui accorder un examen prioritaire, ouvrant la voie à un essai de phase 3. Cette avancée pourrait limiter l’augmentation de la prévalence de la DMLA liée au vieillissement de la population, avec plus de 10 % des plus de 75 ans en France déjà impactés par cette maladie, rappelle l’Inserm.
Le Figaro, 25/11/2024
Une récente étude menée par des chercheurs de Duke Health et de l’Université Columbia, et publiée dans la revue Brain, Behavior, and Immunity, met en lumière une possible origine génétique des troubles neurocomportementaux tels que le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), affectant 5,9% des jeunes de moins de 18 ans et 2,8% des adultes selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Le gène STAT1, connu pour son rôle dans la réponse immunitaire, est au centre de cette découverte. Une mutation de ce gène a été observée chez des souris, entraînant une suractivation du système immunitaire et des troubles comportementaux similaires au TDAH en impactant les neurones dopaminergiques. Ces neurones jouent un rôle crucial dans la motivation, le circuit de la récompense, et le contrôle moteur. Anthony Filiano, principal auteur de l’étude, souligne l’importance de cette découverte, notant que le système immunitaire pourrait être une cible thérapeutique potentielle. L’équipe de recherche envisage de poursuivre ses travaux pour mieux comprendre le fonctionnement de STAT1 et son potentiel en tant que cible pour de nouvelles thérapies contre le TDAH.
pourquoidocteur.fr, 24/11/2024
Le fonds grenoblois Clinatec, acteur majeur de la recherche biomédicale, vise à collecter 30 millions d’euros pour financer cinq projets innovants utilisant la lumière pour combattre les maladies neurodégénératives. En s’inspirant des succès précédents, tels que les implants neuronaux, Clinatec souhaite explorer la photobiomodulation, une méthode non invasive utilisant la lumière rouge ou proche infrarouge pour traiter les cellules cérébrales. Cette approche a pour objectif de détecter et traiter des maladies comme Alzheimer et Parkinson dès les premiers signes. Les essais cliniques sont prévus pour 2025, avec le soutien de divers partenaires et mécènes. Ce projet ambitieux s’inscrit dans une démarche plus large visant à proposer des solutions non médicamenteuses, en explorant les potentialités de la lumière pour diverses pathologies, y compris les troubles du sommeil et les dommages neurologiques. L’enjeu est de démontrer l’efficacité de la photobiomodulation pour ces applications et de déterminer la posologie idéale. Clinatec, comparé à la start-up Neuralink, se positionne ainsi à la pointe de l’innovation médicale, promettant une nouvelle ère de traitements pour les maladies neurodégénératives.
La Tribune, 23/11/2024
En 2023, la France a recensé environ 5 500 nouveaux cas de séropositivité au VIH, un chiffre qui reste stable et souligne la persistance de la transmission du virus malgré les outils de prévention disponibles. Le professeur Yazdan Yazdanpanah, directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida-maladies infectieuses émergentes (ANRS-MIE), exprime sa préoccupation face à cette stagnation et met en avant la nécessité d’améliorer le dépistage, surtout auprès des populations cibles telles que les personnes nées à l’étranger. Lors d’une conférence de presse et du congrès annuel de la Société française de lutte contre le sida, l’ANRS-MIE, la Haute Autorité de santé (HAS) et le Conseil national du sida (CNS) ont présenté onze nouvelles recommandations, abordant des aspects cruciaux tels que les déterminants sociaux de l’infection, les traitements préventifs et le diagnostic. Environ 43 % des infections à VIH ont été découvertes à un stade tardif, accentuant la nécessité d’un dépistage précoce. Les recommandations mettent également en lumière l’importance de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) et proposent des mesures pour faciliter l’accès aux traitements préventifs. Karen Champenois, épidémiologiste à l’Inserm, souligne l’importance d’offres de dépistage sur-mesure, notamment dans les services d’urgence et lors des consultations prénatales, pour réduire la transmission du VIH.
Lemonde.fr, 22/11/2024
Depuis des années, le traitement de la douleur repose sur des médicaments dont l’efficacité atteint ses limites, conduisant un Français sur cinq à souffrir de douleur chronique. Valéria Martinez, présidente de la Société française d’étude et de traitement de la douleur, souligne notre compréhension naissante des mécanismes de la douleur, malgré des décennies de recherche. Une révolution semble toutefois se profiler avec l’annonce de Tafalgie Therapeutics, une biotech marseillaise, qui développe une nouvelle classe d’analgésiques ciblant la protéine TAFA4. Contrairement aux traitements actuels, cette approche cherche à moduler l’intensité du message douloureux en exploitant un mécanisme naturel de restauration du fonctionnement cellulaire. Cette découverte, protégée par trois brevets et issue des travaux du docteur Aziz Moqrich, offre une alternative prometteuse sans les effets secondaires des anti-inflammatoires non stéroïdiens ni les risques d’addiction et complications liées aux opioïdes. Tafalgie Therapeutics, avec ses 16 employés et 19 millions d’euros levés, s’engage dans la course vers un marché pharmaceutique en pleine expansion, visant à répondre à une demande croissante due au vieillissement de la population et à la prévalence des douleurs chroniques. Cette avancée s’inscrit dans un contexte de recherche effervescente, explorant des pistes comme les opiacés biaisés et les nanomédicaments, soulignant l’urgence de trouver des solutions face à la crise des opioïdes et l’insuffisance des traitements disponibles.
Les Echos, 25/11/2024