Didier Samuel, hépatologue, nommé à la tête de l’Inserm
La nomination à la tête de l’Inserm de Didier Samuel, hépatologue, a été approuvée, jeudi 26 janvier, par le Parlement. Sa nomination devrait être entérinée lors d’un prochain conseil des ministres. Âgé de 64 ans, Didier Samuel a déjà une carrière bien remplie : chef du service d’hépatologie et de réanimation hépatique et directeur médical du centre de transplantation hépatique au centre hépatobiliaire à l’hôpital Paul-Brousse, de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), à Villejuif (Val-de-Marne) ; directeur d’une unité de recherche physiopathogenèse et traitement des maladies du foie à l’Inserm ; professeur d’hépatologie et de gastro-entérologie à l’université Paris-Saclay et à l’hôpital Paul-Brousse ; président du comité national de coordination de la recherche censé coordonner la recherche hospitalière. Il est aussi doyen de la faculté de médecine et président de la conférence des doyens de médecine. Le diagnostic de Didier Samuel est clair : il faut notamment réinvestir dans la recherche en biologie santé. « Pour faire une médecine efficace, il faut une biologie de haut niveau. Le Covid-19 nous a montré que nous n’étions pas complètement prêts à affronter une pandémie de ce type. Notre recherche sur les coronavirus était absente. » Un autre de ces chantiers sera celui du recrutement des jeunes chercheurs qui peinent trop souvent à trouver des contrats à durée indéterminée et enchaînent les contrats à durée déterminée et les postdoctorats. Enfin, à ceux qui craignent que M. Samuel suive la proposition de la Cour des comptes, dans un rapport, d’une évolution « radicale » de l’Inserm et de sa fusion avec l’Institut des sciences biologiques du CNRS, sa réponse est sans ambiguïté : « Je suis là pour défendre l’Inserm, le protéger et le développer, pas pour le faire disparaître. »
Le Monde, 31/01
Trois ans après le Covid, des scientifiques déplorent le manque d’investissements
Après avoir bénéficié d’une augmentation des moyens lors de la crise sanitaire, certains chercheurs en France déplorent, trois ans après, un retour en arrière et un manque d’investissements. Des moyens insuffisants, une stratégie peu lisible et des carrières pas assez attractives… Voilà le constat accablant dressé il y a quelques jours par le président de l’Académie des Sciences, Alain Fischer. En termes d’investissement en recherche biomédicale, la France est à la traîne. Pour Bruno Canard, directeur de recherche à l’université Aix-Marseille, le risque de déclassement de la recherche française est bien réel : « Depuis le début des années 2000, la Chine en particulier, l’Allemagne aussi, et les Etats-Unis, qui ont une plus grande tradition, ont compris que l’intérêt stratégique de la recherche a été prédominant. Il y a eu des investissements massifs et une politique de recherche très adaptée ». Mais pour certains, le Covid-19 a malgré tout fait évoluer la politique publique de recherche, à l’image de Yazdan Yazdanpanah, le directeur de l’ANRS, l’agence de recherche sur le Sida et les hépatites virales dont les compétences ont été élargies pendant la pandémie. « Les maladies infectieuses émergentes ne faisaient pas partie du périmètre. C’est depuis début 2021, donc pendant la crise Covid, que le périmètre a été élargi », rappelle Yazdan Yazdanpanah. « Bien sûr, on ne va pas non plus avoir des moyens qu’ont les Américains, mais on va avoir des moyens pour répondre aussi aux crises suivantes et je suis quasiment sûr qu’on sera mieux préparé que pour le Covid. » Au-delà de l’augmentation des moyens des laboratoires, Alain Fischer préconise de simplifier l’organisation des agences et des opérateurs de la recherche.
Francetvinfo.fr, 30/01
En bref
Le fameux « tester, tracer, isoler », qui a guidé la stratégie sanitaire officielle pendant près de trois ans, prend fin mercredi 1er février. Désormais, faute d’avoir mis en place une surveillance basée sur un échantillon de population, comme pour la grippe avec le réseau Sentinelles, il faudra surtout se contenter des indicateurs à l’hôpital. « Cela rappelle la première vague, en mars 2020, que l’on a vu déferler en réanimation. Les eaux usées auraient également été un très bon indicateur précurseur, mais on n’a jamais disposé de données fiables en France », regrette Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de Genève. « L’évolution de tous les indicateurs restera surveillée de près », garantit de son côté le ministère de la Santé. Tout en estimant que « la phase pandémique en tant que telle est peut-être terminée », l’épidémiologiste Mahmoud Zureik pointe un autre « risque majeur » avec ces nouvelles règles. « Qui dit moins de tests, dit moins de séquençages (l’analyse complète du génome du virus), et donc moins de possibilités de suivre l’évolution des nouveaux variants », pointe-t-il.
LeParisien.fr, 31/01
Des chercheurs de l’Université de technologie de Kaunas (KTU) et de l’Université lituanienne des sciences de la santé (LSMU) ont mis au point une intelligence artificielle pour repérer les personnes qui souffrent de la maladie de Parkinson en analysant simplement leur voix. Les patients, qui sont à un stade précoce de maladie de Parkinson, peuvent se mettre à parler d’une manière plus calme, plus monotone, moins expressive ou plus fragmentée. Puis au fur et à mesure que la maladie progresse, l’enrouement, le bégaiement ou encore la prononciation difficile des mots sont susceptibles d’apparaître. Toutefois, ces changements sont parfois difficiles à remarquer à l’oreille. Le Pr Virgilijus Ulozas a eu l’idée d’utiliser une intelligence artificielle (IA) pour analyser et évaluer les signaux vocaux des patients. Le système a été entraîné à découvrir des anomalies dans la voix d’individus affectés par la pathologie. Les travaux ont été publiés dans Applied Sciences.
Pourquoidocteur.fr, 30/01
Au Forum de Davos, le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé, le 17 janvier, la création d’un conseil d’accélération pour les vaccins antituberculeux. Son espoir est de trouver, cent ans après le vaccin BCG, un nouvel outil dans la prévention contre la tuberculose. Diagnostic, traitement, vaccin : les résultats d’essais scientifiques se multiplient depuis quelques mois et laissent espérer des avancées majeures contre cette maladie infectieuse, la plus meurtrière après le Covid-19. « C’est la première fois dans ma carrière que j’ai le sentiment qu’au cours de cette décennie nous pourrions apporter un réel changement à la tuberculose », s’est enthousiasmé, à Davos, Jeremy Farrar. Actuel directeur du Wellcome Trust, le principal financeur privé de la recherche médicale au Royaume-Uni, il rejoindra l’OMS au cours du deuxième trimestre 2023 pour diriger la division scientifique de l’institution.
Le Monde, 31/01