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Risques biologiques

​​Acteur de la recherche biomédicale, l’Inserm utilise des technologies variées (microbiologie, biochimie, génie génétique, biologie cellulaire, expérimentation animale…) qui exposent de nombreuses équipes au risque biologique, qu’elles manipulent des microorganismes pathogènes pour l’homme, des échantillons biologiques, des organismes génétiquement modifiés ou des animaux. La prévention de ce risque nécessite à la fois des locaux de confinement, des matériels adaptés et le respect des règles de travail par l’ensemble des personnels.

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Analyser un risque biologique

Le risque biologique est celui induit par un agent biologique. Analyser un risque biologique au laboratoire, c’est essayer d’apporter une réponse aux questions suivantes.

Quel agent de danger biologique ?

Ce peut être :

  • un microorganisme pathogène pour l’homme (bactérie, virus, champignon, parasite),
  • la protéine prion (ATNC),
  • une lignée cellulaire immortalisée,
  • un organisme génétiquement modifié (OGM).

Quels seraient les effets d’une contamination ?

Les effets peuvent être de cinq types :

  • infection ou infestation,
  • toxi-infection,
  • allergie,
  • implantation d’une tumeur,
  • atteinte neuro dégénérative (risque prion).

Dans quelles activités peut-on se contaminer ?

On peut se contaminer lors de manipulation : 

  • de microorganismes pathogènes,
  • d’animaux d’expérimentation,
  • d’échantillons biologiques,
  • de cultures cellulaires,
  • d’OGM.

Ainsi que lors des opérations : 

  • d’entretien des locaux spécifiques, 
  • de maintenance ou de réparation des équipements et du matériel, 
  • de collecte des déchets. 

Quels sont les gestes ou les étapes à risques ?

Les déterminer permet de leur accorder encore plus d’attention et, soit de chercher à les modifier pour les rendre moins dangereux, soit de choisir les bons EPI.
Ces gestes ou étapes sont par exemple la resuspension d’un culot de culture, le change des cages, la contention d’un animal, le broyage d’un tissu, la production de particules virales recombinantes…

Quelles sont les personnes exposées ?

Le risque est évidemment maximal à l’intérieur du local de travail, mais il peut aussi être exporté en dehors de cette pièce, voire en dehors du laboratoire (dissémination par accident ou par non respect des consignes de sécurité).
On peut ainsi distinguer trois cercles de personnes pouvant être exposées à une contamination qui correspondent à trois ordres de probabilités de contamination :

  • les manipulateurs, leurs collègues à proximité mais aussi les personnels chargés de l’entretien des locaux, de la collecte des déchets, de la réparation ou de la maintenance du matériel,
  • les autres personnes présentes au laboratoire, ainsi que les proches (famille) des manipulateurs,
  • et plus rarement, le reste de la population.

Où se situe le danger ?

Un danger biologique peut être localisé :

  • dans des cultures (microorganismes, cellules eucaryotes, OGM…),
  • dans des prélèvements biologiques, y compris sous forme de coupes de microscopie,
  • au niveau des animaux, qu’ils soient infectés expérimentalement ou non, ainsi que leurs litières, biberons, cages…
  • sur du matériel ou de la vaisselle souillés,
  • dans des appareils ou automates, sur des paillasses,
  • dans les déchets.

Comment peut-on se contaminer ?

Plusieurs voies peuvent être empruntées par l’agent biologique pour pénétrer dans un organisme :

  • La voie respiratoire est souvent la voie d’entrée principale d’une contamination en laboratoire. Elle est empruntée par les aérosols (fines particules solides ou liquides) qui constituent un support physique pour des agents biologiques. À la paillasse, de nombreux gestes sont générateurs d’aérosols : pipetage, transvasement et mélange de liquides, broyage de tissus, sonication, coupes au microtome, centrifugation, ouverture de tubes, manipulation de litières… Les aérosols peuvent aussi être impliqués dans les autres modes de contamination, la voie respiratoire demeurant la voie de prédilection.
  • La voie digestive est impliquée lors de pipetage à la bouche, d’onychophagie (se ronger les ongles), de consommation d’aliments, de boissons…
  • La voie oculaire se rencontre essentiellement lorsque des projections atteignent l’œil.
  • Enfin, la voie cutanée regroupe les situations où une contamination se fait soit à travers une peau saine, soit à travers une peau lésée. Des microorganismes (Brucella par exemple) peuvent franchir une peau saine ; certains composés chimiques (éthanol DMSO, par exemple) facilitent ce passage. Les piqûres (aiguilles de seringue, pipettes Pasteur), les coupures (verrerie ébréchée, lame de scalpel), les griffures ou morsures d’animaux, sont toutes des occasions de contamination. Il en est de même avec une plaie ou une dermatose qui sont également des voies d’entrée possibles pour un microorganisme pathogène.

L’analyse de risque est parfois partiellement réalisée par d’autres que les manipulateurs : pour un travail impliquant des microorganismes pathogènes pour l’Homme (classés par la réglementation) ou des OGM (classés par le CEUCO). Dans d’autres cas, elle peut s’avérer plus difficile, par exemple lors du travail avec de nouveaux pathogènes, des cultures cellulaires ou des animaux sauvages.

La prévention de ce risque nécessite à la fois des locaux de confinement, des matériels adaptés et le respect des règles de travail par l’ensemble des personnels.

Micro-organismes et toxines

Toutes les opérations réalisées sur du matériel biologique de la liste des Micro-Organismes et des Toxines (MOT) prévue à l’article L. 5139 – 1 du code de la santé publique doivent être préalablement autorisées par l’ANSM. Cette instance est chargée du suivi des opérateurs menant des activités à risque biologique et toxique en lien avec les MOT sur le territoire national. L’objectif de cette réglementation est de permettre à des laboratoires d’effectuer des opérations sur les MOT tout en veillant à la protection des populations. L’ensemble des mesures mises en place par ces laboratoires et les personnes concernées pour maîtriser le risque est évalué par l’ANSM avant le démarrage des activités et contrôlé sur site régulièrement par des inspections.

Confinement

Formation des référents de confinement de niveau de sécurité biologique 2 ou 3 

Cette formation est destinée à vous accompagner au mieux dans votre mission de référent. Elle a pour objectifs :

  • de vous sensibiliser à la règlementation et à la démarche de prévention des risques biologiques ;
  • de connaitre les principes de fonctionnement et d’exploitation d’un laboratoire de confinement ;
  • d’apprendre à évaluer les risques biologiques au sein d’un laboratoire confiné ;
  • d’établir les règles d’utilisation, les communiquer, les faire partager et respecter ;
  • et enfin de savoir mettre en place les vérifications et la maintenance de l’installation et des équipements.