Alcool : 22 % des Français dépassent les plafonds de consommation recommandés
Plus d’un adulte français sur cinq (22 %) dépasse en métropole les plafonds de consommation d’alcool recommandés, mais cette proportion est en baisse, selon des chiffres publiés par Santé publique France (SPF) et portant sur 2021. « Entre 2020 et 2021, en métropole, la proportion d’adultes déclarant une consommation d’alcool se situant au-dessus des repères de consommation à moindre risque a significativement diminué, de 23,7 % à 22,0 % », a observé l’agence sanitaire dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire. L’étude s’appuie sur des données de l’enquête Baromètre de SPF 2021. Cette baisse globale en 2021 est jugée « encourageante » par SPF. D’autant que « le contexte de crise sanitaire et sociale liée à la Covid-19 s’est prolongé en 2021 » et « aurait pu laisser présager une évolution de la consommation d’alcool à la hausse ». La diminution a été observée principalement parmi les hommes, mais aussi les plus jeunes, les plus âgés et les plus favorisés (en termes de diplômes et de revenus). La pandémie « pourrait avoir réduit les occasions festives » des plus jeunes et poussé les plus âgés à « limiter les moments conviviaux propices à la consommation pour prévenir d’éventuelles contaminations à la Covid-19 », selon des hypothèses de SPF. « La satisfaction individuelle et les profits financiers engendrés par la consommation d’alcool ne parviennent pas à dépasser le coût des pathologies et de la mortalité : 49.000 morts par an pour un coût social estimé à 118 milliards d’euros », note l’Inserm dans un autre article du bulletin épidémiologique. Les experts de l’Inserm appellent de nouveau à « en limiter l’accès et en réduire l’attractivité » par une panoplie d’actions (rétablissement de la loi Evin dans sa version initiale puis renforcement, prévention, dépistage précoce…).
AFP, France Info, RMC Info, 13/06
Interdiction de la vente de HHC, un dérivé du cannabis
A compter de ce mardi 13 juin, la vente libre de hexahydrocannabinol (HCC), une molécule dérivée du cannabis, sera interdite, a annoncé hier l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). La décision de l’ANSM est basée sur un rapport du réseau national d’addictovigilance, qui pointe la dangerosité des effets secondaires. « Les effets secondaires dont témoignent certains usagers hospitalisés, comme des vomissements, des crises d’angoisse, pouvaient faire craindre des problèmes sanitaires. Mais ce sont surtout les propriétés pharmacologiques de la substance, très proches du THC [tétrahydrocannabinol], qui expliquent cette décision », précise Anne Batisse, responsable du centre d’addictovigilance de Paris (AP-HP), qui soutient la décision de l’ANSM. En France, « cette substance est arrivée par des canaux de distribution dits « légaux » tels que les boutiques spécialisées dans le cannabis ou encore les tabacs où sont vendus des puffs, ces cigarettes électroniques préremplies, immédiatement utilisables par les plus jeunes. Il y avait un véritable de danger pour ces consommateurs non avertis », déplore la spécialiste de l’AP-HP. Depuis 2021, les données d’addictovigilance dont disposaient les scientifiques ne faisaient pas état d’une flambée de complications sanitaires, « mais il y avait une réelle dépendance liée à cette substance psychoactive », assure Anne Batisse. Récemment l’Autriche, la Belgique, le Danemark et le Royaume-Uni ont aussi interdit la molécule.
La Croix, 13/06
En bref
« Lyon et Paris s’associent pour combattre les prochaines pandémies », titrent Les Echos. Le dossier de Lyonbiopôle de Biocluster français pour l’innovation en infectiologie (Biocluster for innovation in infectious diseases-BCF2i) a été validé par Bercy à la mi-mai, comme l’un des cinq lauréats de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) visant à faire émerger des bioclusters de dimension mondiale. Les quatre autres sont Paris-Saclay Cancer Cluster en cancérologie, Marseille Immunology Biocluster (MIB) en immunologie, Brain & Mind en neurologie et GenoTher en thérapie génique. Tout l’écosystème régional de lutte contre les maladies infectieuses est partie prenante : l’université Claude-Bernard Lyon 1, les Hospices civils de Lyon (HCL), l’Institut Pasteur, l’Inserm et l’ANRS-MIE, nouvelle agence dédiée aux maladies infectieuses émergentes, explique le journal. La région Auvergne-Rhône-Alpes et les métropoles de Lyon et de Grenoble veulent aussi apporter leur pierre à l’édifice. Doté de 100 millions d’euros par l’État, le programme prévoit d’accélérer des recherches sur les maladies infectieuses « émergentes ou réémergentes et la résistance antimicrobienne », résume Florence Agostino-Etchetto, directrice générale de Lyonbiopôle, le pôle de compétitivité dédié à la santé en Auvergne-Rhône-Alpes. Les acteurs du BCF2i s’engagent à apporter 150 millions d’euros sur une période de dix ans. Lyonbiopôle, qui emploie une vingtaine de permanents, jouera le rôle de coordinateur du biocluster présidé par Bruno Lina, virologue et chef de service aux HCL.
Les Echos, 13/06
Des chercheurs de l’Inserm et du laboratoire Immunité et Cancer de l’Institut Curie montrent, dans une étude publiée dans la revue eLife, que certaines carences dans l’alimentation peuvent augmenter le risque d’allergies cutanées. Pour y remédier, ils préconisent de consommer certains aliments. Ces composés nutritifs peuvent en effet être retrouvés dans certains légumes, comme le chou, ou le brocoli, d’où l’importance de conserver une alimentation équilibrée en parallèle d’un accompagnement thérapeutique adapté. Dans ce travail, les scientifiques ont choisi d’étudier les cellules impliquées dans la réponse immunitaire de la peau : les cellules de Langerhans. Les chercheurs ont remarqué que chez des souris allergiques, privées de légumes de la famille du brocoli, une surproduction de la molécule TGF-bêta venait perturber le bon fonctionnement des cellules de Langerhans, empêchant le corps de se défendre correctement. A l’inverse, les souris nourries à partir de nutriments contenus dans le brocoli n’ont pas connu d’aggravation de leurs allergies.
Sciencesetavenir.fr, 12/06
Reprise du communiqué de presse du 16/05/2023 : « Manger des brocolis pour limiter les allergies cutanées »
Les Echos indiquent que « les autorités se méfient d’une propagation chez l’homme » de la grippe aviaire. Depuis vingt ans, 873 humains ont été touchés dans le monde par la maladie virale qui sévit chez les oiseaux. C’est peu, mais la moitié en sont morts et le risque s’accroît car l’épizootie est devenue endémique, souligne le quotidien. « Entre les années 2003 et 2022, on a répertorié de par le monde 873 cas humains. C’est associé à une mortalité élevée, de 438 décès », résume l’infectiologue Denis Malvy, membre du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars). Les cas humains de grippe aviaire pourraient être sous-estimés car « ce sont des cas rapportés dans une surveillance passive. C’est donc la partie émergée de l’iceberg et cela présume d’un nombre plus important de cas » en réalité, poursuit Denis Malvy. Le Covars recommande de renforcer la surveillance.
Les Echos, 13/06