PariSanté Campus en 2028 au Val-de-Grâce
L’ancien hôpital d’instruction des Armées du Val-de-Grâce accueillera en 2028 PariSanté Campus, un écosystème de recherche et d’innovation public-privé dédié au numérique pour la santé. Il s’agit d’un ambitieux écosystème du numérique dédié à la santé, porté sur les fonts baptismaux par Emmanuel Macron en 2020, qui réunira 150 entreprises, 3.000 personnes et des laboratoires de recherche prestigieux (Inserm, Inria, Health Data Hub, université Paris Sciences et Lettres (PSL), Agence du numérique en santé…) grâce à l’appui de trois ministères et de France 2030. L’objectif est de faire émerger des synergies et éclore innovations et entreprises sur des thématiques aussi stratégiques que l’IA, les données de la santé, ou la télémédecine. Depuis un an, le cluster existe déjà dans une version réduite – 1.400 participants et plusieurs dizaines de jeunes pousses. Il occupe de manière temporaire, un bâtiment de 20.000 m² au sud de Paris. Au Val-de-Grâce, il triplera d’ampleur. « Un projet de cette dimension est unique au monde », souligne son directeur Antoine Tesnière, qui espère voir émerger un écosystème « semblable à celui du MIT de Boston » dans le domaine du numérique dédié à la santé. En ce début d’année, « le chantier du Val-de-Grâce est un grand chantier qui avance bien », confirme le directeur. L’ensemble des acteurs et des grandes orientations du programme ont été définis. L’Etat lancera bientôt un appel d’offres pour choisir un concessionnaire chargé des travaux et de l’exploitation du site. Les lieux, propriété de l’Etat, relèveront à 48 % du secteur public (laboratoires de recherche…) et à 52 % du privé.
Les Echos, Entreprises et Collectivités, 01/02
Un nouveau virus qui s’attaque au foie découvert en France
Un virus inconnu, provisoirement baptisé Human Circovirus 1 (HCirV‑1), de la famille des circovirus, vient d’être identifié par des scientifiques de l’Institut Pasteur, de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP, de l’Inserm au sein de l’Institut Imagine, d’Université Paris Cité et de l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort (EnvA), chez une femme de 61 ans. Il s’agit du premier circovirus pathogène pour l’homme. De plus, « si le passage des virus animaux vers les humains est régulièrement rapporté dans la littérature scientifique, il est rare qu’un virus nouveau soit identifié en Europe chez un patient », souligne l’Institut Pasteur. La patiente était suivie après une greffe cœur et poumons réalisée 17 ans auparavant. Mais c’est la survenue chez elle d’une hépatite chronique inexpliquée, avec peu de symptômes, qui a conduit les médecins à réaliser un séquençage génomique sur des échantillons des tissus pathologiques. Le rôle de ce virus inconnu a ainsi pu être démontré dans les dommages au foie (2 à 3 % des cellules du foie étaient infectées). Concrètement, « une fois que ce virus avait utilisé les ressources de la cellule hépatique pour se multiplier, il la détruisait ». « L’origine du virus, circulant chez l’homme ou d’origine animale, reste à identifier, de même que la source de l’infection elle-même (contact, alimentation, etc) », indique l’Institut Pasteur.
Destinationsante.com, Allodocteurs.fr, Femmeactuelle.fr, 31/01
Lire le communiqué de presse du 25/01/2023 : « Découverte d’un circovirus impliqué dans une hépatite humaine »
En bref
Après la pandémie, Emmanuel Macron a fait du rapatriement de la production de médicaments une priorité, expliquent Les Echos. Trois ans plus tard, le bilan est maigre et les pénuries dans les pharmacies s’amplifient. Le site du sous-traitant pharmaceutique Seqens, au cœur de la vaste plateforme chimique de Roussillon, en Isère, est devenu l’emblème de la reconquête de la « souveraineté sanitaire ». Il produira à terme 15.000 tonnes de principe actif du paracétamol, le « best-seller » des pharmacies dont la production avait déserté la France en 2008 pour la Chine. Mais pour l’instant, ce sont surtout les pelleteuses qui s’activent. Initialement annoncé pour cette année, le grand retour de l’ingrédient du Doliprane et de l’Efferalgan ne se concrétisera finalement qu’en 2025. A l’heure du bilan d’étape, la liste des projets de rapatriement n’est pas bien longue, d’autant moins que les chiffres officiels pratiquent souvent un savant mélange, agrégeant les relocalisations de productions jusque-là établies à l’étranger avec les investissements destinés à conserver des sites en France, souligne le journal économique.
Les Echos, 01/02
Les résultats préliminaires du dernier volet de l’étude française KPB, un suivi épidémiologique mené depuis 20 ans sur le cancer du poumon en France, dévoilés au Congrès de pneumologie de langue française à Marseille, constatent que le taux de survie serait considérablement plus important qu’il y a vingt ans. A un an, ce taux de survie s’améliore, passant de 40 % en 2000 à 55 % en 2020. A 2 ans, il a pratiquement doublé par rapport à l’an 2000. Par ailleurs, sur les 9.000 cas rapportés en 2020 dans les 82 centres de l’étude, la fréquence chez les personnes de moins de 50 ans serait également en nette diminution, passant en 20 ans, de 11 % en 2000 à 4 % en 2020. Pour le Dr Charbel Al Zreibi, chirurgien thoracique à l’hôpital Georges Pompidou et chercheur Inserm, cette évolution repose notamment sur les avancées technologiques et médicales qui ont elles aussi révolutionné la prise en charge ces dernières années.
Doctissimo.fr, 31/01
Un article du projet de loi sur les Jeux olympiques, voté hier au Sénat, prévoit des mesures de lutte contre le dopage génétique qui n’a encore jamais été décelé sur un athlète de haut niveau. Requête est faite, dans l’article 3 du texte gouvernemental, pour que soient autorisées de nouvelles techniques de lutte contre le dopage, incluant la possibilité de tests génétiques et, en dernier recours, de « la réalisation d’analyses consistant en l’examen de caractéristiques génétiques ou en la comparaison d’empreintes génétiques des sportifs ». La triche sportive génétique est d’autant plus dangereuse qu’elle est relativement accessible à tout un chacun. « C’est facile et c’est à la portée de pas mal de gens. N’importe qui pourrait très bien le faire dans une cuisine, explique Philippe Moullier, directeur de recherche à l’Inserm, qui a dirigé le laboratoire de thérapie génique CHU de Nantes. Il suffit de faire pousser des bactéries qui contiennent le gène de l’EPO, puis d’acheter un kit dans le commerce (ou sur internet) pour extraire le gène qui code l’EPO. Après, une simple injection intramusculaire de ce matériel génétique permettrait de fournir à l’individu un moyen d’avoir tout d’un coup une source d’EPO provenant de son muscle ».
Liberation.fr, 31/01