À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Alerte rouge pour les risques d’allergies aux pollens
Alors que les trois quarts de la France sont déjà en alerte rouge pour les risques d’allergies aux pollens, le retour de la chaleur, couplé à l’arrivée ce vendredi de sable du Sahara, ne va pas arranger les choses. « Le taux de pollens est actuellement à plus de 100 graines par mètre cube, ce qui est beaucoup, explique Sébastien Lefèvre, Chef du service d’allergologie du centre hospitalier régional de Metz-Thionville (Moselle). Ces derniers jours, ils ont été plaqués au sol par la pluie mais ils vont remonter dans l’atmosphère avec le retour d’un temps plus sec. » « A la faveur d’un temps printanier, les pollens sont de sortie, notamment celui de bouleau qui sera responsable d’un risque d’allergie élevé dans de nombreux départements au nord d’une ligne Bordeaux-Grenoble », prévient le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA). « Du beau temps, un peu de vent, du soleil, c’est le pire scénario pour les allergiques, car ce sont des conditions idéales pour que les pollens soient libérés dans l’atmosphère et volent jusqu’aux voies respiratoires », précise Gilles Oliver, aérobiologiste au RNSA. Si la chaleur annoncée ce week-end n’est déjà pas une bonne nouvelle, le météorologue Cyril Bonnefoy précise que « cette remontée d’air chaud en altitude sera accompagnée d’une forte concentration de poussières venues du Sahara ». « Les miniparticules de sable contiennent beaucoup de moisissures et vont faire remonter les pollens avec eux », explique Sébastien Lefèvre. « Ces poussières risquent d’aggraver le cas des personnes souffrant de problèmes respiratoires », confirme Gilles Oliver. Si un épisode de pollution de l’air survenait dans ce contexte, le cocktail serait alors explosif. « Les particules fines ont un rôle irritatif, détaille Sébastien Lefèvre. Elles agissent comme un abrasif et peuvent déclencher des rhinites et des crises d’asthme ».
Le Parisien, 05/04
Il est urgent d’agir contre la résistance aux antimicrobiens
Les responsables politiques ignorent le danger croissant de la résistance aux antimicrobiens, qui peut conduire à une catastrophe sanitaire et économique sans précédent, a mis en garde hier le Groupe de direction mondial sur la résistance aux antimicrobiens (RAM) dans un rapport publié hier. « Le monde a une opportunité pour réagir avec la vigueur et l’urgence qu’exige la menace croissante que représente la résistance aux antimicrobiens », écrit le groupe de travail de haut niveau. Le document a pour but d’aiguillonner les dirigeants du monde entier qui doivent débattre de ce risque sanitaire le 26 septembre à New York. Le rapport souligne qu’il y a des indices convergents que « les changements se produisant dans l’environnement en raison de la crise climatique accroissent la propagation des maladies infectieuses, y compris potentiellement des infections résistantes aux médicaments ». La RAM est déjà l’une des principales causes de décès dans le monde, directement responsable de 1,27 million de décès par an, dont un sur cinq chez les enfants de moins de cinq ans, principalement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, souligne le rapport. Hors de contrôle, la RAM devrait réduire l’espérance de vie en moyenne de 1,8 année d’ici 2035 et entraîner des dépenses de santé et des pertes économiques sans précédent. Le Groupe de travail fait des suggestions aussi bien en termes de mobilisation des financements – en particulier des institutions financières internationales – que les moyens de surmonter les obstacles à la recherche et à la fabrication de nouveaux médicaments efficaces.
AFP, 04/04
En bref
Le Figaro Magazine se penche sur l’intelligence artificielle (IA) qui permet de soigner. L’IA bouleverse déjà la pratique des médecins et la prise en charge des patients. L’un des domaines où l’IA fait gagner un temps précieux est la radiothérapie. La première séance – le « contourage » de la tumeur – consiste à délimiter avec précision la zone qu’il faudra irradier. « Il faut déterminer le positionnement optimal des faisceaux de rayons X, de façon à délivrer la dose adéquate sur la tumeur sans dépasser le contour, en minimisant les doses infligées aux organes sains. Nous utilisons désormais en routine une IA de contourage automatique pour les cancers de la prostate. Elle nous donne un résultat en deux minutes alors que ce travail occupe un médecin pendant une demi-journée ! Le résultat est vérifié par un clinicien », explique le Pr Jean-Emmanuel Bibault, cancérologue, radiothérapeute à l’Hôpital européen Georges-Pompidou et chercheur dans une unité de recherches Inserm consacrée à l’IA. Ces algorithmes sont également très performants pour les cancers du sein. Les IA génératives, popularisées par ChatGPT notamment, permettront de délivrer un diagnostic en un temps record, après la description des symptômes par le patient à l’IA.
Le Figaro Magazine, 05/04
Le ministre délégué à la Santé a déploré, hier, la suspension des négociations tarifaires avec les médecins libéraux, à la suite de la fronde des praticiens spécialistes, et appelé à ne pas « mettre en péril » les avancées sur leur rémunération et l’accès aux soins. « J’appelle les acteurs à ne pas laisser les désaccords, quels qu’ils soient, se faire au détriment ni mettre en péril les besoins de santé des Français », indique-t-il. Les médecins libéraux ont repris à l’automne des discussions avec l’Assurance maladie, interrompues avec fracas début 2023, et devaient se retrouver jeudi pour leur cinquième séance. Ces discussions doivent permettre de revaloriser significativement leurs rémunérations, en échange « d’engagements collectifs » en faveur de l’accès aux soins. Mais dans la nuit de mercredi à jeudi, l’organisation majoritaire chez les médecins spécialistes, Avenir Spé-Le Bloc, et le syndicat UFML‑S, ont annoncé qu’ils suspendaient leur participation, en soutien aux cliniques privées, qui contestent les arbitrages gouvernementaux sur l’évolution des tarifs hospitaliers pour 2024.
AFP, 04/04
La startup Libu, fondée par deux jeunes scientifiques, reproduit la lumière et la course naturelle du soleil pour éclairer les postes de travail en entreprise et ainsi améliorer la vie des travailleurs en horaires décalés. Elle remporte le prix Smart tech / innovations d’usage de Tech for Future 2024, le plus grand concours de startups de France, organisé par La Tribune. Avec ses dispositifs reproduisant le rythme lumineux du soleil, la startup vient de lever 1 million d’euros. « Les lumières artificielles ne tiennent pas compte des cycles quotidiens. Cela créé des conséquences graves pour les personnes qui travaillent en intérieur, comme des troubles cardiovasculaires, des risques de cancer ou d’obésité », alerte Manon Loustau, présidente de Libu. Des perturbations que l’Anses relève dans un rapport de 2019.
La Tribune, 05/04