Alzheimer : un traitement permet de ralentir la maladie
Les résultats d’un essai clinique, publiés dans le New England Journal of Medecine, montrent qu’un anticorps monoclonal, le lecanemab, permet de ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer. Même si l’efficacité est mesurée, et s’accompagne d’effets indésirables non négligeables, cet effet positif, inédit depuis 30 ans, ouvre la voie à une nouvelle ère de traitements, commentent les experts. Le lecanemab, codéveloppé par deux laboratoires, le japonais Eisai et l’américain Biogen, a été donné pendant 18 mois à 898 patients présentant une forme légère d’Alzheimer (pas de signe de démence ou sans retentissement sur le quotidien), face à 897 malades identiques recevant un placebo. Le traitement consistait en une injection par voie intraveineuse toutes les 2 semaines. A l’issue des 18 mois, le déclin cognitif et fonctionnel des patients traités était moins rapide que celui du groupe placebo, avec une différence d’un demi-point sur une échelle en comptant 18. « La progression de la maladie a été ralentie du tiers environ », explique le Pr Bruno Vellas, responsable du Gérontopôle, à Toulouse, et cosignataire de l’étude.
Le Figaro, 01/12
Un médicament contre la maladie du sommeil
Un essai de phase 2, dont les résultats ont été publiés dans The Lancet Infectious Diseases, confirme que l’acoziborole – une molécule identifiée il y a plus de quinze ans pour ses propriétés antiparasitaires – pourrait traiter, en une seule prise orale, la maladie du sommeil. Avec, comme corollaire possible, l’éradication de la maladie à brève échéance. Parmi les quelque 200 patients enrôlés à un stade avancé de la maladie, plus de 95 % ne montraient plus aucun symptôme dix-huit mois après une prise unique de 960 mg d’acoziborole. « Et si l’on s’en tient à ceux qui ont complété le protocole, on obtient 98,1 % de succès, précise Antoine Tarral, médecin à l’organisation non gouvernementale Drugs for Neglected Diseases Initiative (DNDi), qui a coordonné ces travaux. Ce sont des résultats spectaculaires. » Chez tous les patients enrôlés à un stade précoce de la maladie, le traitement s’est montré efficace, sans signe de rechute dix-huit mois après la prise du traitement. Un essai de plus grande ampleur, sur 900 patients, avec un protocole randomisé en double aveugle – les patients et les cliniciens participant à l’essai ne sachant pas lequel des traitements comparés ils reçoivent ou administrent -, devra confirmer la sûreté de la molécule.
Le Monde, 01/12
En bref
L’Obs se penche sur « les dérives des naturopathes ». De plus en plus de Français se détournent de la médecine conventionnelle au profit de pratiques alternatives. « La résonance sociale pour ces thérapies augmente, résume Bruno Falissard, pédopsychiatre et biostatisticien à l’Inserm, où il a coordonné des rapports sur ces pratiques. Il y a un désarroi ambivalent de nos concitoyens face à la médecine conventionnelle et une fascination pour des pratiques « différentes ». » Cet univers trop peu réglementé abrite pourtant un grand nombre de pseudo-thérapeutes qui peuvent se révéler dangereux.
L’Obs, 01/12
En Guyane, département français le plus touché par le VIH, « l’après Covid, c’est comme si la prévention repartait de zéro », déplore Elinda Ladeo, médiatrice à Cayenne pour l’association Entr’aides, qui lutte pour stabiliser l’épidémie. « La prévention marche mieux sur le terrain. Parfois le VIH n’est pas pris au sérieux mais si l’on nous voit tous les jours, une prise de conscience s’opère », estime sa collègue Mayelin Estevez. Dans ce département français d’Amérique du Sud, le taux d’incidence du sida est huit fois supérieur au taux national et touche 490 personnes sur 100.000. Une prévalence qui place la Guyane en tête, devant la Guadeloupe et l’Ile-de-France. « Le VIH concerne autant les hommes que les femmes, souvent nés à l’étranger, précarisés et contaminés en Guyane », précise le Dr Aude Lucarelli, coordinatrice santé du Comité régional de lutte contre le virus de l’immunodéficience humaine (Corevih).
AFP, 30/11
Le Pr Yves Dauvilliers, professeur de physiologie et de neurologie, chef de l’unité des troubles du sommeil et de l’éveil (hôpital Gui de Chauliac, CHU de Montpellier), responsable d’une équipe Inserm, explique dans Paris Match que le syndrome des jambes sans repos (SJSR) « touche 6 à 8 % de la population générale, les femmes surtout (7 fois sur 10) ». Aujourd’hui, ce trouble chronique est mieux compris et soigné. Des traitements existent contre ce syndrome.
Paris Match, 01/12
Une étude de chercheurs norvégiens, publiée dans la revue Plos, montre qu’il n’est plus nécessaire d’attendre six mois pour recommencer les « essais bébé » après une fausse couche. Six mois, c’est le délai d’attente recommandé après une fausse couche, pour réduire le risque de problèmes chez la mère et l’enfant. Cette étude porte sur 72 000 femmes ayant eu une fausse couche ou une interruption de grossesse provoquée, entre 2008 et 2016. Les femmes qui étaient enceintes moins de trois mois après la fausse couche avaient un risque moins élevé de diabète gestationnel et de bébé avec un petit poids de naissance que celles qui l’étaient entre six et 11 mois. Pour les interruptions provoquées de grossesse, il y avait un risque léger de bébé avec un petit poids en cas de grossesse moins de trois mois après. Les auteurs concluent qu’une grossesse avant le délai de six mois n’est donc pas associée à un risque de complications et invitent les autorités sanitaires à faire évoluer leurs recommandations. Allodocteurs.fr rappelle qu’en cas de grossesse extra-utérine, une étude de l’Inserm avait étudié la fertilité dans les suites d’un traitement chirurgical ou médical et concluait qu’elle n’était pas modifiée par le traitement.
Allodocteurs.fr, 30/11