Covid-19 : vers la fin de l’obligation vaccinale pour les soignants
Dans un avis publié le jeudi 30 mars, la Haute Autorité de santé estime que la vaccination obligatoire des soignants contre le Covid-19 ne s’impose plus et plaide pour une « forte recommandation ». Le ministre de la Santé, François Braun, a indiqué qu’il suivrait cet avis. La HAS justifie sa position par le contexte épidémique, avec « des taux d’incidence qui restent à des niveaux relativement faibles » et la circulation quasi exclusive de XBB.1.5, sous-variant généralement peu virulent d’Omicron. « Cette préconisation pourra être revue en cas d’une évolution défavorable de l’épidémie », a cependant précisé Élisabeth Bouvet, présidente de la commission technique des vaccinations, lors de la présentation de cet avis à la presse. Par ailleurs, selon la HAS, les taux de couverture vaccinale sont plutôt élevés au sein de cette population. « Plus de 95 % des professionnels de santé ont reçu une primo-vaccination complète », rappelle-t-elle. Enfin, l’instance souligne que ce sont d’abord les patients qui contaminent les professionnels de santé, et non l’inverse.
La Croix, 31/03
Arrivée d’une 10e vague de Covid-19, sans impact sur l’hôpital
Une dixième vague de contaminations au Covid-19 est en train de monter. S’ils restent à des niveaux relativement faibles, les indicateurs sont en hausse depuis plusieurs semaines. Selon les données de Santé publique France publiées jeudi, le taux d’incidence était de 81 cas pour 100.000 habitants en semaine 12, en hausse de 16 % sur une semaine. A titre de comparaison, il était de 38 début mars (semaine 9) et n’a cessé d’augmenter depuis. Si l’on prend le taux de positivité des tests, il est désormais de 16,6 %, contre 7,4 % début mars. Cette nouvelle vague coïncide avec la progression d’un nouveau sous-variant d’Omicron, XBB.1.5, qui remplace progressivement BQ.1.1, responsable de la précédente vague. Le XBB.1.5 est désormais majoritaire, avec 59 % des séquences génétiques réalisées en France, contre 55 % début mars. Cette nouvelle vague n’a pour l’heure pas de conséquences sur l’hôpital. Au contraire, la semaine dernière alors que les passages aux urgences pour suspicions de Covid étaient en hausse de 14 %, les nouvelles hospitalisations étaient en baisse de 11 %, et les nouvelles admissions en service de soins critiques en recul de 30 %.
Les Echos, 31/03
En bref
Sciences et Avenir – La Recherche publie un article intitulé « Soigner la dépression par l’assiette ». Tasnime Akbaraly, chercheuse en épidémiologie nutritionnelle à l’Inserm à Montpellier (Hérault), montre, dès 2009, que suivre un régime méditerranéen – une alimentation riche en fruits et légumes, poisson et céréales complètes – diminue de 33 % le risque de symptômes dépressifs. Gabriel Lepousez et ses collègues de l’Inserm et du CNRS ont, pour leur part, dans le laboratoire Perception et Mémoire de l’institut Pasteur installé à Paris, constaté, dans un modèle animal (la souris) qu’un état dépressif (induit dans l’expérience par un stress chronique) est associé à l’apparition d’une dysbiose du microbiote. Celle-ci conduit à une chute brutale dans le cerveau d’un neuromodulateur, les endocannabinoïdes.
Sciences et Avenir – La Recherche, 01/04
Après résection chirurgicale d’une tumeur colorectale, le taux d’ACE et le scanner systématiques sont inutiles au suivi, rapporte Lequotidiendumedecin.fr. L’essai Prodige 13 a été réalisé, afin de définir des modalités de surveillance à visée curative des patients ayant eu un cancer colorectal (CCR) réséqué (stades II ou III réséqués R0). Il évalue d’une part l’intérêt d’une mesure régulière du taux d’ACE et, d’autre part, une surveillance radiologique intensifiée par l’utilisation du scanner abdominopelvien (CT) versus échographie abdominale/radiographie pulmonaire. L’objectif principal de l’étude était la survie globale à cinq ans. Les résultats présentés concernaient les 1 678 patients (sur 2 009 CCR) opérés à visée curative d’un adénocarcinome colique inclus dans Prodige 13, essai prospectif multicentrique randomisé contrôlé de phase III. « Cette étude doit changer les pratiques, avertit le Pr Côme Lepage, hépato-gastroentérologue et oncologue digestif (Inserm, CHU de Dijon) et investigateur principal de Prodige 13. Elle justifie la révision des recommandations de l’Institut national du cancer (Inca), qui sera en ligne dans les prochains jours. »
Lequotidiendumedecin.fr, 30/03.
Dans un entretien accordé à Sciences et Avenir – La Recherche, Jean-Philippe Lachaux, directeur de recherche Inserm au Centre de recherche en neurosciences de Lyon, explique comment le cerveau passe du mode « automatique » au mode « contrôle de soi » volontaire et comment trouver le bon équilibre entre ces deux modes. Il souligne : « Il faut savoir opter pour le bon niveau de contrôle de soi ».
Sciences et Avenir – La Recherche, 01/04
Le centre anti-cancer Gustave-Roussy et Owkin, startup franco-américaine spécialisée dans l’intelligence artificielle appliquée au médicament, lancent vendredi un consortium (« PortrAIt »), qui vise à faire de la France « un leader mondial » dans l’utilisation de l’IA pour diagnostiquer et traiter les cancers. Le consortium, qui comprend le centre anti-cancer Léon Bérard (à Lyon), la fédération des centres anti-cancer Unicancer, la société française d’imagerie numérique Tribun Health et le groupe privé de pathologie numérique Cypath, entend déployer 15 nouveaux outils d’IA d’ici cinq ans. Il est doté d’une enveloppe de 33 millions et est soutenu par l’Etat via la Banque publique d’investissement (BPI). Les acteurs du projet espèrent que ces outils seront une aide au diagnostic des cancers mais pourront aussi prédire les risques de rechute, ce qui permettra d’adapter les traitements.
AFP, 31/03