Brevets en Europe : record pour la France
Avec 10 900 demandes de brevets déposées en 2022 auprès de l’Office européen des brevets (OEB), la France marque un nouveau record dans son histoire, selon le baromètre annuel de l’innovation 2022 de l’OEB. Elle confirme, par là même, sa deuxième position au niveau européen derrière l’Allemagne, et son cinquième rang dans le classement mondial des pays d’origine du plus grand nombre de brevets. Là où la France tire vraiment son épingle du jeu, c’est dans le nombre de dépôts de brevets opérés par des organismes de recherche. Yann Ménière, économiste en chef à l’OEB, souligne : « Ces organisations publiques jouent un rôle majeur dans l’innovation nationale. Le CEA [Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives], champion européen des batteries et des semi-conducteurs, est le troisième acteur le plus innovant du pays ; l’Inserm est le 7e et en 2e position dans le classement mondial pour les produits pharmaceutiques et les biotechnologies. Une telle concentration est unique à la France, et c’est d’ailleurs ce qui lui permet de faire la différence avec la Suisse, qui la suit dans le classement. » Yann Ménière évoque un certain nombre de brevets déposés pour lutter contre le cancer. Par ailleurs, « promouvoir les femmes dans les sciences et l’innovation reste un défi majeur pour l’Europe, conclut Antonio Campinos, président de l’OEB, dans ce rapport. C’est un élément clé de sa durabilité et de sa compétitivité futures ».
Lepoint.fr, UsineNouvelle.com, 27/03, France Info, AFP, 28/03
Les investisseurs à l’assaut de la médecine digitale
« La médecine digitale [est le] nouveau terrain de jeu des investisseurs », explique Le Figaro. Sofinnova, leader européen du capital-risque spécialisé dans les sciences de la vie, crée un fonds dédié à ce domaine à la croisée de la biologie, des données et de l’informatique, afin de soutenir des start-up européennes, de la phase d’amorçage aux étapes les plus avancées de leur développement. La médecine digitale est l’un des secteurs les plus prometteurs en sciences de la vie. Il devrait peser 100 milliards de dollars à l’horizon 2026, avec un rythme de croissance de plus de 40 % par an, selon les estimations d’experts. Ce marché couvre toutes les solutions qui utilisent l’informatique et l’IA pour répondre aux défis posés par les systèmes de santé. Cela intègre les outils qui permettent d’optimiser la recherche, en la rendant plus rapide et efficace. L’enjeu consiste aussi à mieux cibler les traitements avec une médecine dite de précision qui consiste à s’assurer, à partir des données de santé d’un patient, qu’il reçoit le médicament le plus adapté à sa pathologie. Enfin, le champ d’action de ce nouveau fonds intègre les thérapies digitales qui permettent d’impacter positivement les comportements des patients, notamment de favoriser une meilleure observance de leurs traitements. « Les modèles économiques sont encore en devenir, mais le potentiel du marché est énorme en raison du potentiel d’amélioration tant pour les patients que pour les systèmes de santé », souligne Antoine Papiernik, président de Sofinnova Partners.
Le Figaro, 28/03
En bref
Le capteur de glycémie, patch rond collé derrière le bras, est devenu le nouvel accessoire des influenceuses « beauté » et « bien-être ». Ce capteur leur permet de « voir leur glycémie en temps réel » et ainsi de « comprendre quels aliments éviter », assurent ces jeunes femmes. Cet appareil pas plus gros qu’une pièce de deux euros permet de lire le résultat simplement en passant un smartphone devant le capteur. Cet outil « révolutionnaire », qui peut sauver la vie des personnes diabétiques, est aussi très prisé pour contrôler sa prise de poids, une tendance critiquée par le monde médical. Karine Clément, spécialiste de l’obésité à l’Inserm, craint, chez des personnes non accompagnées par un médecin, « un risque de sur-interprétation ou de sous-interprétation des résultats » menant à « des changements de comportement alimentaire par exemple, inadaptés ».
AFP, 28/03
Jean-David Zeitoun, épidémiologiste clinique, appelle, dans son nouvel ouvrage, intitulé « Le Suicide de l’espèce » (Denoël), à un sursaut politique pour réprimer les industries pathogènes qui obligent notre société à dépenser toujours plus pour traiter les maux qu’elles engendrent. Pour le gastro-entérologue, il est urgent de stopper cette spirale qui fait mourir notre espèce au ralenti. Dans un entretien au Figaro, il explique que « notre espérance de vie décroît depuis trois ans ». Il souligne : « Le tournant pris par l’industrie alimentaire dans les années 1970 a tout changé. En transformant les aliments, les industriels ont transformé nos organismes et ont programmé la pandémie de maladies chroniques, dont l’obésité est un marqueur ». Selon lui, si les politiques ne font rien, « les maladies causées par l’alimentation vont continuer à augmenter avec une croissance déjà supérieure à la croissance économique, c’est-à-dire à nos moyens pour les traiter ».
Le Figaro, 28/03
La Croix rend compte de l’importance, selon la science, de la vie prénatale, avec une influence déterminante des échanges entre le fœtus et la mère sur la santé du futur bébé. Le quotidien explique notamment que des chercheurs de l’Inserm ont démontré, en 2016, qu’un stress prénatal majeur pouvait faire perdre deux ans de vie à l’âge adulte. Ils avaient, pour cela, étudié une cohorte d’enfants nés entre 1914 et 1916 dont certains avaient perdu leur père au combat, fragilisant leur mère en devenir.
La Croix, 28/03
Novartis a bondi en Bourse après l’annonce hier d’un essai clinique montrant que son anticancéreux, le Kisqali, réduisait la récidive de certains cancers du sein. Les patientes participant à l’essai avaient toutes été diagnostiquées à un stade précoce de cancer. L’essai clinique Natalee a montré sur 5 100 patientes de 20 pays que celles traitées pendant trois ans au Kisqali, associé à une thérapie hormonale avaient un taux de survie sans maladie supérieur à celles ne prenant que la thérapie hormonale. Les résultats seront soumis aux autorités réglementaires, l’essai Natalee permettant au Kisqali, commercialisé depuis 2017 pour les cancers métastatiques, de demander son élargissement aux cancers précoces. Et d’accroître considérablement ses ventes, car « plus de 90 % des patients diagnostiqués pour un cancer du sein ont un cancer précoce », souligne Novartis.
Les Echos, 28/03