Les contenus de la région '' vous seront proposés par défaut, en plus des contenus nationaux sur tout le site. Ce choix s'appliquera également lors de vos prochaines visites.

Risques physiques et matériels

Bien que la vocation initiale de l’Inserm soit tournée vers la recherche biomédicale, les avancées techniques et scientifiques qu’il réalise impliquent l’utilisation d’équipements de plus en plus performants qui font apparaître des risques liés aux phénomènes physiques. Ces risques sont multiples et concernent l’utilisation des équipements et l’environnement de travail. Ils englobent le risque électrique, le bruit, les rayonnements optiques ou électromagnétiques, les équipements sous pression, ainsi que les ambiances lumineuses et les machines-outils.

A+ / A-

Gaz

Les laboratoires de recherche utilisent un certain nombre de gaz dans le cadre de leurs activités professionnelles, notamment pour la préparation et le maintien des cellules, la chromatographie, la spectroscopie pour ne citer que quelques exemples. L’azote, le dioxyde de carbone, l’oxygène, l’hélium sont parmi les gaz largement utilisés pour la réalisation de ces expérimentations.

Les laboratoires de recherche peuvent être approvisionnées en gaz de diverses manières (bouteilles, générateurs de gaz…). Parmi les modes d’approvisionnement, les bouteilles de gaz sont les plus courantes. Cependant, le stockage, la manipulation ainsi que le contenu de la bouteille présentent des risques qui peuvent être à l’origine d’accidents ou incidents parfois graves :

  • risques liés aux caractéristiques physico-chimiques des gaz : asphyxie, incendie ou intoxication ;
  • risques liés à la pression de la bouteille : fuites et formation d’une atmosphère dangereuse, éclatement ou explosion avec projections, fouettement des tuyauteries flexibles en cas de rupture, brulures ou de gelures pour certains gaz ;
  • risques liés à la manutention : plaies, contusions ainsi que des troubles musculo-squelettiques.

Afin d’en préserver les utilisateurs, les mesures de prévention lors de l’utilisation des bouteilles de gaz sont expliqués dans les documents ci-dessous.

De même, il existe une règlementation applicable aux fluides frigorigènes présents dans les équipements de réfrigération/congélation ou de climatisation. En effet, ils participent à l’émission des gaz à effet de serre nocifs pour l’environnement et qui contribuent au réchauffement climatique. La fiche synthétique ci-dessous a pour but de permettre d’identifier les équipements à risque pour programmer les actions nécessaires et faciliter le dialogue avec les prestataires de maintenance.

Électricité

Source d’énergie incontournable et la plus répandue car facile d’accès et d’utilisation, l’électricité peut présenter des risques et occasionner des accidents souvent graves aux personnes et aux biens. La prévention du risque électrique sur les lieux du travail est régie par le Code du travail, qui vise la suppression ou à défaut la réduction du risque électrique. Ainsi, l’employeur doit procéder à la vérification annuelle des installations électriques afin de les maintenir en conformité. Cette vérification annuelle est effectuée par un organisme agréé avec l’édition d’un rapport soumis aux parties intéressées.

Bruits et vibrations

L’Association française de normalisation (Afnor) définit le bruit comme « toute sensation auditive désagréable ou gênante, tout phénomène acoustique produisant cette sensation, tout son ayant un caractère aléatoire qui n’a pas de composantes définies ». 

L’impact de la nuisance sonore peut être mesurée selon deux paramètres : le niveau du son et sa fréquence. L’intensité ou le niveau sonore se mesure en décibels (dB). Pour tenir compte du niveau réellement perçu par l’oreille, on applique un décibel physiologique : le décibel A, dB(A). Le seuil de l’audition humaine est fixé à 0 dB (A) et celui de la douleur à 120 dB (A). Quant à la fréquence, elle distingue les sons en fonction de leur intonation grave, médium ou aigu et s’exprime en hertz (Hz). Plus la fréquence d’un son est élevée, plus le son est aigu. La gamme de fréquences audibles par l’homme se situe entre 20 et 20 000 Hz. En dessous de 20 Hz se situent les infrasons et au-dessus de 20 000Hz, les ultrasons, la parole étant située entre 100 et 6 000 Hz. 

L’exposition au bruit sur les lieux de travail peut être néfaste à la santé des travailleurs. Elle peut se traduire par une fatigue auditive, une surdité temporaire ou permanente, ou encore par des acouphènes. Reconnues comme cause de maladies professionnelles, les nuisances sonores en milieu de travail constituent un risque réel. Afin de préserver les travailleurs du danger en cas d’exposition au bruit, la fiche technique présentée ci-dessous explique les risques et les mesures de prévention (collectives et individuelles) sur les lieux de travail.

Par ailleurs, même si d’une manière générale le bruit dans les laboratoires de l’Inserm est en dessous du seuil de la réglementation (qui est fixé à 80 dB(A) pour 8 heures d’exposition), il peut exister un risque de fatigue auditive. Parmi les nombreux appareils utilisés dans les laboratoires de recherche, on retrouve fréquemment les matériels à ultrasons. Les mesures de prévention lors de l’utilisation de ce type de matériel sont présentées dans la fiche technique ci-dessous.

Les protections auditives

Elles sont destinées à la protection contre les bruits audibles ou inaudibles (ultrasons). Ces protections font l’objet de plusieurs références normatives générales aux EPI (NF EN 13921) ou plus spécifiques (NF EN 352 ; NF EN 458 ; NF EN 13819). Il n’existe pas de référentiel spécifique pour la protection contre les ultrasons.

Rayonnements optiques artificiels

Les rayonnements optiques artificiels sont des rayonnements électromagnétiques dont la longueur d’onde se situe entre 100 nanomètres (nm) et 1 millimètre (mm). Selon leur longueur d’onde, ces rayonnements sont définis comme ultraviolets, visibles ou infrarouges. 

Echelle des rayonnements optiques en fonction de leur longueur d'onde : des ultraviolets aux infrarouges

Par ailleurs, les rayonnements optiques artificiels se différencient en rayonnements « cohérents », restreints à la gamme d’une seule longueur d’onde (rayonnement laser) et en rayonnements « incohérents », qui couvrent plusieurs longueurs d’onde, et sont émis par toutes les autres sources artificielles, hors laser. 

Laser

Le laser est un dispositif permettant une amplification de la lumière par émission stimulée de rayonnement. Il est largement utilisé dans l’industrie et le milieu hospitalier et son utilisation est de plus en plus fréquente dans les laboratoires de recherche, notamment à des fins d’imagerie.

L’exposition directe ou indirecte aux rayonnements laser puissants peut provoquer des troubles visuels et/ou des lésions oculaires. L’effet thermique des rayons laser peut être dangereux pour la peau (rougeurs, brulures…). Certains appareils laser, en fonction de leur puissance ou du milieu actif des appareils (solide, liquide, à gaz) peuvent également induire des risques électriques, chimiques ou incendie.

La dangerosité des rayons laser implique que les agents concernés soient efficacement protégés contre une exposition excessive au rayonnement laser pendant le travail. La norme NF EN 60825 – 1 (2001) regroupe les lasers en sept classes selon le type, la puissance d’émission et les dommages qu’ils peuvent provoquer sur les tissus biologiques ou la matière. La prévention des risques doit intégrer le respect des spécifications techniques de cette norme et doit donc viser à la meilleure maitrise possible des niveaux d’exposition par la mise en œuvre d’un certain nombre de mesures au sein des formations de recherche concernées :

  • identifier et former un Réfèrent Sécurité laser au sein de la formation de recherche : la lettre de cadrage qui accompagne cette nomination définira les missions qui incombent au réfèrent laser placé sous l’autorité du directeur de la formation de recherche ;
  • limiter la durée et l’intensité des expositions des agents ;
  • tenir la liste actualisée des travailleurs susceptibles d’être exposés à des rayonnements optiques artificiels pour les lasers de classe supérieure ou égale à 3R ;
  • établir pour les agents concernés une fiche exposition ;
  • envoyer la liste actualisée des travailleurs au médecin du travail : une visite médicale doit être effectuée avant toute exposition ainsi que, si nécessaire, la prescription d’examens complémentaires spécialisés.

Rayonnements ultraviolets et LED

Rayonnements ultraviolets (UV)

La principale source d’émission des rayonnements ultraviolets est le soleil. Toutefois, les rayonnements ultraviolets provenant des sources artificielles sont largement utilisés dans les formations de recherche. Selon les longueurs d’onde émises, les rayonnements ultraviolets se divisent en trois domaines : UVA (315- 400 nm), UVB (280 – 315 nm) et UVC (100 – 280 nm).

L’exposition professionnelle intense ou prolongée aux rayonnements ultraviolets peut entraîner des effets néfastes sur la peau : érythèmes, pigmentation immédiate et, à plus long terme, vieillissement cutané. L’exposition prolongée aux UV (quel que soit leur type) peut aboutir à un cancer. Les yeux sont une autre cible des UV car le rayonnement ultraviolet est invisible. Les effets oculaires rapides du rayonnement UV peuvent provoquer des photo-kératites ou des photo-conjonctivites. Les effets chroniques favorisent la formation d’une cataracte. 

L’utilisation des rayonnements ultraviolets dans les laboratoires de recherche consiste en l’emploi de sources artificielles émettrices telles que les lampes ou les transilluminateurs UV employés pour la lecture et la découpe des gels. Les mesures de prévention des risques liés à l’exposition aux rayonnements UV visent la réduction du temps et de l’intensité d’exposition. Afin de protéger les utilisateurs des risques d’illumination avérée, il convient d’utiliser les sources de rayonnement UV capotées ainsi que les équipements de protection individuelle (EPI) recommandés dans la fiche technique ci-dessous.

LED (Diode électroluminescente)

Les diodes électroluminescentes DEL ou LED en anglais sont des sources lumineuses largement utilisées de nos jours dans le développement technologique et dans la vie quotidienne (éclairage public, domestique, professionnel, luminothérapie, etc.). La technologie des LED présente certains avantages par rapport aux autres sources d’éclairage, car très efficace avec une durée de vie supérieure.

Les LED émettent des rayonnements dans le domaine visible. Néanmoins, la proportion de la lumière bleue ainsi qu’une forte luminance de ces sources peut être un risque pour la santé, les performances visuelles et la sécurité.

La Norme NF EN 62471 qui définit quatre groupes de risque allant de 0 (absence de risque) à 3 (risque élevé) permet d’évaluer les risques phytobiologiques de la LED au niveau rétinien dus à la lumière bleue. De plus, le choix de la température de couleurs – en privilégiant les teintes « blanc chaud » par rapport au « blanc froid » avec la proportion de lumière bleue plus faible et la limitation du niveau de luminance- est une des mesures de prévention possible. 

Afin de protéger les utilisateurs des risques dus à l’utilisation des sources LED, il est nécessaire de respecter des mesures de prévention préconisées dans les fiches techniques ci-dessous.

Rayonnements électromagnétiques

Imperceptibles, mais constamment présents y compris dans le milieu de travail, les champs électromagnétiques (CEM) peuvent avoir des effets sur l’environnement et la santé humaine surtout lorsqu’ils dépassent un certain seuil. 

Le décret n° 2016 – 1074 du 3 août 2016 transposé dans le Code du travail vise à protéger les travailleurs contre les risques liés aux champs électromagnétiques notamment les porteurs de DMAI (le dispositif médical actif implanté).

La note technique présentée dans cette rubrique définit le risque des CEM, leur présence dans l’environnement ainsi que les mesures de prévention adaptées. Cette prévention repose sur une démarche d’évaluation des risques, la mise en place de la protection ainsi que la formation et l’information des travailleurs quand leur exposition est susceptible d’atteindre ou dépasser les valeurs limites prescrites.

Équipements sous pression ou sous vide

Les équipements sous pression (ESP) sont les appareils destinés à la production, la fabrication, l’emmagasinage ou la mise en œuvre, sous une pression supérieure à la pression atmosphérique des vapeurs ou gaz comprimés, liquéfiés ou dissous. Dans les laboratoires de recherche on peut rencontrer trois catégories d’appareils :

  • Appareils sous pression : compresseurs, bouteilles de gaz comprimé, réservoirs, tuyauteries et appareils de vapeur : chaudières, autoclaves à stérilisation de liquide, équipements hydrauliques.
  • Appareils sous vide : évaporateurs, dessiccateurs. 
  • Montages expérimentaux utilisant un fluide en surpression ou en dépression.

Les extincteurs incendie portatifs ou fixes font également partie des équipements sous pression.

Autoclaves

Les autoclaves et les autoclaves de paillasse sont des équipements sous pression couramment utilisés dans les laboratoires de recherche. Ces appareils servent à la stérilisation et à l’inactivation de divers matériels et produits biologiques solides ou liquides.

Comme tous les équipements sous pression, l’autoclave peut générer un certain nombre de risques associés à sa mise en œuvre. Ils peuvent être liés à la rupture de l’enceinte avec la projection de vapeurs ou d’eau surchauffée en provoquant des brulures, la projection des éclats et la contamination de l’atmosphère par des substances biologiques ou chimiques contenues dans l’enceinte. D’autres risques peuvent survenir lors de la charge/décharge d’autoclave ou du nettoyage.

L’emploi d’un autoclave nécessite une attention particulière à toutes les étapes notamment l’acquisition, le choix de l’emplacement, la mise en service et l’utilisation. Les mesures de prévention à prendre en compte lors de toutes ces étapes sont présentées dans la fiche technique ci-dessous.