À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Consommation « alarmante » d’alcool et de cigarettes électroniques chez les adolescents
La consommation d’alcool et de cigarettes électroniques chez les 11 – 15 ans est « alarmante » et requiert une action « urgente » des pouvoirs publics, estime la branche européenne de l’OMS dans un rapport rendu public hier. « L’utilisation généralisée de substances nocives chez les enfants dans de nombreux pays de la région européenne – et au-delà – constitue une grave menace pour la santé publique », alerte le directeur régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Hans Kluge, cité dans un communiqué. Il appelle notamment à augmenter les taxes, limiter les points de vente et la publicité et à bannir les agents aromatisants pour contrer cette tendance. Après des années de recul de l’usage des substances psychoactives, « certaines données suggèrent que la pandémie de Covid-19 a provoqué une nouvelle augmentation de la consommation », selon le rapport, qui rassemble les données de 280.000 jeunes en Europe, en Asie centrale et au Canada. L’alcool reste la substance la plus fréquemment consommée par les adolescents : 57 % des jeunes de 15 ans en ont bu au moins une fois et près de quatre sur dix en ont consommé au cours des 30 derniers jours. L’OMS s’inquiète en parallèle de la consommation de cigarettes électroniques qui a augmenté en particulier chez les adolescents.
AFP, 25/04
Maladie de Charcot : après une grosse déception, comment relancer la recherche ?
Après des décennies de recherche, les malades de Charcot restent quasiment sans traitement. L’un d’eux, qui avait suscité beaucoup d’espoirs, s’est finalement révélé inefficace, relançant les spéculations sur les meilleures pistes contre cette maladie qui enferme progressivement le patient dans son corps. « On a eu 30 ans d’essais (et) tous ont été négatifs », a résumé lundi le neurologue français Philippe Couratier, lors d’un colloque consacré à cette maladie, également nommée sclérose latérale amyotrophique (SLA). Le Pr Couratier s’est exprimé dans un contexte rendu particulièrement douloureux par l’échec d’un traitement sur lequel les patients comptaient beaucoup : le Relyvrio, du laboratoire américain Amylyx. Ce médicament a donné des résultats jugés prometteurs dans de premières études sur un nombre réduit de patients. Sans qu’il soit question de guérir la maladie, ces essais ont laissé croire à la possibilité de donner aux malades quelques précieux mois de plus. Sur cette base, les autorités sanitaires américaines l’ont approuvé en 2022. Mais, Amylyx a annoncé en début d’année qu’un essai plus large s’était soldé par des résultats négatifs et, dans la foulée, a logiquement retiré du marché son traitement. « Ce qu’on sait maintenant, c’est qu’il n’y a pas une SLA mais des SLA », conclut le Pr Claude Desnuelle, vice-président de l’Association pour la recherche sur la SLA (ARSLA). « Il ne faut pas s’attendre à un traitement unique ».
AFP, 25/04
En bref
Une commission présidée par le Pr Amine Benyamina, psychiatre et addictologue à Paul-Brousse (AP-HP), s’apprête à rendre dans les prochaines semaines des préconisations au président de la République sur le bon usage des écrans pour les enfants. Selon une étude de l’Ined et de l’Inserm d’avril 2023, les enfants de deux ans passent en moyenne 56 minutes par jour devant les écrans. Ce temps passe à 1 heure 20 à trois ans et demi et une 1 heure 34 à cinq ans et demi. Le temps d’exposition aux écrans des plus jeunes – même s’il n’est pas le seul facteur à prendre en compte – est associé à de moins bons scores de développement cognitif global, en particulier dans les domaines de la motricité fine, du langage et de l’autonomie, et entraîne un risque accru de surpoids et d’obésité. Dans une interview au Quotidien du Médecin Hebdo, Michel Desmurget, docteur en neurosciences et directeur de recherche à l’Inserm, estime qu’« il manque une réelle volonté politique de s’emparer du sujet ». Et de souligner : « Les médecins ne sont pas formés à la problématique des écrans ».
Le Quotidien du Médecin Hebdo, 26/04
Les Echos consacrent un article à Albupad, jeune entreprise novatrice créée à Strasbourg (Bas-Rhin) en début d’année, qui développe un nouveau dispositif de délivrance de médicaments à base de microparticules d’albumine, une protéine présente dans le sang et les tissus humains. Prenant la forme d’un implant injecté en sous-cutané, le dispositif se veut biocompatible et biodégradable, permettant une libération progressive et prolongée des traitements. Plusieurs étapes restent à franchir pour ce spin-off issu de deux laboratoires de recherche strasbourgeois, liés à l’Université de Strasbourg, à l’Inserm et au CNRS. Des études précliniques de plusieurs mois sont encore à conduire sur la combinaison entre l’implant et des substances actives, ainsi qu’une phase clinique avec un partenaire pharmaceutique, dans un délai « de sept à dix ans », espère Eya Aloui, PDG d’Albupad.
Les Echos, 26/04
Le traitement phare de l’AVC d’Acticor, le glenzocimab, n’a pas confirmé ses précédents résultats. Le glenzocimab n’a pas montré d’efficacité sur le critère principal de son étude de phase II/III, soit le nombre de patients décédés ou présentant un handicap sévère dans les 90 jours suivant le traitement. « Ces résultats obtenus avec glenzocimab en association avec le traitement de référence de l’AVC sont extrêmement décevants », constate Yannick Pletan, directeur général délégué et directeur médical de la biotech, fondée en 2013 et issue de l’Inserm. Pour l’heure, « nous allons continuer d’investiguer pour essayer de mieux comprendre ces résultats puis évaluer les conséquences de cette étude », commente Gilles Avenard, directeur général de la biotech. Le glenzocimab est en cours d’évaluation dans deux autres études, dont une étude de phase II/III toujours sur l’AVC mais pour les patients thrombectomisés. Des premiers résultats, portant sur 30 % des patients inclus, sont attendus pour la fin de l’année.
UsineNouvelle.com, 25/04
Début juin, les hôpitaux publics français risquent de connaître des perturbations majeures en raison d’une grève annoncée par les cliniques et médecins libéraux. Ces derniers, réclamant plus de moyens financiers, prévoient de déprogrammer des interventions et de réduire l’accueil des patients dès la fin mai. Le mouvement de grève, reconductible, est prévu pour durer du 3 au 9 juin, affectant toutes les activités à l’exception des dialyses. Ce mouvement vise à contester la répartition actuelle des financements publics qui favorise davantage les hôpitaux publics. Les cliniques privées, se sentant défavorisées malgré une gestion plus efficace, réclament 500 millions d’euros pour rectifier cette « injustice ». Les médecins spécialistes libéraux, de leur côté, demandent une augmentation de l’enveloppe financière pour mieux valoriser leurs actes techniques, face à des tarifs qu’ils jugent obsolètes depuis 30 ans.
Les Echos, 26/04
Un nouveau décret ouvrant la possibilité aux sage-femmes de réaliser des interruptions volontaires de grossesse (IVG) instrumentales, dans les établissements de santé, a été publié, mercredi 24 avril, au Journal officiel. Isabelle Derrendinger, la présidente du conseil de l’ordre des sage-femmes, salue une « double victoire » : « C’est une victoire en faveur des droits des femmes, qui permettra une amélioration significative de leur accès à l’IVG, et aussi une victoire pour les sage-femmes, dont les compétences médicales sont reconnues. »
Le Monde, 26/04