Vers une révolution sur le marché des vaccins
Les lancements de vaccins – contre la bronchiolite, grippe, Lyme, zona, acné… – devraient se multiplier au cours de la prochaine décennie. Pfizer en promet cinq nouveaux d’ici à 2025, Sanofi dix d’ici à 2030. Moderna, lui, s’est engagé à cibler 15 pathogènes (virus, bactéries…) d’ici à 2025. GSK évoque 23 projets en développement clinique. Cette accélération de la R&D est inédite sur le marché des vaccins. Les dernières innovations majeures remontent aux années 2000, avec l’arrivée notamment en 2006 d’un vaccin contre le papillomavirus, puis, en 2019, contre Ebola. « Nous sommes à la veille de l’arrivée d’une nouvelle vague de vaccins et de combinaisons de vaccins qui sont le fruit de nouvelles technologies, constate Thomas Croisier, spécialiste du secteur au cabinet Kearney. Ils vont permettre de traiter des maladies qui n’étaient jusque-là pas couvertes. Les besoins restent énormes. » Le marché des vaccins, qui a dépassé les 141 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2021, selon l’OMS, devrait conserver une croissance supérieure à 10 % au cours des prochaines années. « Les progrès dans le génie génétique, la découverte de la biologie structurale – qui étudie la structure 3D des protéines – et l’essor de l’intelligence artificielle ont permis d’accélérer la découverte de nouvelles cibles pour lesquelles on n’avait pas encore trouvé de solution. Mais aussi d’améliorer des vaccins existants », explique Jean-François Toussaint, responsable de la R&D vaccins chez Sanofi France. Le Covid a eu un effet accélérateur. La pandémie a montré l’importance de la vaccination et donné une nouvelle visibilité au marché des vaccins, avec plus de 20 milliards de doses injectées à travers le monde.
Le Figaro, 07/04
En bref
La pollution en ville exacerbe les symptômes allergiques. « Elle abîme l’enveloppe extérieure des pollens, faisant sortir des particules plus fines, résume Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche à l’Inserm de Montpellier et professeur d’épidémiologie environnementale. Alors que le pollen s’arrêtait au niveau du nez, désormais, les particules vont se déplacer jusqu’au fond des bronches. » Les polluants fragilisent aussi les grains de pollen, qui se rompent plus facilement. La plante va donc libérer davantage de protéines allergisantes. Les conséquences du réchauffement climatique aggravent les risques d’allergie au pollen. Une étude menée par le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) et l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique montre que, en trente ans, la quantité de pollens de bouleaux émis dans l’air a augmenté de 20 % en France. Une hausse d’autant plus problématique que ces pollens sont très allergisants. « On a comparé une même quantité de pollen avec une concentration atmosphérique en CO2 différente. On s’est rendu compte que la quantité d’allergènes était corrélée à la concentration en dioxyde de carbone », ajoute Isabella Annesi-Maesano.
Frequencemedicale.com, 06/04, 20 Minutes, 07/04
Une équipe de chercheurs français (Université Paris Cité/Sorbonne Université/Inserm) a montré, dans un modèle murin, qu’une infection par le virus de la grippe aggrave l’évolution des tumeurs pulmonaires et la mortalité associée. Chez l’animal, l’infection par le virus Influenza A a un effet à long terme sur le microenvironnement tumoral, diminuant la réaction immunitaire antitumorale et favorisant la progression tumorale. Afin de réduire les risques d’hospitalisation et de décès, les auteurs recommandent la vaccination antigrippale des patients atteints de cancer du poumon et de leurs proches, mais aussi le traitement précoce par antiviraux.
Le Quotidien du Médecin Hebdo, 07/04
L’Europe doit bientôt se prononcer sur le Lecanemab, le premier médicament à ralentir le déclin cognitif d’Alzheimer. Cela pourrait être une « révolution » contre la maladie d’Alzheimer, mais l’inquiétude monte autour de ses effets sur le cerveau. Des scientifiques alertent sur des atrophies cérébrales inexpliquées chez les patients. Trois mois après sa mise sur le marché aux Etats-Unis, les doutes s’accumulent autour du Lecanemab. Une étude, publiée dans Neurology, alerte sur une « réduction du volume cérébral » chez les patients traités. Ses auteurs ont passé en revue une trentaine d’essais cliniques menés sur les médicaments de cette famille, qui agissent en éliminant les « plaques séniles », ces agrégats de protéines amyloïdes soupçonnés d’être à l’origine de la pathologie. Ils montrent une diminution moyenne du volume du cerveau 22 % plus importante qu’avec un placebo. Pour les malades inclus dans les deux principaux essais cliniques sur le Lecanemab, cette proportion atteignait 28 %. « Observe-t-on l’élimination des toxines, comme l’affirment les laboratoires ou une perte de neurone ? Il faut vérifier que les malades ne se dégradent pas plus rapidement après quelques années de traitement. On ne peut rien laisser sous le tapis », souligne le Pr Philippe Amouyel, directeur général de la Fondation Alzheimer, organisme de financement hébergé par l’Inserm.
Lexpress.fr, 06/04
Selon une nouvelle étude, parue dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry, la composition du microbiote intestinal peut avoir un impact sur le risque de trouble du déficit de l’attention et de l’hyperactivité (TDAH) chez l’enfant. Cela pourrait être lié au passage de certaines bactéries dans le sang, responsables de l’inflammation cérébrale. Dans cette étude, les scientifiques taïwanais se sont intéressés aux liens entre dysbiose et TDAH. « Le groupe TDAH présentait une abondance significativement plus élevée d’Ascomycota et une abondance significativement plus faible de Basidiomycota que le groupe témoin sain, précisent-ils. Au niveau du genre, l’abondance de Candida (en particulier Candida albicans) a été significativement augmentée chez les patients atteints de TDAH par rapport aux témoins sains. »
Pourquoidocteur.fr, 06/04