À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm
« Médecines douces » : le gouvernement prône l’ouverture
Le gouvernement promet de mieux encadrer le secteur des « médecines douces ». Ce mercredi se tient la réunion d’installation du « comité d’appui pour l’encadrement des pratiques de soins non conventionnelles » (PSNC), autrement dit les médecines « douces » aussi appelées « alternatives » comme la naturopathie ou la sophrologie, sous l’égide de la Direction générale de la santé. Cette réunion s’inscrit dans un contexte où ces pratiques, définies par leur absence de fondement scientifique, sont en plein essor et leurs dérives aussi. La Miviludes, mission de lutte contre les sectes, s’en est notamment inquiétée en mars. La réunion de mercredi, organisée par la ministre déléguée Agnès Firmin-Le Bodo, vise donc à mieux encadrer le secteur. Mais les adversaires de ces « pseudo-médecines » sont d’ores et déjà refroidis par certains invités favorables au développement de ces pratiques, telle l’Agence des médecines complémentaires adaptées (A‑mca). L’Ordre des médecins a vivement critiqué cette semaine cette organisation dans un rapport, dénonçant « un groupe de personnes autoproclamées spécialistes des PSNC ». « Les autorités sont paniquées devant une injonction paradoxale », estime le Pr Bruno Falissard qui a évalué pour l’Inserm plusieurs de ces pratiques et regrette notamment un flou dans la définition exacte de pratiques comme la naturopathie.
AFP, 28/06, Le Figaro, 28/06
Naissance : risque de retard du dépistage des maladies rares
L’Alliance maladies rares, qui fédère des associations de patients, le Centre national de coordination du dépistage néonatal et la Société française de santé publique alertent les pouvoirs publics que l’allongement des délais du courrier risque de retarder le dépistage de maladies potentiellement graves si elles ne sont pas prises en charge dans les tout premiers jours des nourrissons. Si elles ne sont pas détectées, certaines maladies comme la leucinose ou l’hyperplasie des surrénales peuvent aboutir à des comas, voire à des décès, dès les premiers jours de vie. Jusqu’à présent, les Centres régionaux du dépistage néonatal (CRDN) et les maternités avaient un contrat avec La Poste, qui permettait d’acheminer en 24 heures les papiers buvards contenant les gouttes de sang des nourrissons depuis les maternités jusqu’aux centres d’analyse régionaux. Mais, il y a quelques mois, La Poste a annoncé la suppression de cette offre. Depuis, les négociations pour trouver une solution de remplacement sont au point mort. « A la place, on nous propose des dispositifs non seulement plus coûteux, mais surtout qui ne sont pas opérationnels puisqu’ils nécessiteraient du personnel de secrétariat supplémentaire que nous n’avons pas », souligne le Pr Emmanuel Rusch, responsable du Centre national de coordination du dépistage néonatal (CNCDN). Selon les calculs du CNCDN, l’envoi par Chronopost reviendrait en effet à 2,5 millions par an au lieu des 350 000 euros actuels.
Le Figaro, 28/06
En bref
Le syndicat professionnel du médicament (Leem) a présenté hier les résultats plutôt alarmants de son étude sur l’accès au marché français des médicaments et l’attractivité du pays au niveau européen. Ce rapport, mené par le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger, vise à mesurer « la perte de chances des patients français, compte tenu des délais d’accès », et « l’impact de cette dissonance des politiques publiques sur l’attractivité de la France ». En matière d’accès aux médicaments, « la France est loin d’être un leader européen, comme le souhaite le gouvernement », souligne Christophe Durand, président de la commission accès du Leem, en référence aux objectifs fixés en 2021 par Emmanuel Macron dans le cadre du plan innovation santé 2030. Un tiers des médicaments ayant reçu une autorisation européenne de mise sur le marché entre 2018 et 2021 n’étaient pas disponibles pour les patients français à la fin 2022, contre 13 % en Allemagne.
La Croix, 28/06
Les Echos expliquent que « nombre de bio-médicaments vont bientôt perdre leur brevet, ouvrant la porte à des copies moins chères, les biosimilaires ». Les biosimilaires pourraient faire économiser plus de 7 milliards d’euros à l’Assurance Maladie d’ici à 2027, estime une étude commandée au cabinet d’études Iqvia par le génériqueur Sandoz. Commercialisés depuis les années 2000 en France, les biosimilaires sont en moyenne 15 % à 30 % moins chers que les bioréférents équivalents, selon l’Assurance Maladie. Compte tenu de la façon dont la concurrence fait aussi baisser le prix des biomédicaments de référence, Iqvia estime qu’il y a déjà eu 2,4 milliards d’euros d’économies réalisées en France de 2012 à 2022. En ajoutant à cela la tombée prochaine de plusieurs brevets, qui augmentera le nombre de biosimilaires (19 en Europe aujourd’hui), le cabinet d’études considère que le gisement d’économies potentielles sera de 7,4 milliards d’euros sur la période 2023 – 2027. Armés de ces estimations, les génériqueurs espèrent convaincre les pouvoirs publics de favoriser le développement des biosimilaires dans le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS).
Les Echos, 28/06