HTA : la dénervation rénale, un traitement cliniquement pertinent
Une équipe de chercheurs franco-américains a mis en évidence un bénéfice significatif de la dénervation rénale par ultra-sons dans le traitement de l’hypertension artérielle (HTA). Dans un communiqué, l’Inserm confirme l’absence de thérapeutique innovante concernant l’HTA depuis 2007 et que cette technique endovasculaire pourrait répondre à la problématique du manque de nouveau traitement antihypertenseur efficace. Le principe de cette dénervation rénale repose sur l’interruption de l’activité électrique des nerfs du système nerveux sympathique à destination rénale en délivrant des ultrasons focalisés grâce à un cathéter introduit par voie endovasculaire. Une étude internationale (randomisée, nommée RADIANCE II) menée par le Pr Michel Azizi (Columbia University Medical Center) et le Pr Ajay Kirtane (New-York Presbyterian Hospital) et incluant des chercheurs de l’Hôpital Européen George Pompidou (HEGP), de l’université Paris-Cité et de l’Inserm, compare la dénervation rénale par ultrasons à une intervention factice (« sham ») comme traitement de 224 patients ayant une HTA non contrôlée (sans médicament ou malgré la prise de 1 à 2 antihypertenseurs). A 2 mois, la pression artérielle en journée a été réduite de 7,9 mm Hg dans le groupe ayant subi une dénervation rénale alors qu’elle n’a été réduite que de 1,8 mm Hg dans le groupe intervention « factice » (« sham »), soit une différence cliniquement pertinente de 6,3 mm Hg.
Frequencemedicale.com, 12/04
Le Nutri-Score incite les industriels à améliorer leurs recettes
Une étude de l’association UFC-Que Choisir révèle que le Nutri-Score a incité les industriels à améliorer leurs recettes. Mis en place en décembre 2016 et adopté officiellement le 13 décembre 2017 via un arrêté, le logo Nutri-score semble porter ses fruits. Lorsque l’étiquetage « est majoritairement présent dans un rayon, les recettes s’améliorent du point de vue nutritionnel », et à l’inverse, « quand il est peu affiché, la piètre qualité nutritionnelle des rayons stagne », a constaté l’association. L’UFC-Que Choisir demande donc aux autorités de rendre obligatoire cet affichage nutritionnel en France et en Europe. Pour mener cette étude, l’association a comparé la répartition globale des Nutri-Score pour 7 familles de produits alimentaires entre 2015 et 2022. Pour les produits de type pains de mie et biscottes, les barres céréalières et les céréales du petit-déjeuner, où nombre de grandes marques nationales l’ont adopté, l’UFC a relevé une « amélioration très significative » de la proportion des Nutri-Score favorables (classes “A”, “B” et “C”). A l’inverse, dans 4 rayons à fortes teneurs en sucre (rayons biscuits et gâteaux 17 %, barres et goûters chocolatés 17 %, glaces et sorbets moins de 1 %), en graisses saturées ou en sel (sauces condimentaires 10 %), le Nutri-Score reste très peu affiché. Selon l’association, ces catégories n’ont pas connu d’améliorations nutritionnelles majeures depuis 2015.
Rtl.fr, 12/04, La Croix, 13/04
En bref
L’ensemble des médias reviennent sur l’étude portée par l’Institut national d’études démographiques (Ined) et l’Inserm qui révèle que le temps d’écran des enfants français est supérieur aux recommandations de l’OMS. Les enfants de 2 ans sont exposés près d’une heure par jour à un écran, un temps qui ne fait qu’augmenter avec l’âge. « Les habitudes et les comportements s’acquièrent assez tôt. Une fois installé, il est très difficile d’inverser la tendance », explique Jonathan Bernard, épidémiologiste à l’Inserm et auteur principal de l’étude.
Topsante.com, Libération.fr, Lemonde.fr, Allodocteurs.fr, Tf1info.fr, NouvelObs.com, France24.com, Lexpress.fr, 12/04, La Croix, Libération, La Dépêche du Midi, La Provence, Lexpress.fr, Sciencesetavenir.fr, 13/04
Lire le C’est dans l’air : Temps d’écran des enfants : enquête sur la situation française
Allodocteurs.fr consacre un article à un champignon qui pourrait permettre de soigner la mucoviscidose. Le chercheur Fabrice Lejeune travaille sur le champignon Lepista flaccida à l’Inserm à Lille. Le principe actif en poudre de ce champignon agirait sur un type de mutation que porte 10 % des patients atteints de mucoviscidose. Il s’agit d’une mutation non-sens. Pour vérifier l’effet du champignon, Fabrice Lejeune a testé son principe actif sur des organoïdes, des cellules qui miment le rôle des intestins humains, et les résultats sont probants. Le chercheur en a aussi donné à des souris atteintes de la fameuse mutation. Les chercheurs envisagent de débuter les essais cliniques avec des patients d’ici 5 ans.
Allodocteurs.fr, 12/04
Lire le communiqué de presse : https://presse.inserm.fr/mucoviscidose-une-nouvelle-perspective-therapeutique-grace-a-des-recherches-sur-un-champignon-comestible/66429/
Cette semaine, l’Assemblée nationale s’empare de nouveau du sujet « additifs nitrés » dans la charcuterie. Déjà, le 27 mars, le ministère de l’Agriculture actait leur diminution dans un plan. Récemment, une équipe d’épidémiologistes français avait mis en évidence, sur les données de la cohorte NutriNet-Santé, des liens entre les apports alimentaires en nitrites provenant des viandes transformées consommées et des risques plus élevés de cancers, de diabète de type‑2 et d’hypertension. Bernard Srour, épidémiologiste à l’Inserm travaillant sur les additifs alimentaires, rappelle : « S’il faut évidemment diminuer, voire à terme, supprimer les additifs nitrés dans la charcuterie si les conditions microbiologiques le permettent, ce produit reste un aliment très gras, très salé et dérivé de la viande rouge. Il est donc important d’en consommer avec modération, pas plus de 150 g par semaine comme préconisé par l’Anses, et privilégier les jambons cuits et jambons de volaille ».
Sciencesetavenir.fr, 12/04
Lire le communiqué de presse : https://presse.inserm.fr/lexposition-alimentaire-aux-nitrites-associee-a-un-risque-accru-de-diabete-de-type‑2/66139/
Les députés ont voté, hier, en commission contre une abrogation de l’obligation pour les soignants de se vacciner contre la Covid, alors que le gouvernement a prévu de lever l’obligation mais de conserver l’outil au cas où. Les parlementaires ont rejeté en commission des Affaires sociales un à un les articles d’une proposition de loi du groupe communiste qui visait à revenir sur cette obligation en vigueur depuis 18 mois, et permettre la réintégration rapide des professionnels. Le texte sera néanmoins étudié à l’Assemblée le 4 mai, dans le cadre d’une journée dont l’ordre du jour est fixé par les communistes.
AFP, 12/04
Les variations du génome expliquent une large part des troubles du spectre autistique. Mais les financements manquent. « Les études d’héritabilité montrent que les gènes pèsent de l’ordre de 80 % », rappelle le généticien Thomas Bourgeron. Ce biologiste avait été le premier à découvrir, au début des années 2000, un gène causal. Depuis, plus de 200 autres ont été mis au jour. Pourtant, Thomas Bourgeron assure ne pas réussir à faire financer ses travaux par les organismes de recherche hexagonaux. « On a beau insister sur le rôle du génome dans ces troubles, nous sommes toujours considérés, de façon très étonnante, comme des charlatans dans certains milieux », regrette le Pr Arnold Munnich, président d’Imagine, l’Institut des maladies génétiques, à l’hôpital Necker (AP-HP). Cette ignorance n’est pas sans conséquences pour les enfants, souvent privés d’une analyse de leur génome.
L’Express, 13/04