À ce jour, la synthèse de presse de l’Inserm est réalisée à partir de la lecture de l’ensemble de la presse quotidienne nationale et régionale, de la plupart des hebdomadaires et mensuels grand public et de la presse spécialisée, ainsi que des retombées radio-télévision. Une « synthèse de presse » n’est qu’un résumé des analyses et opinions des médias qui ont été lues pour la réaliser. Elle ne peut en aucun cas être interprétée comme reflétant le point de vue de l’Inserm.
Hausse de la souffrance psychique liée au travail
La fréquence de la souffrance psychique liée au travail a fortement augmenté en France et affecte les femmes deux fois plus que les hommes, selon une étude réalisée avant la pandémie de Covid et publiée hier par Santé publique France. « En 2019, la prévalence de la souffrance psychique en lien avec le travail était plus de deux fois supérieure à celle de 2007, avec une augmentation notable à partir de 2016, quel que soit le sexe », résument les auteurs dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire. Les femmes étaient « deux à trois fois plus » concernées que les hommes chaque année, selon cette étude exploitant des données d’enquêtes transversales répétées reposant sur des médecins du travail volontaires. Chez les femmes, la prévalence de la souffrance psychique liée au travail – troubles mentaux causés, ou aggravés, par le travail et ses conditions d’exécution – a augmenté de 2007 (2,4 %) à 2018 (6,2 %), avant de baisser légèrement en 2019 (5,9 %). Chez les hommes, elle a progressé jusqu’en 2015, diminué légèrement en 2016, pour remonter à 2,6 % les deux années suivantes, détaillent les chercheurs. Si « le nombre de reconnaissances en maladie professionnelle de troubles psychiques augmente régulièrement, il reste faible en l’absence de tableau de maladie professionnelle dédié », notent les chercheurs. Or la souffrance psychique liée au travail « constitue un enjeu de santé publique important » par ses « graves conséquences sur la qualité de vie des travailleurs touchés » mais aussi par son coût pour la société, pointent-ils.
AFP, 05/03
Lancement d’une mission sur le fléau de la soumission chimique
Selon les informations du Parisien, la députée (MoDem) Sandrine Josso vient de se voir confier une mission de six mois sur la soumission chimique, un phénomène largement sous-estimé, dont elle a été, elle-même, victime. Le fléau n’est pas cantonné aux lieux festifs, ni à un seul produit, le GHB, plus connu sous le nom de « drogue du violeur ». Il prolifère aussi dans la discrétion des foyers. Or, pour le combattre, cet angle mort des violences faites aux femmes doit d’abord être documenté. C’est dans ce but que le Premier ministre, Gabriel Attal, vient, selon le journal, d’autoriser la tenue d’une mission parlementaire confiée à Sandrine Josso. État des lieux de l’efficacité des dispositifs existants, estimation précise du nombre de victimes, audition des associations, de médecins… La parlementaire disposera de six mois pour formuler ses recommandations. Fers de lance de ce combat, Sandrine Josso et Caroline Darian, fondatrice de l’association M’endors pas, appellent à une vraie prise de conscience.
Le Parisien, 06/03
En bref
S’ils ont conscience des effets néfastes de la consommation d’aliments ultra-transformés sur leur santé, les Européens ne mettent pas tous les produits dans le même panier. Le dernier rapport de l’EIT Food Consumer Observatory, mené auprès de plus de 10.000 consommateurs dans 17 pays européens, révèle un paradoxe : si 55 % des Européens mangent des aliments ultra-transformés au moins une fois par semaine, la même proportion (54 %) avoue éviter les substituts à la viande, non pas pour leur goût mais parce qu’ils les classent dans la catégorie des produits ultra-transformés. Une étude menée conjointement par l’Inrae et l’Inserm, s’appuyant sur un échantillon de 92.000 Français, a révélé de possibles liens entre l’ingestion de certains additifs alimentaires émulsifiants et un risque accru de développer des cancers, notamment du sein et de la prostate. Pour autant, 15 % des Néerlandais consomment des aliments ultra-transformés tous les jours, tout comme 12 % des Irlandais et des Britanniques, 9 % des Allemands et 7 % des Français.
ETX Studio, 05/03
L’hebdomadaire 01 Net publie une interview de Michel Desmurget, docteur en neurosciences, chercheur au CNRS et directeur de recherche à l’Inserm. Après avoir alerté l’opinion sur les dangers des écrans, Michel Desmurget propose maintenant sa solution « pour en finir avec le crétin digital ». Il explique : « La nuisance des écrans est connue depuis plus de vingt ans ! » Et de souligner : « La lecture n’est pas l’unique solution, mais c’est certainement l’une des plus significatives ».
01 Net, 06/03
Une étude sur le télétravail, menée par le Centre d’études de l’emploi et du travail (CEET), montre que ce mode d’organisation pourrait profiter aux femmes. Elles représentent 52,4 % des « nouveaux travailleurs ». Les conclusions de cette étude se fondent sur l’enquête Épidémiologie et conditions de vie liées à la Covid-19 (EpiCov), conduite par l’Inserm et la direction des études et des statistiques des ministères sociaux (Drees) en plusieurs vagues, en 2020 et en 2021, avant et après la Covid-19, auprès de 43 857 personnes âgées de 20 à 65 ans et en emploi juste avant le premier confinement. La dernière vague, durant la période d’accalmie de l’été 2021, permettant de se rapprocher des conditions usuelles de travail, précisent les chercheuses Elena Reboul, du Conservatoire national des arts et métiers, et Ariane Pailhé et Emilie Counil, de l’Ined. La grande majorité des « nouvelles télétravailleuses » déclarent alors avoir tiré du travail à distance un maintien de leur équilibre des temps de vie, voire une amélioration pour près d’un tiers (28,3 %, contre 24,9 % des hommes).
Lemonde.fr, 06/03
Délais de rendez-vous, pénurie de médicaments, manque de médecins… Alors que le cancer est la première cause de mortalité en France, de nombreux patients peinent à accéder aux soins et sont parfois contraints de retarder leurs premiers traitements. Alors que le nombre de cancers diagnostiqués augmente chaque année en France – 433 136 en 2023 -, le parcours de soins des malades est toujours semé d’embûches et d’inégalités. Elles augmentent, même, selon l’enquête publiée début février par la Ligue contre le cancer : notamment, le temps entre l’examen diagnostic et le premier traitement s’est allongé de deux semaines par rapport à 2019, tous cancers confondus. Ainsi près de douze semaines s’écoulent entre la mammographie d’alerte et le premier traitement d’un cancer du sein. Le double du maximum fixé par la Haute Autorité de santé et l’Institut national du cancer.
Libération, 06/03
Le feu vert de l’Europe à une nouvelle classe de traitements contre la maladie d’Alzheimer est attendu dans les prochains mois et un autre devrait suivre dans la foulée. Formellement autorisé en juillet 2023 aux Etats-Unis, le Leqembi, des laboratoires japonais Eisai et américain Biogen, attend le feu vert de l’Europe à sa commercialisation d’ici quelques mois. Les maladies neurodégénératives touchent 1,3 million de Français et 11 % des Français de plus de 30 ans ont un parent ou conjoint en souffrant, mais seuls 35 % des malades sont diagnostiqués, révèle une nouvelle étude BVA pour la Fondation Recherche Alzheimer. Grand financeur privé de la recherche française sur cette maladie, cette fondation a voulu dresser un bilan à jour de la situation, le dernier panorama français remontant à dix ans. Le maintien à domicile va être un défi car « d’ici dix ans, la maladie d’Alzheimer va gagner du terrain avec le vieillissement. Nous suivrons son évolution en refaisant cette étude tous les deux ans », indique le docteur Olivier de Ladoucette, cofondateur de la fondation.
Les Echos, 06/03