L’Inserm lance une campagne contre la désinformation en santé
Durant le mois de novembre, l’Inserm va alerter sur les « fake news » et faux produits miracles qui touchent de plus en plus le domaine de la santé. L’institut va diffuser sur les plateformes de TF1, FranceTV et du groupe M6 de faux spots publicitaires, avec pour message : « Désolé, les produits miracles n’existent pas ». Le Pr Didier Samuel, PDG de l’Inserm a accordé à cette occasion une interview à BFM TV. L’Inserm indique : « On a voulu traiter la question de tous ces faux produits, ces fausses solutions miracles, au mieux anodins mais inutiles, au pire vraiment dangereux ». Avant même la pandémie de Covid, l’Inserm a été pionnier en matière de lutte contre la désinformation en santé, répondant « aux rumeurs, aux questions les plus courantes, voire aux théories complotistes », avec sa chaîne Canal Detox. « En tant qu’organisme public, pour être utile il faut aller là où sont les gens, au cœur de leur vie quotidienne. Et donc, sur les réseaux sociaux notamment », explique l’Inserm. C’est aussi l’intention de l’Institut national du cancer (Inca), avec sa page dédiée sur son site web, « Les éclairages ». Des hôpitaux comme le CHU de Lille se sont aussi mis à la vérification d’informations. L’hôpital, confronté à des refus de soins ou de vaccination par des patients mal informés, a produit des dizaines de vidéos sur sa chaîne YouTube. A l’AP-HP, partenaire de YouTube comme le CHU de Lille, Charlotte Guyon, cheffe de projet sur l’offre de soins, constate : « Les patients et le public ont pris l’habitude de s’informer sur les réseaux sociaux et notamment YouTube, ça fait partie maintenant d’un prolongement de la prise en charge et de l’accompagnement ».
Sciencesetavenir.fr, 27/10, AFP, La-croix.com, France24.com, NotreTemps.com, 28/10, BFM TV, 29/10
Consulter le Canal Détox du 24/10/2023 : « L’Inserm lance sa nouvelle campagne contre les fake news en santé »
Les hommes plus réticents que les femmes à aller chez le médecin
Les hommes vont moins souvent chez le médecin que les femmes, parfois au détriment de leur santé, indique l’AFP. Rôles sociaux attribués dès l’enfance, accès moins systématique au système de soin et persistance de tabous sont autant de freins. Ainsi, selon l’Insee, 88 % des femmes avaient, en 2019, consulté un médecin généraliste depuis moins d’un an, contre 80 % des hommes ; 60 % des femmes avaient vu un dentiste, contre 54 % des hommes. L’écart était encore plus fort pour le recours à un médecin spécialiste : 53 % des femmes contre 42 % des hommes. Au-delà de 65 ans toutefois, les comportements de recours aux soins des hommes se rapprochaient de ceux des femmes. Les différences de genre dans la prise en compte des questions de santé se construisent « dès la plus tendre enfance », souligne Nathalie Bajos, directrice de recherche à l’Inserm et l’EHESS. « A travers la socialisation, par la famille, l’école, les pairs, on apprend aux enfants un rapport au corps, à la santé différent », relève la sociologue. Selon Nathalie Bajos, les hommes ne prennent pas forcément moins soin de leur santé que les femmes mais s’en préoccupent différemment, en ayant « davantage tendance à vouloir préserver un corps-machine, un corps-outil ». Ils peuvent ainsi avoir tendance à minimiser certains troubles ou symptômes, s’ils ne les empêchent pas de bien « fonctionner ». Outre le genre, les différences de classe sociale et d’origine ethno-raciales influent aussi sur le recours plus ou moins fréquent au système de soin, appuie Nathalie Bajos. Et les femmes ont, entre 15 et 50 ans, un accès plus régulier au système de santé en raison d’un suivi gynécologique lié à la contraception, la grossesse ou la ménopause.
AFP, 30/10
En bref
Le Figaro explique que remplacer n’importe quel tissu ou organe défaillant par du neuf, grâce à l’injection de cellules souches : c’était la voie royale envisagée il y a vingt ans et sans doute celle qui a le plus déçu à ce jour. Mais les recherches menées sur ces cellules capables, parfois au prix de quelques manipulations en laboratoire, de se multiplier à l’infini et de donner naissance à tous les types de cellules de l’organisme n’ont pas été vaines. Elles commencent à avoir des retombées concrètes. Première avancée, « les moyens d’obtention des cellules souches se sont diversifiés », explique Laurent David, chef d’équipe au Centre de recherche en transplantation et immunologie de Nantes. Le quotidien rend compte aussi des espoirs de greffe au niveau de la rétine. « L’œil est un organe bien adapté à la thérapie cellulaire par des cellules souches. Il est facilement accessible et partage avec le cerveau une propriété d’immunoprivilège, c’est-à-dire un moindre risque de rejet en cas de greffe », indique Olivier Goureau, chef d’équipe à l’Institut de la vision et directeur de recherche Inserm. Des techniques d’imagerie très puissantes permettent de voir les différentes couches rétiniennes, et des approches chirurgicales de transplanter des cellules sous la rétine.
Le Figaro, 30/10
La journée mondiale des accidents vasculaires cérébraux (AVC) a lieu dimanche 29 octobre. Chaque année, on dénombre 140 000 AVC en France, dont 40 000 conduisant au décès et 30 000 laissant la personne lourdement handicapée. Au-delà de quatre heures et trente minutes, c’est la thrombectomie. « Le développement de la thrombectomie mécanique n’a pas été juste un progrès pour le traitement des AVC mais aussi une opportunité pour mieux comprendre la structure et la composition des caillots retirés, car jusqu’ici nous n’y avions pas accès, explique Benoît Ho-Tin-Noe, biologiste et pharmacologiste de l’hémostase et des vaisseaux (université Paris-Cité, Inserm). D’autant que 70 % des caillots sont résistants à la thrombolyse, et de 10 % à 20 % à la thrombectomie mécanique. » Un programme, développé par l’Inserm et l’entreprise Balt, s’intègre dans un projet plus large baptisé « Booster » et vise à développer une nouvelle génération de stent-retrievers. « L’idée est d’y greffer différentes molécules afin de reproduire un biomatériel ayant des capacités adhésives », résume le chercheur. Par ailleurs, des chercheurs de l’Inserm montrent qu’avoir une durée de sommeil suffisante chaque nuit réduit de manière significative le risque d’AVC.
Lemonde.fr, 29/10
Sciencesetavenir.fr explique que garder un poids stable est essentiel quand on suit un traitement anticancéreux. Cependant, les effets secondaires peuvent rendre les repas difficiles. Concernant le sucre, « on a longtemps pensé qu’il était la principale source énergétique des cellules cancéreuses et que le supprimer de son alimentation allait affamer la tumeur. Mais la réalité est bien plus complexe. Même privée de sucre, la cellule cancéreuse possède de grandes capacités d’adaptation et contrecarre la baisse de cette source énergétique en utilisant d’autres substrats, comme les acides gras et les acides aminés issus des protéines, pour subsister. Aujourd’hui, il n’y a aucun élément solide montrant que le régime alimentaire pendant la durée des traitements peut influer sur leur efficacité et l’évolution de la maladie », explique Jean-Ehrland Ricci, directeur de l’équipe de recherche Inserm « Métabolisme, cancers et réponses immunes », à Nice. Le microbiote intestinal, en revanche, pourrait jouer un rôle dans l’efficacité des traitements.
Sciencesetavenir.fr, 29/10
A l’inverse des « NoVid », ces citoyens qui n’ont jamais eu le Covid – ou plutôt pensent ne l’avoir jamais eu, certaines infections pouvant être asymptomatiques -, des Français ont attrapé le SARS-CoV‑2 quatre, cinq voire encore plus de fois, explique Le Parisien. « L’immense majorité des gens ont été infectés à plusieurs reprises, mais ne le savent pas forcément », résume l’épidémiologiste Antoine Flahault. « L’immunité acquise au fil des infections et des vaccinations permet de protéger contre les formes graves mais, s’agissant des symptômes, les choses ne sont pas blanches ou noires », résume-t-il. Par ailleurs, « il n’y a pas de profil type de multi-infectés ».
Le Parisien, 30/10