À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Les pharmaciens autorisés à délivrer des antibiotiques directement
Pour la première fois en France, les pharmaciens vont pouvoir délivrer des médicaments dits « listés » sans qu’un médecin ait préalablement établi une ordonnance. Ils sont, depuis mardi, autorisés à fournir des antibiotiques aux personnes atteintes d’une angine bactérienne à streptocoque du groupe A ou d’une cystite aiguë, sans consultation médicale préalable. Annoncée l’été dernier par Élisabeth Borne, alors première ministre, pour désengorger les cabinets de médecine générale et soulager les services d’urgence, cette mesure a vu son décret d’application paraître le 18 juin. Elle ne concerne que les femmes entre 16 et 65 ans pour la cystite aiguë, et les patients de plus de 10 ans pour les angines. Les pharmaciens devront d’abord s’assurer que le patient ne présente pas de facteurs d’exclusion (symptômes indiquant une complication, grossesse, retour de voyage, autre antibiothérapie en cours, par exemple), avant de lui soumettre un questionnaire et de réaliser un test rapide d’orientation diagnostique (Trod). Celui-ci permet de déterminer si l’infection est d’origine bactérienne, et nécessite donc la délivrance d’un antibiotique.
Le Parisien, 22/06, Le Figaro, 24/06
La France détient le record de cancers du sein
De plus en plus de cancers du sein sont diagnostiqués chaque année en France, faisant désormais de notre pays celui au taux d’incidence le plus élevé dans le monde : 105,4 cas pour 100 000 habitants en 2022, d’après une vaste étude épidémiologique du Centre international de recherche sur le cancer (Cire), parue au mois de mars. Ce constat interroge les scientifiques, au moment où l’Assemblée nationale vient de voter le remboursement de tous les soins – la proposition de loi doit être examinée au Sénat. « Personne ne sait comment l’expliquer, c’est le problème ! », commente l’oncologue Jérôme Barrière, membre du conseil scientifique de la Société française du cancer (SFC). Mais « il n’est pas question d’alarmer la population », exhorte l’épidémiologiste Catherine Hill, notamment car la mortalité diminue. Ce triste record dissimule une réalité plus encourageante concernant la mortalité. Environ 12 000 femmes meurent d’un cancer du sein chaque année en France, soit autour de 17 décès pour 100 000 habitants. Ce taux est en baisse continue depuis plusieurs années. Il reste plus élevé que chez nos plus proches voisins (11 en Espagne et en Norvège, d’après le Cire), mais il est plus bas qu’en Europe de l’Est, Amérique du Sud et, surtout, qu’en Afrique. Deux principales raisons expliquent cette nouvelle : des traitements de plus en plus efficaces et un dépistage de plus en plus adapté à chaque patiente. Et Catherine Hill de conclure : « On est bons en curatif mais catastrophique en prévention. »
Le Parisien, 24/06
En bref
La liste des perturbateurs endocriniens impliqués dans l’obésité s’allonge. Les chercheurs en ont déjà identifié une cinquantaine. « Elles poussent nos organismes à fabriquer des cellules graisseuses et favorisent leur stockage, et ce, quel que soit notre niveau d’activité physique », explique Benoît Vallet, directeur général de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Plusieurs expériences en ont fait la démonstration, vient-il de rappeler avec l’Agence nationale de la recherche à l’occasion de la deuxième rencontre scientifique consacrée à ce sujet depuis 2019. En dix ans, plus de 100 projets de recherche sur le mode d’action des perturbateurs endocriniens ont été financés.
Les Echos, 24/06
Dans une étude, publiée dans la revue Gut Microbes, des chercheurs ont montré que la transplantation de microbiote fécal pouvait améliorer les difficultés respiratoires de patients atteints de la maladie de Charcot. Deux patients ont bénéficié de deux cycles de transplantation de microbiote fécal. Ils respiraient mieux, avaient une force musculaire plus importante, ce qui leur permettait même de pouvoir à nouveau marcher et se tenir debout. Le premier patient était âgé de 71 ans. Il avait comme symptômes un manque d’appétit (avec une perte de poids), une faiblesse des membres, des difficultés à respirer, d’élocution et à déglutir. Le deuxième avait 76 ans et souffrait de faiblesse progressive des membres, d’une perte d’appétit (avec une perte de poids) ainsi que des difficultés à respirer et à avaler. Selon les résultats, le premier patient respirait mieux et avait une force musculaire plus importante qui lui permettait même de tenir debout. La respiration du deuxième patient était améliorée et il a pu à nouveau manger, sans s’étouffer, ce qui lui a permis de reprendre 5 kilos.
Pourquoidocteur.fr, 22/06
Une étude, réalisée sur des souris par des chercheurs de l’Université Kyushu au Japon, montre que faire du sport permettrait d’oublier certains souvenirs traumatiques, ouvrant la porte à de nouveaux traitements contre le trouble de stress post-traumatique (TSPT). Cette découverte a été publiée dans la revue Molecular Psychiatry. Les souris montraient moins de signes de stress post-traumatique lorsqu’elles faisaient de l’activité physique après les événements traumatisants. Les chercheurs s’en sont rendu compte en plaçant quelques souris dans une cage avec une roue d’exercice pendant quatre semaines, et d’autres dans une cage sans cet appareil. Dans ces expériences, les chercheurs ont mis en évidence que c’est vraiment le deuxième événement traumatisant qui ancre le souvenir traumatique et entraîne le trouble de stress post-traumatique. L’effet bénéfique de l’activité physique chez ces souris semble venir de l’hippocampe, structure du cerveau essentielle à la mémoire.
Sciencesetavenir.fr, 22/06
Des chercheurs de l’Université de Stanford, aux États-Unis, se sont interrogés sur les effets d’un coucher tardif sur les risques d’anxiété. Ils ont remarqué que les participants qui avaient tendance à dormir après une heure du matin avaient plus de risque de voir leur santé mentale impactée négativement et de ressentir de la tristesse ou encore de souffrir de symptômes dépressifs. Leurs résultats sont publiés dans la revue Psychiatry Research. Pour en arriver à ces résultats, les chercheurs se sont basés sur les données de 73.888 personnes issues de la UK Biobank, une étude menée sur le long terme afin d’analyser les effets de l’exposition environnementale et le développement de certaines maladies. Les participants devaient déclarer notamment leur heure de coucher. Ils devaient aussi déterminer leur chronotype, c’est-à-dire s’ils sont plutôt des lève-tôt ou des couche-tard. De plus, les chercheurs ont étudié la santé mentale des participants via un questionnaire.
Femmeactuelle.fr, 21/06
Au 1er janvier, près de 22 000 malades étaient condamnés à attendre une greffe d’organe en France. Et pourtant, a alerté l’Agence de la biomédecine samedi, journée nationale de réflexion sur le sujet, près de 40 % des proches d’un donneur potentiel s’opposent à un prélèvement (et même 50 % en Île-de-France), un taux en hausse continue depuis plusieurs années. « Si cela diminuait de 10 % ou 20 %, on pourrait sauver la plupart des gens sur liste d’attente », pointe Marine Jeantet, directrice générale de l’organisme, pointant au passage plusieurs idées reçues qui « coûtent des vies ». D’après le baromètre 2024 de l’Agence de la biomédecine, 42 % des Français pensent qu’il y a une limite d’âge pour donner des organes ou des tissus. Or cela n’est pas le cas. D’ailleurs, l’âge moyen des personnes prélevées est de 57 ans et près de la moitié d’entre elles ont plus de 65 ans. 75 % des Français imaginent que des expérimentations sont réalisées à partir des prélèvements. « Beaucoup de gens mélangent le fait de donner son corps à la science et celui de donner des organes pour qu’ils bénéficient à d’autres personnes », insiste Marine Jeantet. En clair, « donner ses organes, c’est toujours pour soigner un patient, jamais pour faire des expérimentations scientifiques », assure l’Agence de la biomédecine.
Le Figaro, 24/06