À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Sous-déclaration des maladies professionnelles en France
Une étude récente de Santé publique France met en lumière le phénomène de sous-déclaration des troubles musculosquelettiques par les salariés français, maladies fortement générées par leur environnement de travail. En analysant les données de la Sécurité sociale des années 2016 – 2017 et 2018 – 2019, les chercheurs ont découvert qu’entre 50 % et 75 % de ces troubles (affectant l’épaule, le coude, le rachis lombaire, et le syndrome du canal carpien) n’étaient pas déclarés comme maladies professionnelles. Les troubles de l’épaule, en particulier, présentent un taux de non-déclaration alarmant, atteignant 72 % en 2018 – 2019, avec une mention spéciale de la réticence plus marquée chez les femmes à établir le lien entre leur pathologie et leur emploi. Trois principales raisons de cette sous-déclaration ont été identifiées : les lacunes dans le diagnostic, la méconnaissance des procédures de déclaration par les salariés, et surtout, la peur de perdre leur emploi. Cette dernière raison, bien que moins prédominante en 2018 – 2019 qu’en 2016 – 2017, reste une préoccupation majeure. L’étude conclut sur la nécessité d’actions volontaristes, notamment l’amélioration de l’information des travailleurs et la formation des médecins, tout en soulignant que des facteurs socio-économiques importants contribuent également à ce problème, appelant à une prise en compte sérieuse par les politiques sociales et le gouvernement.
Libération, 24/10/2024
Patrick Hetzel alerte sur le risque de décrochage de la recherche française
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Patrick Hetzel, a exprimé ses préoccupations concernant le risque de décrochage de la recherche française par rapport à ses voisins, notamment l’Allemagne. Avec un investissement de 2,2% du PIB français dans la recherche contre 3,1% du PIB pour l’Allemagne, la différence est presque du double en termes absolus. Patrick Hetzel appelle à un « pacte » pour la recherche qui nécessite une implication plus forte du secteur privé dans le financement. Il souligne l’importance de ne pas rester immobile face à ce risque et mentionne la nécessité de capter des financements européens. Le ministre a également réaffirmé sa volonté de ne pas opposer les secteurs public et privé dans la recherche et la formation. Malgré un budget quasiment stable pour la recherche et l’enseignement supérieur, présenté le 10 octobre, avec des crédits de 26,8 milliards d’euros, le premier syndicat de l’enseignement supérieur, le Snesup-FSU, critique le gouvernement pour ne pas avoir financé les programmes de recherche à la hauteur annoncée. Par ailleurs, Patrick Hetzel a exprimé une attention particulière à la situation financière des universités, tout en notant une amélioration potentielle en 2024 par rapport à 2023. Il a mis en avant l’existence de diverses actions possibles pour augmenter les ressources propres des universités sans augmenter les droits d’inscription.
Agence France Presse Fil Gen, 23/10/2024
En bref
L’institut hospitalo-universitaire RespirERA, dirigé par le professeur Paul Hofman et basé à Nice, se consacre à anticiper les défis des maladies respiratoires exacerbées par la pollution atmosphérique et le changement climatique. Avec une labellisation en mai 2023, l’IHU se positionne comme un pionnier dans la prévention et l’innovation thérapeutique, y compris l’utilisation de l’intelligence artificielle et la végétalisation des villes, pour combattre ces maladies qui pourraient devenir la principale cause de décès dans les dix prochaines années. Le territoire de Nice Côte d’Azur, caractérisé par une population vieillissante et une pollution notable, sert de terrain d’expérimentation. Un projet pilote de dépistage du cancer du poumon est en cours, visant à sensibiliser et détecter précocement cette maladie chez des populations cibles, y compris dans les zones défavorisées. En outre, des initiatives de prévention auprès des jeunes et des actions de sensibilisation dans les universités et les hôpitaux sont mises en place. D’un point de vue thérapeutique, un partenariat avec le MD Anderson Cancer Center vise à développer des traitements pour les lésions précancéreuses. Malgré un financement initial inférieur aux attentes, l’IHU travaille sur des partenariats pour augmenter ses ressources. Les efforts de collaboration avec les collectivités territoriales, notamment sur les stratégies de décarbonation et de végétalisation, sont essentiels pour améliorer la qualité de l’air. Ce travail de fond montre l’importance de l’engagement politique et financier pour lutter efficacement contre la pollution et ses effets sur les maladies respiratoires.
La Tribune, 24/10/2024
Une étude française récente apporte des réponses concernant les risques de résistance au nirsévimab (Beyfortus), utilisé en prévention de la bronchiolite à virus respiratoire syncytial (VRS) chez les nourrissons. En France, le Beyfortus est proposé à tous les nourrissons de moins d’un an pour prévenir la bronchiolite à VRS, suite à des suspicions de moindre efficacité émergées l’année dernière. L’étude observationnelle, multicentrique, baptisée Polyres, a analysé les caractéristiques génomiques de VRS chez 695 nourrissons infectés, dont 349 avaient reçu le Beyfortus en prophylaxie. Les résultats, publiés dans le Lancet Infectious Diseases, révèlent qu’aucune mutation de résistance n’a été trouvée dans les 472 VRS‑A analysés. Chez les VRS‑B, deux isolats parmi 24 enfants traités présentaient des mutations de résistance, dont une inédite. Néanmoins, la prévalence de ces mutations est faible, ce qui est rassurant. Le Pr Slim Fourati, virologue et co-auteur de l’étude, souligne l’importance d’une surveillance moléculaire active tout en confirmant l’intérêt de continuer l’utilisation du nirsévimab en prophylaxie. Cette étude a impliqué des chercheurs de l’AP-HP, Inserm, Institut Pasteur, et des Universités Paris-Est-Créteil et Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.
Le Quotidien du Pharmacien, 24/10/2024
Reprise du communiqué de presse du 15/10/2024 : « Les mutations de résistance au nirsévimab apparaissent rarement chez le virus respiratoire syncytial (VRS) »
Le développement du cerveau commence dès la période prénatale, où, comme l’explique le neurobiologiste Yehezkel Ben-Ari, les cellules cérébrales se multiplient, migrent et forment des connexions synaptiques essentielles à la croissance intellectuelle. Cette étape précoce est cruciale, car des interruptions ou des erreurs peuvent entraîner des conséquences graves telles que des troubles psychiatriques ou du spectre autistique. Pendant l’enfance, l’environnement joue un rôle clé dans le développement synaptique, accentué par les expériences et l’éducation. L’adolescence, marquée par un déséquilibre entre le système limbique et le cortex préfrontal, soulève des défis spécifiques, exacerbés par des facteurs comme le manque de sommeil et la consommation de substances. À l’âge adulte, le cerveau atteint une maturité qui favorise la spécialisation, mais apprendre de nouvelles compétences peut s’avérer plus difficile qu’à un jeune âge. Passé 50 ans, malgré une légère diminution de la capacité synaptique, le maintien d’une vie active et saine est essentiel pour ralentir le déclin cognitif. L’épidémiologiste Archana Singh-Manoux, spécialiste du déclin cognitif et chercheuse à l’Inserm, met en avant l’importance d’un suivi médical et d’un mode de vie sain pour préserver les facultés mentales.
Le Point, 24/10/2024
Perrine Ruby, chercheuse à l’Inserm au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon, explique, dans un entretien, l’importance des rêves dans la régulation émotionnelle. Selon elle, les rêves permettent de rejouer et de transformer les expériences émotionnellement intenses vécues pendant l’éveil, offrant ainsi une catharsis et une manière d’intégrer des expériences négatives en créant du positif. Malgré un intérêt historique pour les rêves, la recherche scientifique s’est heurtée à des obstacles méthodologiques, notamment la croyance erronée que le rêve se produit uniquement pendant le sommeil paradoxal. Les avancées en neuro-imagerie depuis les années 1990 ouvrent toutefois de nouvelles pistes, bien que la pertinence de comprendre les corrélats physiologiques précis des rêves soit discutée par Perrine Ruby. Elle souligne l’impact de notre vie éveillée sur le contenu de nos rêves et vice-versa. Les travaux menés par son laboratoire et une enquête réalisée pendant le confinement confirment la fonction de régulation émotionnelle des rêves. Perrine Ruby met également en lumière l’importance de se souvenir de ses rêves pour en tirer une connaissance de soi, même si elle recommande de ne pas chercher à les contrôler outre mesure.
Sciences et Avenir – La Recherche, 01/11/2024
Dans son ouvrage Une idée dans la tête, Stanislas Dehaene explore la capacité remarquable du cerveau humain à apprendre et à s’adapter tout au long de la vie. Le scientifique, professeur au Collège de France, met en lumière des concepts tels que la plasticité cérébrale, les mécanismes derrière l’apprentissage dès le plus jeune âge, et comment certaines activités comme le chant des oiseaux ou le sommeil influencent notre cerveau. Stanislas Dehaene aborde également des sujets tels que l’attention, la mémorisation et comment stimuler notre cerveau à tout âge. Il souligne l’importance d’une alimentation saine et d’une bonne hygiène de vie pour retarder le déclin cognitif. Face à l’intelligence artificielle, Dehaene rappelle l’intuition, la créativité et l’efficacité énergétique incomparables du cerveau humain. Il évoque l’espoir que représentent certaines recherches, comme celles sur les psychédéliques, pour « rouvrir » la plasticité cérébrale chez les adultes. Enfin, il insiste sur l’importance d’interactions riches dès le plus jeune âge et de l’encouragement dans l’apprentissage, soulignant que les erreurs sont essentielles pour progresser.
Le Point, 24/10/2024