À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
La menace des tiques s’étend en Europe
Le réchauffement climatique favorise la propagation des tiques en France, ce qui entraîne une augmentation des maladies qu’elles transmettent aux humains. Outre la borréliose de Lyme, de nouvelles menaces telles que les encéphalites à tiques et la fièvre de Crimée-Congo sont surveillées par les autorités sanitaires. Le nombre de cas de borréliose de Lyme augmente sensiblement selon Santé publique France (SPF) : le taux d’incidence est passé d’environ 40 cas pour 100 000 habitants en 2009 à 90 cas pour 100 000 habitants en 2020, avec des fluctuations suivant les années. Depuis 2016, on observe une oscillation variant de 47 000 à 70 000 nouveaux cas par an. Le virus de l’encéphalite à tiques, encore rare, a provoqué 71 cas notifiés en France depuis 2021, selon un bilan récent de SPF. En France, pays moins touché que l’Autriche ou l’Allemagne, les deux foyers les plus connus se situent en Alsace et en Haute-Savoie. Mais en 2020, un foyer a été identifié dans l’Ain. « La circulation du virus est plus large que ce que l’on attendait », alerte Alexandra Mailles, épidémiologiste à la direction des maladies infectieuses de SPF, citant des cas dans certains départements jusque-là non identifiés à risque, comme l’Ardèche et le Cantal. « Et la majorité des cas n’étaient pas considérés comme guéris après leur hospitalisation », ajoute-t-elle. Cette évolution est due à de nombreux facteurs, comme les modifications dans les pratiques de sylviculture, qui entraînent l’accumulation de bois morts dans les forêts, ou encore la végétalisation des villes, qui a tendance à rapprocher des centres urbains les ongulés sauvages, hôtes préférentiels des tiques adultes. Tous ces phénomènes sont encore accélérés par le réchauffement climatique. Ce dernier bouleverse notamment la période d’activité des tiques, qui court normalement de mars à octobre, avec un pic d’avril à juin et un autre à l’automne avant sa mise en hibernation. « On a toujours eu des importations de tiques exotiques en Europe, mais le climat ne permettait pas jusque-là leur installation », explique Sarah Bonnet. Plusieurs équipes de chercheurs travaillent actuellement sur des vaccins visant directement les tiques, à inoculer aux animaux de rente ou domestiques. « C’est une stratégie très prometteuse. Il est pertinent de cibler directement le vecteur », déclare Sarah Bonnet.
Le Monde, 25/07
Les causes des résistances aux antibiotiques mieux connues
La montée en puissance de l’antibiorésistance augmente le risque de voir des pathologies facilement maîtrisées redevenir mortelles. Ainsi, en 2019, on estimait que 1,27 million de décès dans le monde résultaient directement de la résistance aux antibiotiques et que 4,95 millions y étaient associés. Une étude publiée dans la revue The Lancet Planetary Health, menée par des scientifiques de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et des universités de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et de Paris-Saclay, propose un modèle statistique pour comprendre les principaux déterminants de la dynamique mondiale de cette résistance.« Il y a deux leviers distincts qui favorisent l’antibiorésistance, explique Ève Rahbé, chercheuse au sein de l’unité épidémiologie et modélisation de la résistance aux antimicrobiens à l’Institut Pasteur à Paris et première auteur de l’étude. Le premier est la sélection de souches résistantes, le second leur dissémination. » Quand un individu malade est soigné par traitement antibiotique, la sélection naturelle va favoriser les bactéries résistantes. Le médicament élimine les bactéries sensibles à ses effets, et ne restent au final que celles qui n’y sont pas sensibles. Mais notre mauvais usage des médicaments amplifie et accélère cette tendance, y compris dans les pays développés. Si la bactérie résistante reste au niveau de l’individu, le danger est relativement limité. En revanche, c’est quand ces bactéries se propagent que l’antibiorésistance gagne du terrain. « Chaque bactérie est différente et répond à des logiques de prolifération qui lui sont propres, précise Ève Rahbé. Or il manque aujourd’hui cette vue d’ensemble au niveau populationnel et mondial afin de pouvoir étudier les liens, en fonction des espèces de bactéries pathogènes, entre la résistance à un antibiotique donné et certains facteurs comme la qualité d’un système de santé national. D’où l’importance pour nous de bien cartographier les différents mécanismes à toutes les échelles. » Pour ce faire, les scientifiques ont utilisé les outils de veille de la base Atlas, collectées depuis 2004 dans plus de 60 pays sur les cinq continents par le laboratoire Pfizer sur les suivis hospitaliers des patients atteints par une des bactéries identifiées comme particulièrement dangereuses. Au total, 11 facteurs influençant l’antibiorésistance ont été retenus par les scientifiques. Parmi eux, on retrouve notamment la qualité du système de soins, la consommation d’antibiotiques et la richesse du pays, ainsi que des données sur les voyages et des variables climatiques. Puis des modèles statistiques ont été élaborés pour étudier les associations potentielles entre les données de la base Atlas et les facteurs retenus au niveau des pays.
Le Figaro, 25/07
Reprise du communiqué de presse du 11/07/2023 : « Vision mondiale des déterminants des résistances aux antibiotiques »
En bref
Une analyse des registres de naissance suédois suggère que la santé mentale de la mère n’est pas la seule à jouer un rôle important dans les accouchements avant terme. Le diagnostic psychiatrique des pères augmente le risque de naissance prématurée. Le risque de naissance prématurée est d’autant plus prononcé si les deux parents sont atteints de troubles psychiatriques.
Pourquoidocteur.fr, 24/07
Le cannabis thérapeutique pourrait être généralisé dès 2024 en France, après une expérimentation en cours depuis 2021. Actuellement, il est testé sous forme de fleurs séchées ou d’huiles pour certaines indications médicales. La filière française se prépare à cette généralisation avec un marché potentiel de 500 millions d’euros. Des entreprises françaises travaillent déjà sur l’innovation de médicaments à base de cannabis.
La Tribune, 25/07