Le fléau des hémorragies post-partum dans le monde
Toutes les deux minutes, une femme meurt des complications d’une grossesse ou d’un accouchement à travers le monde, soit environ 800 décès par jour, un nombre qui stagne depuis 2016. Plus du quart (près de 200 femmes) est dû à des « hémorragies du post-partum » : un saignement excessif (plus d’un demi-litre) qui survient lors de l’accouchement ou dans les vingt-quatre heures qui suivent. Ces morts sont souvent évitables. « Nous connaissons les interventions qui marchent pour empêcher ces décès, mais nous échouons à les mettre en œuvre », a déploré Olufemi Oladapo, le directeur du département de santé reproductive de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mercredi 11 octobre à Paris, en annonçant une initiative de celle-ci sur le sujet : la définition d’un agenda fixant, sur la période 2023 – 2030, des priorités d’actions pour réduire le fardeau de cette mortalité maternelle. L’intervention a eu lieu dans le cadre du 24e congrès de la Fédération internationale de gynécologie et d’obstétrique (FIGO), une grand-messe qui rassemble plus de 8 000 experts de nombreux pays, du 9 au 12 octobre. « Sur les 140 millions de femmes qui accouchent chaque année dans le monde, 6 % à 10 % font une hémorragie post-partum, soit 8,4 millions à 14 millions de femmes », a rappelé Suellen Miller, de l’université de Californie à San Francisco. « Dans plus de la moitié des cas, ces hémorragies surviennent chez des femmes sans facteur de risque connu », relève Catherine Deneux-Tharaux, épidémiologiste à l’Inserm (maternité Port-Royal, Paris).
Le Monde, 13/10
L’Union européenne s’apprête à trancher sur le glyphosate
L’avenir du glyphosate est sur la table des 27 Etats membres de l’UE. Ils s’apprêtent à trancher sur son sort ce vendredi, après que la Commission européenne a proposé de renouveler son autorisation qui arrive à expiration mi-décembre. La réunion au sein d’un comité d’experts, le comité permanent des végétaux ou Scopaff, se tiendra à huis clos. Le débat reste inflammable et les Vingt-Sept divisés sur cet ingrédient clé présent dans de nombreux produits comme le Roundup de Monsanto, objet de controverses quant à ses effets directs et indirects, nourries par des évaluations divergentes. La France a fait part de ses réticences sur le projet actuel. Elle demande que l’autorisation soit renouvelée pour sept ans au maximum et, surtout, plaide pour des restrictions d’usage. « La France pèse de tout son poids pour que la copie européenne puisse tenir compte des remarques françaises », a assuré le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, à la sortie du Conseil des ministres, mercredi. « Nous avons un objectif : sortir du glyphosate et nous voulons que ce soit effectif et opérationnel dès lors qu’il existe une alternative », a‑t-il poursuivi. Le texte a commencé à être débattu jeudi. L’Inserm évoquait en 2021 « un risque accru de lymphomes non hodgkiniens (cancers du système immunitaire) avec une présomption moyenne de lien ». « Cela ne veut pas dire que le glyphosate provoque ce cancer », note Xavier Coumoul, toxicologue à l’Université Paris-Cité et coauteur du rapport Inserm, mais « qu’il y a une suspicion et donc qu’on ne peut pas éluder la question. » Dans une interview à Libération, Xavier Coumoul explique : « On est dans un niveau de doute qui devrait questionner ».
France Culture, France 3, 12/10, Le Figaro, Les Echos, Libération, L’Humanité, La Croix, Radio Classique, 13/10
En bref
Longtemps repoussée et déjà prolongée d’un an, l’expérimentation du cannabis thérapeutique va se poursuivre, a annoncé mercredi 11 octobre le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau. Les acteurs qui militent pour sa légalisation dénoncent un manque de courage politique. Les premières évaluations réalisées sur 2540 patients sont positives, assure Nicolas Authier, médecin psychiatre et pharmacologue, qui pilote le test sous l’égide de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Pour la sociologue à l’Inserm Marie Jauffret-Roustide, membre du comité d’experts de l’ANSM qui, en 2018, a voté « à l’unanimité » pour la mise en place d’une expérimentation, l’absence de légalisation pose des problèmes d’éthique mais aussi de sécurité.
La Croix, 13/10
Dans un entretien à La Croix Hebdo, le Pr Fabrice André, directeur de la recherche de l’Institut Gustave-Roussy (IGR), spécialiste des mécanismes moléculaires du cancer, explique que « la médecine moléculaire permet de vraies avancées, notamment en cancérologie ». Et d’ajouter : « Aujourd’hui, avec la médecine moléculaire, (…) on cherche à comprendre l’origine et le fonctionnement de la maladie, pour trouver des médicaments qui bloquent le mécanisme ainsi identifié ». « Cette stratégie est désormais au cœur de nombreuses unités de recherche, celle de Guillaume Canaud et de beaucoup d’autres, à l’Inserm, Gustave-Roussy, Pasteur, Curie, etc », indique-t-il. « L’enjeu est de caractériser précisément les mécanismes moléculaires à l’œuvre chez la personne malade. C’est une médecine personnalisée ».
La Croix Hebdo, 13/10
Le Quotidien du Médecin explique que l’Institut Curie explore les origines des cancers du sein. Interception, plasticité cellulaire, réparation de l’ADN : tels sont les leviers sur lesquels l’institut Curie mise avec ses chercheurs afin de pouvoir bloquer précocement le cancer, avant le stade clinique. Une voie d’avenir que le centre a choisi de mettre à l’honneur avec le thème de l’origine des cancers pour l’édition 2023 d’Octobre rose. Une nouvelle piste pour détruire la cellule cancéreuse a été récemment ouverte par le Dr Raphaël Ceccaldi, chargé de recherche à l’Inserm et chef d’équipe à Curie, rappelle le journal. Il a mis en lumière, dans un article publié dans Nature, un système de réparation de l’ADN jusque-là inconnu, qui implique la protéine Pol9 (polymérase thêta).Le Quotidien du Médecin Hebdo, 13/10