À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Le suicide, première cause de mortalité maternelle en France
Selon une enquête nationale sur les morts maternelles (ENCMM), coordonnée par l’équipe de recherche en épidémiologie obstétricale, périnatale et pédiatrique (EPOPé) de l’Inserm, en coopération avec Santé publique France, publiée hier, si elles sont rares, les « morts maternelles » existent toujours en France, et le suicide en est devenu la première cause. Environ 90 femmes décèdent annuellement d’une cause liée à la grossesse ou à l’accouchement, une tous les quatre jours en moyenne, selon la 7e édition de ce travail nourri d’une surveillance par des gynécologues-obstétriciens, anesthésistes-réanimateurs, sages-femmes et épidémiologistes. Entre 2016 et 2018, 272 morts maternelles ont été recensées, sur la période entre la conception jusqu’à un an après la fin de la grossesse. Dans la moyenne européenne, le ratio de mortalité maternelle (11,8 décès pour 100.000 naissances vivantes) n’a pas évolué par rapport aux enquêtes précédentes. Mais, cette fois, le suicide – avec d’autres causes psychiatriques – ressort comme la première cause de mortalité maternelle (17 %), devant les maladies cardiovasculaires (14 %). « C’était la deuxième cause, ça devient la première : ce n’est pas une modification de tendance radicale mais une confirmation accrue du poids des suicides », a déclaré Catherine-Deneux Tharaux, directrice de recherche à l’Inserm.
AFP, Humanité.fr, Lepoint.fr, Libération.fr, Lexpress.fr, Pourquoidocteur.fr, Rtl.fr, Lequotidiendumedecin.fr, LeParisien.fr, Huffingtonpost.fr, NotreTemps.com, Allodocteurs.fr, Tf1info.fr, Bfmtv.com, Parents.fr, France Info, 03/04, Le Monde, Le Figaro, Radio Classique, 04/04
JO 2024 : anticiper tout risque sanitaire
Si virus et bactéries ne frappent pas toujours avec virulence lors des événements sportifs de grande ampleur, ceux-ci « sont systématiquement associés à des craintes épidémiques », constate Mircea Sofonea, épidémiologiste et chercheur en évolution des maladies infectieuses à l’université de Montpellier. Qui dit grands-messes du sport, dit brassage d’une population massive, venant pour partie de l’étranger, qui peut être porteuse d’agents pathogènes. A quoi s’ajoutent, quand les compétitions ont lieu en été, des températures susceptibles de fragiliser la chaîne du froid et de favoriser les intoxications alimentaires. En France, si le comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) n’a pas rendu d’avis concernant les Jeux en tant que tels, sa présidente, Brigitte Autran, dit constater « une très bonne prise de conscience » parmi les autorités sanitaires. Ces dernières ont choisi de renforcer les moyens existants plutôt que d’opérer un grand bouleversement. En amont des compétitions, la direction générale de la santé (DGS) a identifié une quarantaine d’aléas avec composante sanitaire. Cela va des orages aux mouvements de foule en passant par les risques infectieux. Les arboviroses, maladies dues à des arbovirus transmises d’une personne contaminée à une personne saine par l’intermédiaire de moustiques, sont sur le radar. Les autorités surveillent surtout la dengue, maladie se signalant par une forte fièvre, susceptible d’évoluer dans de très rares cas vers des formes sévères à risque vital. Par ailleurs, le SARS-CoV‑2 continue de muter : le variant JN.1 a eu besoin d’à peine plus de trois mois pour dominer en France cet hiver. Pour autant, « rien ne laisse penser qu’un variant inquiétant soit en train d’émerger », relève Brigitte Autran.
Le Monde, 04/04
En bref
La proposition de loi sur les Pfas se veut « à la hauteur des enjeux de santé publique », expose son auteur, le député écologiste de la Gironde, Nicolas Thierry. Pour lui, il s’agit même d’acter la « fin de l’inaction » contre le « poison du siècle ». Examinée ce jeudi 4 avril dans le cadre de la niche parlementaire des verts à l’Assemblée nationale, cette proposition de loi vise à « déployer une série de mesures prioritaires » afin de « protéger la population des risques liés aux substances poly- et perfluoroalkylées », ou Pfas, surnommées volontiers « polluants éternels », tristement distinguées pour leur forte toxicité et leur grande persistance dans l’environnement comme dans l’organisme humain. La National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine, une organisation américaine reconnue, liste quatre effets pour lesquels le niveau de preuve dans les études scientifiques est jugé « suffisant » : risque accru de cancer du rein, baisse de la réponse immunitaire à la vaccination, hausse du taux de cholestérol, (légère) diminution du poids à la naissance. « Sur la base d’études épidémiologiques, on parle d’association entre une exposition et un risque. Mais j’aurais plutôt tendance à dire qu’il y a un lien de causalité pour ces effets-là, car on dispose aussi de preuves expérimentales », commente Xavier Coumoul, qui dirige l’équipe Inserm Metatox.
Libération.fr, 03/04, Aujourd’hui en France, 04/04
Un décret sera publié d’ici un mois pour « généraliser le Service d’accès aux soins », nouveau Samu qui réoriente certains patients vers la médecine de ville, a annoncé hier le Premier ministre, Gabriel Attal, menaçant toujours de restaurer « les obligations de garde » dans des territoires non couverts. Le Service d’accès aux soins (SAS), nouvelle version du numéro d’urgence 15 qui existe déjà dans plus d’une soixantaine de départements, permet de désengorger les urgences en orientant certains patients qui ont besoin d’un diagnostic ou d’un soin vers la structure la plus adaptée, parfois la médecine libérale. Son bon fonctionnement suppose que des médecins libéraux ouvrent volontairement certaines plages de leur agenda aux opérateurs du Samu.
AFP, 03/04
Les cancers de la prostate vont fortement progresser au cours des prochaines années dans le monde, notamment dans les pays moins riches, estiment des modélisations parues dans The Lancet, qui expliquent cette tendance par le vieillissement prévisible de la population. « Selon nos conclusions, le nombre annuel de nouveaux cas va doubler de 1,4 million en 2020 à 2,9 millions en 2040 », résument les auteurs de cette étude publiée ce jeudi, réalisée en extrapolant des changements démographiques déjà observés à l’heure actuelle. Cette progression s’expliquerait par « la hausse de l’espérance de vie et par des changements dans les pyramides des âges », avancent les auteurs. Et « contrairement à d’autres problèmes d’ampleur, comme le cancer du poumon ou les maladies cardiovasculaires, on ne pourra pas éviter cette hausse des cas par des politiques de santé publique », relèvent les chercheurs. En effet, les facteurs de risque du cancer de la prostate – hérédité, taille élevée… – sont beaucoup moins évitables que, par exemple, le tabagisme pour le cancer du poumon.
AFP, 04/04
Spécialisée en médecine régénérative, ACS Biotech a développé un gel unique au monde capable de réparer les lésions de cartilage survenues suite à un choc traumatique ou une maladie dégénérative comme l’arthrose. La jeune biotech lyonnaise, créée par Pascale Hazot, docteur en chimie, prépare une levée de fonds afin de lancer les premiers tests cliniques sur l’homme. ACS Biotech remporte le prix Santé de Tech for Future 2024, le plus grand concours de startups de France, organisé par La Tribune.
La Tribune, 04/04