Appel à la vigilance face à la variole du singe
Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, appelle à la vigilance face un phénomène « nouveau et évolutif », bénin en général : la variole du singe. Il indique : « Avec mes homologues des pays voisins, nous échangeons tous les jours sur ce sujet. La réponse est européenne ». Dans un message envoyé jeudi aux médecins, le Pr Salomon évoquait « plusieurs cas d’infection autochtone » (dont un en Ile-de-France). Aujourd’hui encore, il refuse de parler d’épidémie. Mais l’infectiologue et épidémiologiste suisse Didier Pittet estime au contraire que, avec 80 diagnostics confirmés et 50 autres à l’étude sur plusieurs continents selon l’OMS, « la question se posera forcément de savoir si on n’est pas face à un début de pandémie ». Pour l’instant, les scientifiques ne savent ni pourquoi ni comment cet agent pathogène, détecté pour la première fois chez des singes dans un laboratoire en 1958, se répand loin de son berceau africain, principalement en Europe – dans au moins huit pays ‑mais aussi en Amérique du Nord ou en Australie. « On peut supposer que les malades se sont rencontrés lors d’une fête », indique Jérôme Salomon, numéro 2 du ministère de la Santé. Le Pr Jean-Daniel Lelièvre, chef des maladies infectieuses de l’hôpital Henri-Mondor, à Créteil (Val-de-Marne), estime dans Le Parisien que les personnes de plus de 50 ans « sont protégées contre cette maladie parce qu’elles ont été vaccinées contre la variole avant les années 1970 ». Selon lui, il serait facile de produire des vaccins.
Le Journal du Dimanche, 22/05, Aujourd’hui en France, Le Parisien, 23/05
Olivier Véran cède sa place à Brigitte Bourguignon comme ministre de la Santé
Brigitte Bourguignon, qui fut entre l’été 2020 et la semaine dernière ministre déléguée chargée de l’Autonomie, sous la tutelle d’Olivier Véran, succède à ce dernier comme ministre de la Santé et de la Prévention. Florence Arnaiz-Maumé, la patronne du Synerpa, le syndicat des Ehpad privés, se félicite de l’ajout de la prévention à la feuille de route de la ministre. Parmi les dossiers prioritaires de Brigitte Bourguignon figurent notamment, outre la poursuite de la gestion de l’épidémie de Covid-19, la désertification médicale et la crise de l’hôpital, touché par une pénurie inédite de soignants. « Elle était dans le giron, elle connaît les dossiers, les mécanismes, se réjouit Frédéric Valletoux, à la tête de la Fédération hospitalière de France. C’est rassurant : on va pouvoir aller directement dans le vif du sujet. »
Aujourd’hui en France, 23/05
En bref
L’équipe de Tony Wyss-Coray, de l’université de Stanford, dont les travaux sont publiés dans Nature, vient de montrer que l’injection dans le cerveau de souris âgées de fluide cérébrospinal juvénile (le liquide transparent dans lequel baigne le cerveau), permettait d’améliorer de manière très significative certaines capacités cognitives, en l’occurrence leur mémoire. Au terme d’un long travail d’enquête génétique et moléculaire mené par la première auteure Tal Iram, les chercheurs ont par ailleurs réussi à remonter au rôle clé joué par une protéine présente dans le liquide : Fgf17. « C’est un facteur de croissance qui est produit par les neurones eux-mêmes et qui va stimuler le fonctionnement d’autres cellules cérébrales, les oligodendrocytes », explique Lida Katsimpardi, chercheuse Inserm à l’Institut Pasteur et à l’Institut Necker – Enfants malades, à Paris, spécialiste du vieillissement cérébral.
Le Figaro, 21/05
Un décès supplémentaire lié à des cas d’hépatites inexpliquées chez des enfants a été signalé aux États-Unis, portant le total à six morts, ont annoncé vendredi les autorités sanitaires américaines, qui ont indiqué enquêter désormais sur 180 cas au total. Une grande partie des quelque 70 cas supplémentaires recensés entre début mai et la semaine dernière ne sont pas récents, ont-elles toutefois souligné. Beaucoup ont en réalité été signalés rétrospectivement. La cause de ces graves inflammations du foie est toujours recherchée par les scientifiques, a par ailleurs indiqué un responsable des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), principale agence sanitaire fédérale du pays. « A l’heure actuelle, l’hypothèse principale reste un rôle important joué par l’adénovirus 41 », a déclaré Jay Butler, directeur adjoint en charge des maladies infectieuses aux CDC.
AFP, 20/05
Dans Aujourd’hui en France, Jean-François Corty, chercheur associé à l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques) et ancien directeur des opérations de Médecins du monde, alerte sur « une épidémie de cancers pédiatriques ». Il indique que ces pathologies sont « d’origine génétiques dans 10 % des cas » et à « 90%, elles sont liées à des facteurs environnementaux ». « Les statistiques de l’Assurance Maladie montrent une augmentation de 18 % entre 2003 et 2019 », invoque-t-il, craignant que les 2 500 cas de cancers pédiatriques officiellement recensés chaque année soient « sous-évalués » car « il n’y a, malheureusement, pas de recensement précis, seulement une extrapolation à partir des données de 22 départements ». Il souligne toutefois que ces pathologies sont mieux prises en charge, au prix cependant de séquelles parfois lourdes.
Aujourd’hui en France, 23/05
