À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Échec de l’examen du budget de la Sécurité sociale par les députés avant le transfert au Sénat
Les députés français n’ont pas réussi à terminer l’examen du budget de la Sécurité sociale avant l’échéance fixée, laissant de côté des centaines d’amendements concernant les dépenses de ce projet de loi de 600 milliards d’euros. Malgré l’approbation inattendue de la partie “recettes” du budget, amendée par la gauche, aucun vote final sur l’ensemble du texte n’a eu lieu dans les 20 jours suivant sa présentation par le gouvernement, conformément à la constitution. Face à la demande d’une prolongation des débats, la ministre Nathalie Delattre a refusé, arguant du besoin de respecter le temps d’examen du Sénat et du budget de l’État. En conséquence, le gouvernement transmettra au Sénat la version initiale du projet, incluant certains amendements acceptés. Parmi les points non examinés, figure le gel des pensions de retraite, une mesure gouvernementale rejetée par la commission des Affaires sociales visant à économiser quatre milliards d’euros. Des amendements ont néanmoins été adoptés, comme le maintien du remboursement des consultations médicales à 70% par la Sécurité sociale et la dépréciation des médecins étrangers diplômés hors UE. La discussion sur la partie “recettes” du budget de l’État reprendra, avec un vote anticipé, après une interruption marquée par des oppositions significatives à certaines propositions fiscales du gouvernement.
La Tribune, 07/11/2024, Le Monde, 07/11/2024
Menace sur l’indépendance de la CNDASPE
Denis Zmirou-Navier, président de la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d’environnement (CNDASPE), exprime une vive inquiétude vis-à-vis de l’avenir de cette entité. Après huit ans à la tête de la commission, connue pour son autonomie et son engagement, il dénonce une perte d’indépendance, attribuant cette situation à des décisions unilatérales du ministère de la transition écologique. La principale préoccupation soulevée est la désactivation de la plateforme en ligne de la CNDASPE, essentielle pour la réception et le traitement anonyme des signalements par les lanceurs d’alerte, rendue inopérante à l’été 2024 à la suite de la réforme européenne et la loi Waserman de 2022. Cette loi révise la liste des autorités aptes à gérer ces alertes, excluant de facto la CNDASPE. Le ministère justifie ce choix par la volonté d’orienter les signalements directement vers les autorités compétentes, assurant ainsi une meilleure réactivité. Néanmoins, Denis Zmirou-Navier critique cette approche, arguant qu’elle compromet l’anonymat et l’efficacité du processus d’alerte, en citant l’exemple de signalements ignorés concernant des pratiques médicales douteuses. Selon lui, cette situation représente une intrusion inacceptable dans les mécanismes de l’alerte citoyenne, portant atteinte à la liberté d’expression et au droit d’alerte.
Le Monde, 07/11/2024
En bref
Une étude japonaise récente met en lumière un lien entre le poids corporel et le niveau d’invalidité à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC), révélant que le surpoids pourrait avoir des effets protecteurs. L’AVC, principale cause de handicap physique chez l’adulte, peut entraîner des troubles variés, tels que des difficultés de langage ou de concentration. L’étude menée par des chercheurs de l’université de Kobe, dont Izawa Kazuhiro, montre que les individus en léger surpoids sont moins susceptibles de souffrir d’handicaps post-AVC. Ces conclusions sont basées sur l’analyse des données de plus d’un demi-million de patients japonais, en tenant compte de critères comme l’indice de masse corporelle (IMC), l’âge et le sexe. Les résultats suggèrent qu’un IMC situé entre 23 et 25 kg/m2, considéré comme surpoids selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour les personnes asiatiques, pourrait être bénéfique. Yuji Kanejimaa, co-auteur, évoque l’âge médian des participants (77 ans) comme facteur potentiel, suggérant que les réserves corporelles pourraient aider à mieux résister aux défis nutritionnels post-AVC. Cette étude souligne l’importance de surveiller la perte de poids pendant l’hospitalisation pour prévenir les déficiences fonctionnelles, offrant ainsi une perspective nuancée sur le poids et la santé à un âge avancé.
pourquoidocteur.fr, 06/11/2024
La Haute Autorité de santé (HAS) a récemment actualisé ses recommandations concernant les traitements du VIH, visant à simplifier les posologies pour les personnes présentant un succès virologique et proposer des alternatives en cas d’échec. L’objectif principal est d’éliminer la transmission du VIH d’ici 2030, avec l’accent mis sur l’importance des traitements antirétroviraux (ARV) et l’initiation des traitements dès que possible, idéalement dans les 14 jours suivant le diagnostic. La HAS souligne la nécessité d’une observance rigoureuse, avec des taux d’adhésion devant atteindre les 95 % pour éviter les échecs de traitement. Pour les cas de VIH‑1, les traitements initiaux recommandés varient entre bithérapie et trithérapie, tandis que le traitement du VIH‑2 nécessite une approche plus complexe en raison de sa résistance naturelle à plusieurs classes d’ARV. En cas de succès virologique, une réduction de la fréquence des prises ou des changements dans la composition du traitement peuvent être envisagés pour améliorer la tolérance et la simplicité d’administration. En cas d’échec virologique, une adaptation rapide du traitement est cruciale, en intégrant au moins deux, voire trois ARV actifs au nouveau schéma thérapeutique pour contrer les résistances. Ces recommandations mettent en avant l’importance de la personnalisation du traitement, de l’observance et de l’adaptation rapide en cas de nécessité.
Le Quotidien du Pharmacien, 07/11/2024
Apmonia Therapeutics, basée à Reims depuis 2019, engage une levée de fonds de 20 millions d’euros pour lancer les premiers essais cliniques de son candidat-médicament, TAX2, dédié à la lutte contre les cancers solides. Ce médicament, qui s’est révélé efficace contre diverses tumeurs en laboratoire, cible spécifiquement les interactions entre les cellules cancéreuses et immunitaires, en se servant de l’immunothérapie pour réactiver le système immunitaire du patient. Les essais, prévus pour 2025, incluront des patients atteints de cancers ovariens, colorectaux et pancréatiques, et se dérouleront dans des centres hospitaliers de renom en Belgique et en France, notamment à l’Institut Gustave-Roussy. Cette « spin-off » du CNRS et de l’université de Reims Champagne-Ardenne, soutenue par ses investisseurs historiques et de nouveaux venus, vise à limiter les effets secondaires des traitements actuels et envisage une commercialisation de TAX2 pour 2030. Albin Jeanne, cofondateur et président d’Apmonia Therapeutics, souligne l’approche innovante de TAX2, qui reprogramme le microenvironnement tumoral en un environnement hostile, ouvrant ainsi une nouvelle voie dans la lutte contre le cancer.
Les Echos, 07/11/2024
Une récente étude publiée dans Nature le 24 octobre démontre les progrès réalisés dans l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) pour concevoir des séquences régulatrices spécifiques de certains types cellulaires, appelées éléments cis-régulateurs (CREs). Menée par Sager Gosai du Broad Institute (MIT et Harvard) et ses collègues, cette recherche s’appuie sur l’apprentissage automatique pour créer des CREs avec une précision supérieure aux séquences naturelles. Testées in vitro et sur des animaux transgéniques comme le poisson-zèbre, ces séquences artificielles ont montré une capacité remarquable à réguler l’expression des gènes dans des cellules ciblées sans affecter d’autres tissus. Cela représente une avancée significative dans la compréhension et la manipulation du génome, important pour le développement de thérapies géniques et cellulaires plus précises, en évitant les effets indésirables sur d’autres tissus. Cette étude illustre l’émergence d’un domaine à l’intersection de l’IA et de la génomique développementale, promettant de révolutionner notre approche de la génétique et de la biologie moléculaire. Des défis subsistent, notamment en ce qui concerne la généralisation des résultats à différents types cellulaires et individus, ainsi que l’adaptation de cette technologie pour des applications thérapeutiques directes.
Le Monde, 06/11/2024