Santé des femmes au travail : fin d’un tabou ?
Alors que des millions de salariées vont travailler en dépit de douleurs intenses, hommes politiques mais aussi entreprises se mobilisent, afin de faire avancer un sujet longtemps tabou, explique Le Parisien. De plus en plus d’initiatives, émanant d’entreprises mais aussi d’élus, fleurissent, afin d’améliorer les conditions de travail des femmes qui ont des menstruations douloureuses ou ont fait une fausse couche. Le champ est immense : environ une femme sur dix, par exemple, souffre d’endométriose. Ce mercredi, Carrefour lèvera le voile sur un dispositif novateur : à compter de cet été, les salariées du groupe souffrant d’endométriose auront droit à des jours d’absence financés par l’entreprise. Et, ces derniers mois, plusieurs PME ont déjà mis en place un congé menstruel pour leurs salariées souffrant de règles douloureuses. La municipalité de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) a lancé, pour sa part, une expérimentation pour ses agentes souffrant de douleurs menstruelles ou d’endométriose. Alors que les députés espagnols – une première en Europe – ont adopté en février un texte instaurant un tel congé, plusieurs propositions de loi, en France, visent à créer un dispositif similaire, « sans jour de carence, afin d’éviter que les salariées concernées ne soient face à une double peine », souligne Sébastien Peytavie. Ce député écologiste de Dordogne espère pouvoir déposer un texte le 26 mai. Son idée serait de proposer treize jours par an, sans perte de salaire, une ordonnance médicale faisant foi, pour douze mois d’affilée.
Le Parisien, 19/04
Objectif de désengorger les urgences à décembre 2024
Dans son allocution, lundi 17 avril au soir, Emmanuel Macron a déclaré avoir l’objectif de « désengorger » tous les services d’urgences « d’ici à la fin de l’année prochaine » – autrement dit, d’ici à décembre 2024. Cette déclaration a suscité des réactions contrastées, alors qu’un peu partout sur le territoire, les tensions ne cessent de se faire sentir dans ces services en première ligne à l’hôpital. « Comment voulez-vous parvenir à changer trente ans de casse du service public en vingt mois, sans changer de politique ? », a réagi, sceptique, Patrick Pelloux, de l’Association des médecins urgentistes de France. Les services d’urgences se trouvent au cœur des difficultés que rencontre l’hôpital depuis des années. « Nous avons l’impression d’une descente aux enfers, dans l’indifférence, rapporte le président du syndicat SAMU-Urgences de France, Marc Noizet. Les patients s’empilent dans nos services dans tous les hôpitaux désormais, les fermetures continuent, la situation se dégrade à vitesse grand V, les urgentistes partent, les infirmières aussi… » Marc Noizet salue néanmoins le fait que le chef de l’Etat se soit saisi du sujet « comme une priorité », même s’il reste « circonspect », « attend[ant] de voir comment cela sera décliné ». La « feuille de route » esquissée par le chef de l’Etat, lundi soir, doit être détaillée par la première ministre, Elisabeth Borne, « la semaine prochaine ». « Notre système de santé sera profondément rebâti », a de nouveau assuré le président de la République lors de cette intervention télévisée, rappelant son engagement pris à plus brève échéance : « D’ici à la fin de cette année, 600 000 patients atteints de maladie chronique, qui n’ont pas de médecin traitant, en disposeront. »
Le Monde, 19/04
En bref
Charlie Hebdo rend compte des travaux sur les effets du binge drinking, consommation d’une grande quantité d’alcool dans un temps limité, menés sur des rats par le Groupe de recherche sur l’alcool et les pharmacodépendances, équipe de l’Inserm dirigée par Mickaël Naassila. Les chercheurs ont constaté que l’alcool augmente encore plus la prise de risque chez les mâles. Ensuite, que l’effet ne se produit pas seulement pendant le binge drinking, mais qu’il perdure plusieurs jours après, même une fois dessoûlé. Enfin, l’existence de ce phénomène chez des rats implique des déterminismes biologiques.
Charlie Hebdo, 19/04
Nicolas Pulik, chargé de développement international – ANRS Maladies infectieuses émergentes, Inserm, Armelle Pasquet-Cadre, infectiologue – responsable du pôle dispositif de crise, ANRS Maladies infectieuses émergentes, Inserm, et Claveau Nathan, chargé de mission, dispositif de crise et animation scientifique, ANRS-MIE, Inserm, rendent compte, dans Lepoint.fr, de « ce que l’on sait, trois ans après le début de la pandémie » de Covid-19. Ils soulignent notamment l’impact des vaccins : « La vaccination a eu un impact significatif sur l’évolution de la pandémie en réduisant la charge virale, l’incidence (nombre de nouveaux cas d’une maladie pour une période et une population donnée), les hospitalisations et les décès – sauvant ainsi des dizaines de millions de vies dans le monde. Selon une étude, la vaccination aurait évité 15 millions de décès entre décembre 2020 et décembre 2021 ».
Lepoint.fr, 18/04
Après des décennies de tentatives infructueuses, un brevet unitaire va permettre aux entreprises de se protéger dans 17 pays, peut-être plus à l’avenir. Il s’agit d’un coup d’accélérateur pour l’innovation en Europe. D’ici à quelques semaines en effet, les entreprises auront à leur disposition deux nouveaux outils pour protéger leurs innovations. D’une part, un brevet qui, une fois validé par l’Office européen des brevets (OEB), sera effectif dans 17 pays du continent. Le coût de ce brevet correspondra approximativement à celui qu’aurait payé, jusqu’à présent, une entreprise protégeant son savoir-faire dans les 4 pays de l’UE les plus importants en la matière (Allemagne, France, Pays-Bas et Italie). Et d’autre part, une juridiction unifiée des brevets, dont la cour de première instance sera localisée à Paris et qui statuera sur les litiges de propriété intellectuelle avec effet sur 17 territoires.
Les Echos, 19/04